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Boston Médical Library in the Francis A. Countway Library of Medicine --'Boston

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DES

ACCOUCHEMENS

TOME PREMIER.

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University of Ottawa

Iittp://www.archive.org/details/lartdesaccouchern001baud

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DES

ACCOUCHEMENS,

Par M. Baudelocq^ue, Membre du Collège & Adjoint au Comité perpétuel de V Académie Royale de Chirurgie.

TOME PREMIER.

Prix y Us deux volumes reliés , iz liv.

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A P A R I Sy

Chez MÉQUIGNON l'aîné, Libraire, rue des Cordeliers, vis-à-vis i'églife de S. Corne»

M. D C C. L X X X I.

AVEC APPROBATION , ET PRIVILEGE DU ROI.

EXTRAIT DES REGISTRES

de l'Académie Royale de Chi- rurgie.

Du ib Février lySu

iVx E s s I E u R s C hop art & Default qui avoient été nommés Commiffaires pour l'examen d'un Ouvrage de M. Baude- locque y intitulé : l'Art\ des Accouche-» mens , ayant dit dans leur rapport que ce Traité renferme un corps de doftrine complet fur la partie opératoire de l'Art des Accouchemens , dont les préceptes font expofés avec méthode & clarté y la Compagnie a confirmé cette Approba- tion, & permis à M. Baudelocquc de prendre à la tête de cet Ouvrage , le titre d'Adjoint au Comité perpétuel de

l'Académie Royale de Chirurgie : ai

a 3

foi de quoi, je lui ai délivré cet Extrait des Regiftres, que je certifie véritable. A Paris ^ le 21 Février 1781.

Signé , LOUIS, Secrétaire perpétuel de tAçad, Royale de Chirurgie.

N

Vlj

INTRODUCTION.

JVIalgré les progrès éclatans que n'a ceffé de faire l'art des Accouchemens depuis la fin du fiecle dernier , & les ouvrages multipliés qui ont paru fur cette matière , nous avons penfé qu'il reiloit encore quelque chofe à faire pour fon avancement , & en faveur des jeunes gens qui fe deftinent à le cultiver. C'eil à la Sollicitation réitérée du grand nombre de ceux qui ont fuivi nos Cours & qui les fuivent au- jourd'hui 5 que nous avons entrepris ce travail. Nous nous y fommes livrés d'autant plus vo- lontiers, qu'après avoir bien médité les ouvrages ccJnnus , nous nous trouvions embarralTés dans le choix de celui qui leur convenoit le mieux pour fe préparer à nos leçons , ou fe rappeller les chofes efîentielles qui échappent toujours à la mémoire. Quoique tous ces ouvra- ges ne foientpas également bons, ils contiennent néanmoins des chofes utiles : mais aucun ne renferme un corps de doftrine com.plet fur la partie de l'art dont il s'agit , qui regarde l'opération , quoique la plus effentielle. Il fau- droit fe les procurer tous , pour avoir la chaîne des principes qui conftituent cet art ; & encore reileroit-il quelque chofe à deûrer. L'erreur y eft , dans la plupart , ii voiiine de la vérité ; & les préceptes s'y trouvent prefque toujours enveloppés d'un nuage fi épais , ou donnés

a 4

vîi j Introduction,

avec tant d'ambiguïté, que leurs auteurs fem- blent n'avoir écrit que pour eux. Ajoutez qu'il n'y a aucun de ceux-ci ^ qui foit parfaitement d'accord avec lui-même ; qu'on ne trouve vingt fois en contradidion avec fes principes ; qui ne foit arrêté à chaque pas ; & qui ne s'écarte de la route qu'il a tracée , ou voulu tracer.

L'art des Accouchemens eft cependant un art de pratique ; un art dont les principes font certains , &: dont toutes les opérations peuvent être portées prefque à la certitude géométrique : l'Accouchement^ en effet , efl-il autre choie qu'une opération méchanique fou- mife aux loix du mouvement ? C'eft fous ce point de vue que nous l'avons coniidéré : fi les Lévret & les Smellie ne fuifent partis du même principe , cet art n'auroit fait aucun progrès entre leurs mains.

« Il s^en faut peu , difoiî un favant Méde- » cin , il y a près de vingt ans , que l'art d'ac- » coucher n'ait atteint fa perfeé^ion , &: que » les opérations qu'il faut faire dans l'exercice » de cet art , ne foient portées prefque à la » certitude géométrique : &: il ne faut pas » en être furpris, ajouîoit-il ; car, après tout , » l'art d'accoucher fe réduit au problême de » méchanique fuivant : une cavité cxunjîbU » cVune certaine capacité étant donnée , en tirer » un corps flexible d'une longueur & dune grojjeur » données , par une ouverture dilatable jufquà »> un certain point {a) », Ce problême auroit

{a) AJlmc , l'Art d'Ace, réduit à fes principes.

Introduction. ix

fans doute été plus jufte , fi l'on eût dit à tra- vers un canal oiTeux , d'une forme , d'une di- redion , d'une largeur données , ÔC incapable d'aucune efpece de dilatation ; au lieu de mettre par une ouverture dilatable jufquà un certain point, C'eil à ce but auquel M. Aftruc croyoit que l'art des Accouchemens étoit par- venu de fon temps, que nous nous fomm,es effor- cés d'atteindre , en raffemblant & en fixant les principes de cet art. Si la ledure des auteurs nous a été d'un grand fecoiu*s , l'on remar- quera que la nature nous a été beaucoup plus utile : ce rit^ qu'après l'avoir étudiée long- temps que nous avons entrepris ce travail.

Nolis penfons qu'il étoit au-deffus de la portée de ceux, que l'expérience n'a pas en- core mis en état de diflinguer l'erreur des hom- mes , dont la vogue & une érudition plus ou moins brillante , ont fouvent fait tout le mérite , d'avec les vérités fondamentales éta- blies par d'autres qui ont joui d'une moindre réputation. C'eit le défaut qu'on remarque dans ces ouvrages de cabinet , qui ont pré- cédé le premier pas de leurs auteurs dans la pratique de l'art dont il s'agit ; & ce n'eft que par de femblables écrits que la doftrine d'Hippocrate fur ce qui concerne cet art, s'eft per- pétuée pendant plus de deux mille ans , quoique beaucoup inférieure à celle de la plupart des Ac- coucheurs du fiecle dernier, qu'on ne cite aujour* d'hui qu'avec une forte de regret. Laifier agir la nature quand l'enfant fe préfente bien ; ra- mener celui-ci à cette pofition dans tous les cas oii il fe préfente différemment \ lui

X Introduction'.

ouvrir le crâne , le démembrer dans le feîn de fa mère & l'en arracher avec des crochets ; voilà en quoi confifte cette dodtrine tant de fois promulguée ; & quel étoit encore à-peu- près l'état de l'art des Accouchemens au temps du célèbre Ambroife Paré. Si ce grand homme n'y a pas ajouté beaucoup , au moins a-t-il réveillé , & même excité , en faveur de cet art y l'émulation des Chirurgiens François , à qui il étoit prefque uniquement réfervé de le porter à fa perfe£ï:ion.

Mauriceau eft le premier dont les écrits portent l'empreinte d'un homme vraiment Accoucheur , & pour le temps ils peuvent être comparés à ceux des Sindlu 6c des Li- vret. Formé dans le fein de la pratique même , Mauriceau en a connu toutes les difficultés : s'il n'a pas fu les furmonter toutes également ^ c'eil que l'art ne pouvoit être l'ouvrage d'un leul homme. Après lui parurent Viardel ^Feuy Portai; enfuite D éventer y Amand ^ de la Motte & beaucoup d'autres ; en£n les Smellïe & les Livret : c'eft à ce dernier temps que commence l'époque la plus brillante de l'art des Accou- chemens. Le forceps récemment connu , mais à peine ébauché , ayant reçu une nouvelle forme des mains de ces deux hommes célèbres 5 & fur-tout de celles de M. Lévret , changea pour ainii dire la face de cet art ; en faifant rejetter les crochets & autres inflrumens de cette efpece , qu'on fe voyoit fouvent dans la triile nécefîité d'employer pour extraire du fein de la mère , le malheureux enfant qu'on ne pouvoit épargner , qu'en la facrifiant. Si

Introduction. x)

ces inflrumens font encore en iifage aujour- d'hui , au moins l'homme inftruit ne les em- ploie-t-il que dans le cas il ne lui refte aucun doute fur la mort de l'enfant.

C'efl en vain que des perfonnes fans ex- périence s'efforceront de publier que le for- ceps a été plus funefle qu'utile à la fociété : il eft réfervé aux Accoucheurs qui favent l'employer avec difcernement & méthode , à le bien juger. Ce feroit même à regret que nous combattrions ici le paradoxe d'un Mé- decin , qui a annoncé depuis peu que cet inilrument devoit être banni de l'art des Ac- couchemens {a) , s'il ne pouvoit en réfulter un grand bien. On l'a vu , il y a quelques années, lui prodiguer des éloges , l'appeller un inflru- rmnt heureux , un injirument précieux , ôc con- venir que V humanité en avoit retiré les plus grands avantages (^). Maintenant pour appuyer fa nouvelle fidion, il avance que Smellie ne l'a pas employé dix fois dans l'efpace de trente années ; que Deventer ne s'en eft jamais fervi ; & que lui-même ne l'a mis en ufage que deux fois depuis douze ans ; encore ajoute-t-il que plus inftruit à préfent , il ne l'eût pas fait.

Ell-il donc étonnant qu'un homme auffi peu occupé de la pratique des Accouchemens , n'ait employé le forceps que deux fois dans le cours de fixou fept années, &: non de douze ? QueZ>e-

(tî) Alph, le Roy, Obferv. & réflexions fur Topé- ration de la fymphyfe & les Accouchemens labor. 1780.

(J>) Le même , întroduélion hiflorîque à l'étude & à la pratique des Accouchemens , 1776.

xîj In troduction.

yenur , de l'ouvrage duquel la première édi- tion latine eft de 1701 , & la féconde de 1725 , ne fe foit jamais fervi de cet inftru- ment , qu'il n'a pas connoâtre ; puifque , de l'aveu du critique même , & de plufieurs au- teurs plus fidèles dans leurs dates & leurs ré- cits, il n'a été bien connu qu'en 1734 &: même en 1735 , lorfQue Chapman en fit part au pu- blic ? Quant à Smdlk^ bien loin qu'il ne l'ait pas employé dix fois ^ nous trouvons dans ion recueil d'obfervations qu*il l'a fait au moins quarante - cinq fois , &: nous y remarquons que fouvent il a regretté de ne pas s'en être fervi davantage. Perfonne n'y a eu plus de confiance que Smellie , perfonne n'en a rendu Fufage plus général , & ne s'en eft fervi plus méthodiquement.

Que le forceps ait coûté la vie à plufieurs eniàns , ce dont perfonne ne fauroit difcon- venir ; que beaucoup d'autres enfans qui ont été tirés du fein de leur mère par ce moyen , aient pu naître naturellement , ce qui eft éga- lement vrai 5 s'enfuit-il que ce foit un infiru- ment meurtrier ou inutile ? Cela prouveroit tout au plus qu'il n'efi pas toujours nécef- faire ; qu'il ne convient pas dans tous les cas la femme ne peut fe délivrer feule ; que chacun ne fait pas apprécier les circonfiances dans lefqueiles il faut y avoir recours , ni la manière de l'employer ; & que bien des gens « en un mot , font le métier des autres. En ac- cordant que Devenier ne l'ait jamais mis en ufage ; que Smellie ne s'en fût pas fervi dix fois , au lieu de quarante-cinq ; ÔC que le

Introduction. xii)

Médecin qui le profcrit , ne l'eût employé que deux fois dans des occaiions oii , de Ion aveu , il auroit pu s'en paffer , feroit-ce donc des raifons pour le bannir entièrement de l'art des Accouchemens ? Que feront de mieux que cet instrument, ces moyens médicinaux par lefquels ce médecin prétend ramener L'art à fa première jimplïcité , prévenir les crifes qui font fpeciacle , & dans lefquelles cet art ne peut plus fe manifefer que par la violence ou par la defruBion ? Que feront ces fridions avec des linges chauds fur le ventre de la femme , qu'il recommande tant pour fortifier le plan externe des fibres de la matrice , dont Vaclivité doit pré" dominer le plan interne , pour que l'Accouche- ment s'opère ? Que feront , dis-je , tous ces moyens , dans le cas d'enclavement ; dans celui la tête eft arrêtée au détroit inférieur , parce que its dimensions excédent celles de ce détroit ; dans ce cas d'hémorrhagie fou- droyante , en même temps que la tête eil trop bafle pour qu'on puifle la repoufler & re- tourner l'enfant ; enfin quand la tête , engagée au même point , comprime fortement le cor- don ombilical , dont une anfe plus ou moins longue pend au-dehors ? &c. 6cc. Laiffons au temps à difliper la prévention qui a diûé une pareille profcription.

Nous ne rendrons aucun compte ici des ouvrages qui ont paru fur l'art des Accou- chemens : un volume entier fufiiroit à peine pour en faire le catalogue , & ce que nous aurions à dire de ceux qui font le plus connus , excéderoit de beaucoup les b(^.nes d'une in-^i

Xiv î N TRODUCTION.

trodu£tion. Plufieurs perfonnes ont déjà pu- blié l'hifloire de cet art ; mais il feroit diffi- cile d'y reconnoître parfaitement celui qui a réuni les deux premiers anneaux de la chaîne des principes qui le conflituent , ceux qui y en ont ajouté de nouveaux, & qui ont le mieux mérité en cela. Nous remarquons dans ces effais hiftoriques , qu'on a fouvent prodigué des éloges à ceux qui en méritoient le moins ; qu'on n'a pas affez diftingué le véritable Accoucheur de celui qui n'en avoit que le nom ; enfin que les auteurs de la plu- part de ces effais n'étoient pas ce qu'il fal- loit être pour mettre à leur place , les Mau- riceau y les Smdlk &c les Lévret ^ &C les écarter de la foule des Viardd ^ des Pe« , des Portai^ des Devemer , des Amand , & d'une infinité d^autres , dont les oiivrages ne font cependant pas à rejetter.

On trouvera peu de citations dans celui que nous publions. Si nous n'avons pu nous dif- penfer d'en faire quelques-unes , nous aurions voulu avoir également à louer fur tous les points les auteurs que nous y avons nommés : mais relever leurs erreurs & les faii'e con- noître , ce n'étoit pas travailler moins utile-, ment pour l'art. Il étoit néceffaire d'en pré- ferver l'efprit des élevés , pour qui le brillant du faux a fouvent plus d'attrait que la vé- rité qu'ils cherchent. Nous ferions fâchés que . quelqu'un s'en trouvât ofFenfé , 6c l'imputât à un fentiment de critique ; quoique tout homme s'y dévoue en écrivant publiquement : notre amour propre ne k, croiroit pas bleffé fi

Introduction. xv

d'autres prenoient la peine de relever celles qui ont pu fe glifler dans cet ouvrage. Mais qu'on le critique ou non , nous prévenons que nous n'y répondrons pas : nous profiterons en ii- l^nce des obfervations utiles qu'on pourra y feire , & nous mépriferons tout ce qui portera l'empreinte de l'ignorance , de l'envie ou de la méchanceté. Ce n'eft qu'à nos élevés à qui il nous importe de prouver la folidité de nos principes ; puifque c'eft pour eux , & d'après leurs infiances que nous les publions.

Si beaucoup d'hommes , en fe perpétuant par leurs écrits fur l'art des Accouchemens , le font rendus utiles à leurs femblables ; il en efî: un grand nombre d'autres , dont le favoir à été pour ainfi dire enféveli avec eux ; &: à qui la fociété n'auroit pas été moins redevable , li des occupations trop multipliées , ou une mort prématurée ne les enflent empêchés de publier le fruit de leur travail & de leur ex- périence. Il efl: un de ces derniers dont le fou- venir perpétuera fans ceflTe nos regrets , & à la mémoire duquel nous paierons toujours avec plaiflr le tribut de reconnoiflance qu'il s'étoit juflement acquis fur nous. Solayres (a)

{a) Solayres de Renhac , Doâeur en Médecine & en Chirurg. de la Faculté de Montpellier, 3c de la Société Royale des Sciences de la même ville , après y avoir long-temps profeffé l'Anatomie & la Chirur- gie avec autant de favoir que de fuccès, vint à Paris, il fut notamment accueilli par M. de la Martïniere ^ qui l'engagea de s'y faire recevoir au nombre de ceux qui compofent le Collège Royal de Chirurgie ; qui fit même les frais de ceue réception, & défigua le Pvéd'

XV j Introduqtîon.

eft celui dont nous parlons. C'eft moins l'homme qui nous eflimoit que nous regrettons aujour- d'hui, que la perte de fon profond lavoir fur l'art dont il s'agit, qu'il a profeffé parmi nous avec la plus grande diflinôion. Ce que j'ai pu re- cueillir de fa doâïine ne faurôit diminuer le prix de cette perte ; parce que l'homme n'a pu me tranfmettre fon génie avec les connoiflances qu'il avoit déjà acquifes.

Solayrks n'a laiffé que quelques lambeaux d'écrits qui n'avoient rapport qu'à l'anatomie du baflin & des parties de la femme : ce qui> nous refte de lui d'ailleurs eil conligné dans une thèfe , qui devoit fervir à fon aggrégation -au collège royal de chirurgie , & qui a pour titre : Dïjfmatio de, Rartu viribus maiernis abfo-* luto (a).

Cette thèfe eft un traité complet fur l'Ac- couchement naturel , dont le méchanifme juf- ques alors n'avoit été développé qu'imparfai- tement : elle pourroit pafler pour un chef- d'œuvre fur cette partie , aux yeux des per- fonnes moins attachées à la didtionlatinequ'àla doftrine qu'elle xenïerme.Solayrhs en avoit fou- tenu une autre aux écoles de médecine de Montpellier en 1766 , qui dénote beaucoup moins l'Accoucheur , que l'homme le plus propre à le devenir.

Ami de Solayûs pendant le peu d'années

piendaire pour être Profefleur de l'Ecole pratique , en attendant qu'il pût récompenfer fon mérite par une place plus éminente.

{a) A Paris , chez D'Houry, Impr. de Mgr le Duc d'Orléans, 177 1.

qu'il

Introduction. xvij

qu'il a profefîe l'art des Accoiichemens , & ayant même continué fes leçons , pendant le cours d'une maladie de fix mois , dont le premier fymptome fut la perte prefque totale de fa voix , plufieurs perfonnes , après fa mort , m'engagèrent à rédiger & à publier ce que j'avois pu recueillir de fa doûrine , foit dans fes leçons , foit dans nos entretiens particu- liers , &: le peu de cahiers qu'il m'avait lai iTés, Je m'y livrai d'autant plus volontiers ^ que c'étoit la première occaiion de rendre hom- mage à la mémoire d'un homme dont le fou- venir m'étoit cher , & que quelqu'un vouloit publier, fous fon nom, des lambeaux d'écrits mal alTortis qu'il avoit empruntés des mains de, plu- fieurs élevés : mais l'imperfsftion de ce tra- vail , quoiqu'approuvé avec éloges par M. Raulin , Cenleur Royal ^ ne me permit pas de le rendre public.

En rendant hommage ici à la mémoire de Solayrls , je ne puis m'empêcher de me plaindre d'un jeune Médecin {a) qui rechercha mon amitié^ dans le temps que je m'occupois de la rédaûion dont je viens de parler & à qui je l'accordai fans réferve. Des affaires mul- tipliées ne me permettant pas de faire une copie affez nette de ce que je préparois , pour paÔer fous les yeux du cenfeur , j'acceptai les offres qu'il me lit de fa plume ; & je lui livrai les cahiers à mefure qu'ils fortoient de la mienne. Je n'imaginois pas alors qu'il ne cher choit qu'à

{a) M. Alfh, le Roy , alors Bachelier de la Faculté de Médecine,

Tome /, ^

xviij Introduction.

fe parer des dépouilles du mort, ou pour me fervir de fes propres expreflions , qu'il ne cherchoit qu'i tirer du miel des plantes îfieme les plus vénéneufes ; enfin qu'il publieroit un jour que , par enthoujiafme pour la mémoire de V auteur y il avoit rédigé la dodrine de Solayres , & l'avoit mife en état de foutenir le jour , fur quel- ques dejjeins au trait que je lui en avois donnés.

Ce n'eft pas fur quelques defleins au trait que ce Médecin a travaillé : il n'a été que copiile , §i encore fi mauvais copifle , en cette occalion , qu'il n'a fu m'épargner les frais d'une troi- fieme copie , la fienne n'étant pas plus en état de paroître que la mienne : ce que je puis afTurer avec d'autant plus de liberté , que j'offre d'en convaincre quiconque en auroit des doutes , par la confrontation des trois manufcrits que j'ai entre les mains. Ce n'e^ pas non plus par enthoufiafme pour la mé- moire de Solayres , qu'il s'efl livré à ce tra- vail ; mais par le defir de s'inftruire d'un art qu'il ignoroit alors entiérennent &: qu'il vou- loit cependant profefTer. J'aurois gardé le plus profond filence fur toutes ces chofes ^ fi ce Médecin ne m'eût provoqué , en publiant qu'il avoit rédigé la doctrine de Solayres , fur quelques dejjeins faits au trait ; que l'ouvrage qui lui avoit tant coûté de peine, & auquel il s'étoit livré avec tant ^ enthoujiajme pour la mémoire de l'auteur , après avoir paffé depuis par plujieurs filières , lui paroiffoit être tombé dans les mains de M, Dufot^ Médecin àSoiffons ^o\\\ en avoit donné un extrait fous laproteûion du Gou-

In TRODUCTION. XÎX

vernement (a) ; enfin s'il ne m'eût paru fe ré- ferver le droit , par ce moyen , de revendi- quer celui que je publie aujourd'hui.

Pour que perfonne ne nous taxe d'être pla- giaire, nous déclarerons de nouveau, avec au- tant de plaifir que de reconnoiffance , que nous avons puifé dans toutes les fources qui nous font connues ; mais que nous devons plus au^ leçons de Solayrh , &: , après lui , à l'obferva- tion 5 qu'à tout autre. La féconde Partie de cet ouvrage , qui traite fpécialement de l'Accou- chement naturel, n'eil, pour ainii dire, que la tradu(^ion de la thèfe , dont nous avons déjà parlé , qui a pour titre : Dlffenatio de Panu vin- bus maurnis abfoluto. Si l'on y remarque quel- ques changemens , ils font le fruit de notre ex- périence particulière , &; de dix années d'ob- fervations : l'Auteur les auroit faits lui-même ,

. {il) Ce Caréchirme , dont Tédition a été épuifée en moins d'une année , malgré la précaution que j'ai eue d'en retenir un grand nombre d'exemplaires pour mes élevés , n'étolt pas plus l'extrait de l'ouvrage rédigé avec enthou- Jiajme par M. Alph. le Roy ^ que celui-ci n'en eft le commentaire. L'un & l'autre , ainli que les manufcrits qui font entre mes mains , comparés à certains ouvra- ges qui ont paru fous le nom de ce Médecin , prou- veront aux moins connoiffeurs qu'ils ne peuvent être le fait d'une même plume. Le ilyle de ces derniers eft fleuri , ampoulé , & fouvent trop cadencé ; le nôtre au contraire efl fimple, & peut-êt-re trop uni- forme. Nous en demanderions grâce au Leâeur , fi nous avions prétendu lui donner un traité d'éloquence au lieu d'un traité fur l'Art des Accouchemens. Nous le prions aufli de vouloir bien fuppléer aux petites fautes typographiques échappées à notre attention , dans la correâion des épreuves.

hz

XX Introduction.

s'il eût vécu plus long -temps ; car il n'avoit que la nature pour maître. Nous aurions cité Solayrïs plus fouvent , ainfi que bien d'autres Auteurs , fi la crainte de détourner l'attention des jeunes gens ne nous en eût empêché. L'Art des Accouchemens n'eft pas l'ouvrage d'un feul homme , & ne pouvoit l'être ; fi nous en avons raffemblé les principes, pour les préfenter avec plus d'ordre & de clarté , nous ne croirons pas pour cela qu'il nous foit plus redevable qu'à tous ceux qui l'ont cultivé ; & nous ne publie- rons jamais en avoir renverfé les colonnes , pour en élever d'autres fur leurs débris. Per- fonne n'avoit plus de droit à cette faufTe pré- tention , que les Smellie & les Lévret , puifque perfonne n'en a reculé les bornes davantage ; cependant ces deux hommes , également célè- bres 5 ont avoué qu'ils avoient eu des maî- tres : ce n'eil qu'à l'aide de leurs ouvrages, qu'ils font parvenus à les furpaffer. Heureux Il nous pouvions les imiter , & tracer de même quelque fentier nouveau à ceux qui entreront dans la même carrière après nous !

Plan général de cet Ouvrage,

Pour expofer avec plus de méthode & de clarté tout ce qui concerne la partie chirurgi- cale de l'Art des Accouchemens , ou cet Art proprement dit , que nous avons diftingué de la partie médicale , qui a fpécialement pour objet les maladies des femmes & des enfans (^),

{a) Plufieurs Auteurs ayant affez bien traité de

In troductiojN* xx)

nous avons divifé cet ouvrage en quatre par- ties. La première renferme les connoiffances anatomiques & phyfiologiques effentiellement néceffaires à l'Accoucheur. La féconde traite du méchanifme de l'Accouchement naturel , & de la délivrance , ainii que des premiers foins qu'on doit à la mère & à l'enfant. La troifieme a pour objet l'Accouchement contre-nature ; & la quatrième le laborieux , avec ce qui a rap- port à la groiTeffe de plufieurs enfans , aux fauffes-groSeffes & à l'avortement : cette der- nière partie forme le fécond volume.

Plan de la première Partie,

Le premier chapitre traite des parties de la femme , qui ont quelque rapport à l'Accouche- ment : mais nous les conlidérons beaucoup moins en Anatomifle qu'en Accoucheur. Cet objet nous paroît avoir été trop négligé par les Auteurs , quoiqu'il renferme en quelque forte les connoiÔances fondamentales de l'Art. De ces parties les unes forment le canal deftiné au paffage de l'enfant , & ce n'efl que par raâ:ion des autres que cet enfant eft contraint de fortir. Mais la facilité ou les difficultés de l'Accouchement dépendent bien moins de la force ou de la foiblefle de cette aâ:ion , que du rapport des dimenfions du canal dont il s'agit , avec celles du corps qui doit le traverfer.

cette dernière partie , on pourra les confulter. Nous hafarderons par la fuite de publier nos réflexions à ce fujet : mais nous attendrons qu*une plus longue expé- rience les ait fuffifammeiu confirmées,

^3

:xxij Introduction*

Quand ce rapport eft favorable, rAccoiiche- îBent en général s'opère avec peu de difficulté ; foit qu'il fe falTe naturellement , foit que des circonflances accidentelles nous portent à le terminer : il efl au contraire toujours difficile & laborieux, même quelquefois impoflible par cette voie naturelle , lorfqu'il y a défaut de rapport entre ces mêmes dimeniions. Ces vé- rités , admifes de tous les Accoucheurs , nous ont déterminé à infifler fur cette partie connue fous le nom de haffin ; & pour ne rien îaiffer à deiirer, nous l'avons d'abord confidéré dans l'état fec , & enfuite dans fon enfemble avec les parties molles , qui le recouvrent de toutes parts.

Après avoir confidére chacun des os dont il efl formé, nous examinons comment ils font aifemblés , & de quels moyens la nature s'efl fervi pour les lier entre eux ; li leurs fymphyfes fe relâchent toujours dans la groffeife, au point d'en permettre l'écartement; & li ce dernier efl néceflajre pour le paffage de l'enfant , comme bien des gens le penfent encore aujourd'hui. Enfuite nous faifons connoître les dimenfions de cette efpece de canal offeux ; les vices de conformation qui peuvent laiFefter , leurs prin- cipaux degrés, & les obilacles qu'ils apportent à l'Accouchement ; enfin les moyens de s'aiTii- rer li cette partie eft bien ou mal conformée , &: quelle eil l'étendue de i^s diamètres dans tous les cas.

Le fécond article du même chapitre traite des parties molles de la génération. Nous y examinons d'abord la matrice dans l'état de

Introduction. xxiij

vacuité , & enfuite dans l'état de grofTeffe. Nous indiquons les changemens que celle-ci détermine dans le volume & la forme de ce vifcere , dans fon tiflii même , & dans fa fitua- tion. C'eft nous parlons de fon obliquité, des caufes qui y donnent lieu , de fes fignes & de (qs elîets généraux, relativement à l'Accou- chement ; fi nous en faifons mention d'ailleurs dans le cours de cet Ouvrage , c'ell qu'on ne pouvoit renfermer, dans une feule fedion, tout ce qui a rapport à cette obliquité , (qs Q^Q.ts étant difFérens félon les circonftances.

Les règles , ce qui regarde la fécondité & la fîérilité, ainfi que l'expofition des fignes d'a- près lefquels on juge communément du viol , & qu'une femme , accufée de fuppreffion de part 6c d'infanticide , eif réellement accouchée^ font le fujet du fécond chapitre.

Dans le troifieme , nous expofons fuccin£f e- ment les dilférens fyflêmes concernant la gé- nération : c'étoit moins pour les difcuter que nous en avons parlé , que pour les indiquer. Nous fommes entrés dans de plus grands dé- tails fur la grofTeife & fes fignes , qui font éga- lement le fujet de ce chapitre. C'eft oii nous développons l'art du toucher , & nous fai- fons connoître toute fon importance & fes dif- ficultés.

Le quatrième chapitre traite du produit de la conception , ou des fubilances qui forment la groffeffe. Après avoir parlé des rudimens du fœtus , du temps il efl entièrement ébau- ché , de fa groffeur dans les deux ou trois pre- miers mois de la groifeffe , & de la rapidité d^

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Xxiv I N T R O DUC T I O N.

fon développement dans la fuite , nous en aiïl- gnons la longueur 6c la pefanteur la plus ordi- naire, au terme de la naiffance ; & nous nous occupons de fon attitude, ainfi que de fa fitua- tion dans le fein de la femme. Enfuite le con- sidérant plus fpécialement en Accoucheur qu'en Naturalifte , nous examinons la iîru£î:ure de fes parties principales , telles que celle de la tête & de la poitrine; ainii que les changemens que ces parties peuvent éprouver «,. foit dans leur forme & leur volume , lors du paffage de l'en- fant à travers le baffin ; puis nous en établiffons les dimenlions , & nous en indiquons le rap- port avec celles de ce dernier. Le refle de ce chapitre a pour objet la defcription àa placenta^ des membranes & du cordon ombilical. Nous y parlons auffi des eaux qui baignent la furface du fœtus ; de la manière dont celui-ci fe nour- rit pendant la groffeife ;. des fluides que la mère lui tranfmet ; de la circulation qui lui eft com- mune avec celle-ci ; des changemens que les efforts de l'Accouchement déterminent dans cette circulation , & de ceux qui fe font chez l'enfant même au moment de fa naiilance , il commence en quelque forte à jouir d'une vie nouvelle.

Plan de. la féconde Partie,

Nous établirons d'abord trois ordres d'Ac- couchemens , relativement à la manière dont ils s'opèrent : i°. les Accouchem-ens naturels , ou qui peuvent s'opérer par l'aftion feule des organes de la femme ; 2^. les Accouchemens

Introduction. xxv

contre-nature , qui exigent les fecours de la main ; 3 ^. les laborieux qu'on ne peut termi- ner qu'à l'aide de quelques inftrumens. En- fuite nous faifons connoître ce qu'ils ont de commun entre eux, & nous expofons les caufes, foit déterminantes ou efficientes , de ceux du premier ordre , ainii que les phénomènes qui en accompagnent le travail.

Pour développer avec plus de précision & de clarté, le méchanifme des Accouchemens de ce premier ordre, nous en diUinguons de quatre genres : i?. ceux oii l'enfant préfente le fommet de la tête ; 2^ les pieds ; 3"". les genoux; 4^ les feffes. L'obfervation nous ayant prouvé plus d'une fois , que la femme pouvoit accoucher feule dans tous ces cas , & que les fecours de l'art n'étoient pas eifentiellement néceffaires dans les derniers , nous a porté à faire cette diilinftion. La même obfervation nous ayant également appris que ces diverfes parties de l'enfant ne fe préfentoient pas conftamment de la même manière fur l'entrée du baffin ; que quelques-unes de leurs pofitions étoient plus favorables à l'Accouchement que les autres ; & que l'enfant n'exécutoit pas les mêmes mouve- mens en fe dégageant , quoique la nature les dirige avec tant de fagefTe , que le plus grand diamètre, foit des épaules ou de la tête , ne fe préfente jamais au plus petit des détroits du baffin , nous avons jugé à propos d'établir plu- sieurs efpeces d' Accouchemens pour chaque genre dont il s'agit. Nous les avons fixées au nombre de lix pour le premier, & de quatre feulement dans les trois autres. On en verra

xxvj In t r 0 d V c t I o n.

les raifons dans la partie de l'ouvrage , dont nous traçons le plan.

Le développement du méchanifme de ces différentes efpeces d'Accouchemens pourra pa- roître fuperflu , ii l'on ne juge ce point de doc- trine , que d'après le peu d'utilité qu'on retire de nous dans l'Accouchement naturel , nos fondions fe réduifent prefque toujours à celles de iimple fpeûateur ; mais le Praticien inftruit en penfera bien différemment. Par la leûure réfléchie de tout ce chapitre , on découvrira les principes fondamentaux de l'Art des Ac- couchemens ; on verra difparoître la majeure partie de fes difficultés ; on reconnoîtra com- bien il faut peu pour maintenir la nature dans fes droits , la rappeller à fa marche ordinaire , lorfqu'elle s'en eft écartée, ôc l'on conviendra que l'accouchement qui lui a coûté tant de tra- vail, ainfi qu'à la perfonne prépofée pour l'ai- der 5 n'avoit fouvent que l'ombre des difficultés qu'on croyoit exiflantes , & auroit pu être ter- miné avec beaucoup moins de peine. Tous les obflacles qu'elle rencontre ne font pas de cette efpece , à la vérité ; mais l'homme parfaitement muni de ces premières connoifTances , parvien- dra bien plus facilement qu'un autre à les fur- monter.

Dans le troifieme & le quatrième chapitres de cette féconde partie de l'ouvrage , nous dé- taillons les foins & les fecours qu'on doit don- ner à la femme fpendant le travail de l'Accou- chement 5 ainfi qu'à l'enfant nouveau-né. La dé- livrance & la manière de gouverner la femme après l'Accouchement , font le fujet du cin-

In TRODVCtlÔN^ xxvîî

quîeme. La délivrance fur-tout y eft traitée dans tous les détails dont elle étoit fufceptible : fans croire , ainfi que le fait le public , que ^Accoucheur foit effentiellement néceflaire dans tous les cas pour l'opérer , & que fans lui la femme ne pourroit fe délivrer , nous re- gardons cet article comme un des plus impor- tans de l'Art. La délivrance , quoique plus {impie en apparence que l'Accouchement pro- prement dit , a fes difficultés aufli bien que celui-ci : s'il faut moins de forces pour les fur- monter , elles exigent tout autant de favoir ÔC de dextérité.

Plan de la troijiemc Partie»

Cette partie renferme tout ce qui concerne les Accouchemens du fécond ordre , vulgaire- ment appelles contre-nature ; c'eft-à-dire , qui exigent les fecours de l'art , mais que la main feule peut cependant opérer. En coniidérant les caufes multipliées qui peuvent exiger ces fecours étrangers , ôc en r^ffemblant les exem- ples de la variété des mauvaifes positions dans lefquelles l'enfant peut fe préfenter à l'égard de l'entrée du baffin , nous avons vu que tous ces Accouchemens étoient fufceptibles d'être ran- gés fous vingt-trois genres ; & que chacun de ceux-ci pouvoir en renfermer de quatre ef- peces. C'efl l'ordre que nous avons fuivi pour les expofer plus méthodiquement.

Les Accouchemens l'enfant préfente les pieds conftituent le premier genre ; ceux il offre les genoux , le deuxième genre j les feffes

xxviij Introduction.

le troifieme ; le fommet de la tête le qua-^ trieme (a) ; la face le cinquième ; la partie an- térieure du col le lixieme ; la poitrine le fep- tieme ; le bas-ventre le huitième ; le devant du bafîin & des cuifles le neuvième ; la région occipitale le dixième ; le derrière du col le on- zième ; le dos le douzième ; les lombes le trei- zième ; les parties latérales de la tête le qua- torzième & le quinzième ; les côtés du col le feizieme & le dix-feptieme ; la faillie des épau- les , le bras de l'enfant étant engagé dans l'ori- fice de la matrice , & la main fortie ou autre- ment difpofée , le dix-huitieme & le dix -neu- vième ; les côtés de la poitrine le vingtième &; le vingt-unième : enfin les Accouchemens oii l'enfant préfente l'une des hanches , le vingt- deuxième &: le vingt-troifieme genres.

Quant aux efpèces que comprend chacun de ces genres d'Accouchemens , elles ont été dé- duites des différentes pofitions dans lefquelles les régions énoncées peuvent fe préfenter à l'orifice de la matrice : pofitions que nous avons déjà obfervées à l'égard de quelques- unes de ces régions.

Quelques perfonnes s'élèveront fans doute contre cet ordre, & s'effraieront du mot de genre & d'efpece , fi peu ufité dans les Traités d'Accouchemens ; d'autres condamneront cette

m I Il III <

(a) Ces quatre premiers genres d'Accouchemens ne font pas effentiellement contre -nature , puifque la femme peut accoucher feule quand l'enfant fe préfente ainfi : les circonftances accidentelles qui peuvent fur- venir dans le temps du travail les rendent feulement 4els.

Introduction. xxix

multiplicité de pofitions , qu'Hyppocrate , & plufieurs après lui , avoient bornées à trois principales ; celle le fommet de la tête fe préfente ; celle les pieds viennent les pre- miers , & celle l'enfant efl placé en travers. C'efl: à cet égard fur -tout que quelques-uns vont croire que nous n'avons cherché qu'^ remplir nos cafés ^ pour grofîir le volume. L'on n'y trouvera cependant rien qui ne foit dans les ouvrages connus : ii le tout ne fe trouve pas dans le même , c'efl parce que le même Auteur n'a pas tout vu, ni tout rencontré dans fa pra- tique. C'efl en les étudiant tous qu'on verra , ce que nous avons déjà annoncé , qu'aucun d'eux ne renferme un corps de dodrine com- plet , & que nous n'avons , pour ainii dire , formé celui-ci que des matériaux qu'ils nous ont fournis.

Comme plulieurs de ce grand nombre d'ef- peces d'Accouchemens ont plus ou moins de rapport entre elles , foit relativement à la poû- tion de l'enfant qui les conflitue , foit relative- ment à la manière dont nous devons opérer, après avoir indiqué en quoi elles différent , ÔC ce qu'elles exigent de particulier dans le ma- nuel de l'opération , nous avons renvoyé pour le refle à celles qui ont été décrites précédem- ment, afin d'éviter quelques répétitions.

Plan de la quatrième Partie»

Cette quatrième Partie , qui forme le fécond volume , ôc que l'abondance des matières nous a obligé de féparer des trois premières , traite

XXX Introduction.

fpécialement des Accouchemens laborieux ;' c'eft-à-dire, de ceux qu'on ne peut opérer à l'avantage de la mère ou de l'enfant , fans le fecours de quelques inftrumens : nous y avons ajouté un chapitre concernant la groiTeffe ÔC l'accouchement de plufieurs énfans , les fauffes grofTeifes & l'avortement, qu'on appelle ordi- nairement faujje-couche.

Dans le premier chapitre , nous expofons les caufes générales qui exigent l'application des inftrumens , mais particulièrement du for- ceps. Nous y infiflons fur l'enclavement , que les Auteurs ont fouvent confondu avec l'état la tête eft iimplement arrêtée au paffage ; & nous faifons connoître en quoi il en diffère : nous en affignons les efpeces , les caufes , les fignes & les accidens , ainii que les indications que prefcrit cet état , relativement à la manière d'opérer l'Accouchement. Nous terminons ce chapitre par l'examen de la manière d'agir du forceps de Lévret , de fes avantages & de {qs inconvéniens ; ainfi que par l'analyfe de la mé- thode des Roonhuifiens , Auteurs du levier, fi long-temps fecret parmi eux , mais dont les avantages ont , en quelque forte , difparu avec le myftere qu'on failoit de cet inftrument.

Dans le fécond chapitre nous indiquons les cas oii le levier en général peut être de quel- que utilité , ainii que la manière de s^qïï fervir dans chacun d'eux.

Le troisième chapitre , qui traite de l'appli- cation du forceps , eft beaucoup plus étendu ; parce que l'utilité de cet inflrument eil bien plus générale que celle du levier , ôc les cir-

1 N T R O D U€ T I 0 N. XXXJ

conftances l'on doit s'en fervir bien plus variées &: plus multipliées. Le forceps le trouve entre les mains de tous les hommes qui fe mê- lent d'accoucher ; mais un très-petit nombre favent l'employer à propos , & comme il con- vient. De-là le peu de fuccès qu'on en retire , l'abus qu'on en fait journellement, les meurtres dont on l'accufe d'avoir été l'inflrument , &: le difcrédit on veut le plonger. On verra que la manière de s'en fervir n'eft pas arbitraire; & que les règles qu'on doit fuivre en cela doivent être déduites de la forme de l'inilrument même & de (qs effets ; du rapport des dimenfions du bafîin avec celles de la tête de l'enfant ; de la pofition de celle-ci , & de la direction qu'elle doit fuivre pour fe dégager, conformément aux loix du méchanifme de l'Accouchement natu- rel , 6cc, Nous avons fait graver iix planches ^ pour l'intelligence des principes que nous éta- blilTons à ce fujet ; il auroit fallu fans doute les multiplier davantage , mais des raifons parti- culières nous en ont empêché.

Le quatrième chapitre renferme tout ce qui a rapport aux Accouchemens qu'on ne peut terminer qu'au moyen des crochets ou de tout autre inftrument tranchant, applicable fur l'en- fant renfermé dans le fein de fa mère. Nous indi- quons les caufes qui exigent l'emploi de pareils moyens ; les cas les crochets conviennent préférablement à tout autre ; ceux il faut ouvrir le crâne de l'enfant pour donner lieu à fon affaiffement ; la conduite que doit tenir l'Accoucheur quand la tête , féparée du corps, eil retenue dans la matrice ^ ainli que dans le

xxxij Introduction.

cas oii , la tête elle-même ayant été arrachée après fa (ortie , le tronc fe trouve arrêté aux détroits du bafiin ; enfin ce qu'il faut faire lorf- que l'enfant eft hydropique au point de ne pouvoir fortir , ck quand fa conformation monftrueufe met les mêmes obftacles à fa naif- fance.

Dans le cinquième chapitre , nous expofons les caufes qui rendent l'Accouchement impof- fible 5 fans le fecours de l'inftrument tranchant, & la divifion de quelques-unes des parties de la femme. Nous les rangeons fous trois chefs ; I ^. les vices de conformation ^ foit naturels ou accidentels , des parties molles qui fervent à former le paiTage deiliné à l'enfant; 2^. les vices de conformation du baffin ; 3^. les con- ceptions 5 ou les groffeffes par erreur de lieu ; c'efl-à-dire , dans lefquelles l'enfant fe trouve renfermé dans la trompe ou la cavité abdomi- nale. Nous indiquons les opérations qu'exigent ces diverfes caufes , ÔC nous détaillons la ma- nière de pratiquer au moins les principales. Après avoir fait connoître le peu de refTource que la nature trouve en elle , dans le cas de mauvaile conformation dubafîin; le peu d'a- vantage 5 & l'impoiTibilité même d'extraire l'en- fant par les pieds , ou avec le forceps ; ainfi que le danger inféparable de l'ufage des cro- chets en pareil cas , nous examinons fi le ré- gime que la femme pourroit obferver pendant le cours de la grofiTefie , de même que l'Accou- chement prématuré , propofés par quelques-uns dans les vues d'éviter la nécefilté de l'opération céfarienne , feroient de quelque utilité. Cette

opération >

In t r 0 d u c t 1 0 n. xxxîij

opération , de même que la kùÀQn de Ta fym- phyfe à\\ pubis , beaucoup plus nouvelle ^ mais importante , fous quelque point de vue qu'oa puiffe la confidérer , y forment deux artides très-détaillés & fort longs. Nous avons fait gra- ver deux planches pour répandre plus de jour fur ce qui concerne la dernière , dont la né- ceflité èc le produit ne peuvent être bien dé- terminés qu'avec le compas & la règle en main , puifqu'elle a pour but de faire ceiTer la difpro- portion qui exiile entre les dimeniions du baÏÏin mal conformé , & celles de la tête de l'enfant , qui ne peut alors le traverfer.

Si les planches font néceffaires pour faciliter l'étude de certains arts , leur utilité ne nous paroît pas moins évidente dans les ouvrages qui ont pour objet celui d'accoucher : parce qu'on peut, à l'égard de bien des cas , y montrer, en quelque forte, la nature à découvert; l'on n'en trouvera cependant que quatorze dans le Traité que nous publions. Cinq ont rapport au bafîin , elles font répandues dans le premier volume : fix autres concernent l'application du forceps , une feule l'ufage du levier , 6c deux la feûion de la fym- phyfe du pubis. Toutes celles-ci , de même que l'explication que nous en donnons , fe trouvent * à la fin du fécond volume. Ces planches ont été deffinées fous nos yeux , par M. Chaiili , Elevé de f Académie de Peinture , dont les ta- ie ns ont devancé l'âge ; &: gravées par M. Avril^ déjà connu par la beauté &: l'exadlitude de fon burin. Si nous avions fait exécuter toutes celles qui nous ont paru néceffaires pour la plus grande utilité de cet ouvrage , le recueil

rxxiv

In

TRODUCTION.

en auroit été immenfe ; & beaucoup d'Etudians n'auroient pu fe le procurer. Nous y Sup- pléons dans nos leçons par l'ufape des phan- tômes 5 fur lefquels nous démontrons & nous faifons exécuter à nos Elevés , les opérations qui font relatives à l'Art des Accouchemens , autant qu elles font fufceptibles de l'être fur de pareilles, machines : car il en eft qui fom de na- ture à ne pouvoir être exécutées , même fur le cadavre, fi ce n'eft fur celui de la femme en- ceinte ; telles par exemple que l'opération cé- farienne, ô^c.

XXXV

Il ■■l»ll II I

TABLE

DES CHAPITRES, ARTICLES ET Sections contenus dans ce Volume.

PREMIERE PARTIE.

JL/ E S connoljjances anatomiquzs , phyJi"ilogt^

ques , &c. relatives à l* Accouchement, Page l

CHAPITRE L Des parties de la femme qui

ont quelque rapport à l^ Accouchement, 3

Art. I. Du hajjin de la femme , conjidiré relcL'

tivement a r Accouchement, idem.

Seft. I. De Vos iliiim, 5

Se£t. IL De Vos ifchium,. 9

Se£l. III. De Vos pubis, 10

Seâ:. IV. De V union des os ilium ^ ïfchium

pubis ; des parties communes qui rèfultent

cette union , 6* des dimenjions naturelles de Vos

ïnnominè dans Vâge adulte, 13

Se£î:. V. De Vos facrum, i J

Seâ:. VI. Du coccix. 17

SqB:, VII. De l'union des os du haJjin. 18

Explication de la première Planche* 25

Se 61. VIII. De Vicartement des os du bajjin dans

l'Accouchement, ^J

xjrxvj TABLE.

Se£î:. IX. De la divijion du hajjin ^ & de fis dimenjions naturelles, 3 1

Explication de la ficonde planche, 36

Explication de la troijîeme planche, 37

Seâ:. X. Des vices de conformation du hajjîn , conjidirés relativement à V Accouchement, 3 8 Explication de la quatrième planche, 45

Explication de la cinquième planche, 47

Seû. XL Des parties molles qui ont quelque rap- ' port au bajjin , 6* de Vutilité qicon peut retirer de ces connoijjances, 48

Se£i:. XII. De V examen nêceffaire pour iajfurer Ji le hajjin ejl bien ou mal conformé, 54

'Art. II. Des parties molles de la femme qui fer^ vent à la génération & k V Accouchement, 5 8 Seâ:. I. Des parties externes, idem.

Seâ:. IL De la matrice, 64

Seù. III. Des parties dépendantes de la matrice, 70 Art. IIL De la matrice conjidérée dans Vétat de groffeffe. 78

Seû* î. Des changemens que la groffeffe produit dans le volume & la figure de la matrice ^ ex^ pofés filon l'ordre dans lequel ils fi manififlent*

79 Se£î:. IL Des changemens que produit l^ groffsffc

dans le tiffu même de la matrice, 8?

Seâ:. ÎIL De P action de la matrice, 88

Se6i:. ÎV. Des changemens que produit la groffeffe

TABLE. xxxvîj

dans lajituation de la matrice^ ou de r obli- quité de ce vifcere, 91 CHAP. II. Des règles^ de la fèœnditi & de la Jiérilité ; des Jignes du viol^ & de ux d^a^ près lefquels on juge communément qu une femme ejl accouchée, îOO Seû. I. Des règles, idem. Se£t. II. De la fécondité & de la Jîérilité. 109 Sed. III. Des Jignes du viol, & de ceux qui indiquent que V Accouchement a eu lieu, iiz CHAP, III. De la génération , de la conception & de la groffeffe, 116 Seû. I. De la génération, idem, Se£t. II. De la conception, 120 Sed. III. De la grojfeffe & de fes Jignes, m Seâ:. IV. Du toucher, - 123 CHAP. IV. Du produit de la conception , ou des fubjlances qui forment la grojfejfe, 138 Seâ:. I. Du fœtus, idem. Seâ:. IL De l'attitude de l'enfant renfermé dans le fein de Ça mère, 143 Seâ:. III. De la Jituation de r enfant dans le fein de fa mère, 1 44 Seâ:. IV. Divijîon de C enfant, 14-7 Seâ:. V. Des fecondines ^ & en particulier du placenta, \<k Seft. VI. Des membranes du fœtus, 1 62 Se^. VII. Du cordon ombilical, 165

cy

xxxviij T A B L Eo

Seâ:. VIIL Des eaux de tamnios. î6S

Seâ:. ÏX» De la manière dont V enfant fe nouV"

rit durant la grojfejje. iji

Seâ:. X. Z)e la circulation dufangdans le fœtus»

-Se£t. XL Des changemens que produit r Accou- chement dans la citculation du fang qui fe fait réciproquement de la mère à V enfant ^ & de ceux qui dépendent de la refpiration au mo^ ment de la naiffance de ce dernier. 177

SECONDE PARTIE.

De V Accouchement naturel & de fes fuites, 184

CHAP. L Divifion de V Accouchement , de fes caufes 5 de fes fignes , &c. idem.

Art. J. Se£^. I. Des caufes déterminantes com- munes de r Accouchements 187

Seft. IL Des caufes efficientes naturelles de VAc" couchement» 189

Seâ:. IIL Des caiifes efficientes communes & ac- ceffoires de V Accouchement, 192,

Art. il De quelques phénomènes principaux du travail de V Accouchements 195

Seft. L De la douleur, idem.

Se£i:. IL De la dilatation du col de la matrice» 19S

Se£i:. IIL Des glaires fanguinolentes qui découlent du vagin, 2.0Q

TABLE. xxxiK

SeB:» IV. De la poche des eaux, 20 1

Seù, V. Expojitïon des phénomènes priccdens ^& de quelques autres^ félon l^ ordre général dans lequel ils fe fuccedent, 205

Seâ:. VI. Des phénomènes du dernier temps du travail de r Accouchement. 20 8

CHAP. il De r Accouchement naturel & de fes différences. 213

Art. I. Accouchemens naturels du premier genre ^ ou dans lefquels t enfant pr^' fente la tête, 215

Se^t. I. Signes caractérifiques du premier genre J! Accouchemens naturels^ & de fes différentes efpeces, ^ idem.

Sed:. II. Du méchanlfme de l"* Accouchement natu^' rel de la première efpece t enfant préfente le fommet de la tête. 219

Seû. III. Du méchanlfme de r Accouchement na- turel de la féconde efpece , oîi V enfant préfente le fommet de, la tête. 225

Se£l:. IV, Du méchanlfme de L'Accouchement natu- rel de la trolfieme efpece^ V enfant préfente le fommet de la tête, 227

Seâ:. V. Du méchanlfme de V Accouchement natu- rel de la quatrième efpece ^ le fommet de la tête fe préfente. 229

Seâ:. VI. I)u méchanlfme de V Accouchement na- turel de la cinquième efpece , le fommet de la tête fe préfente^ 232

C4

si T A B L E.

Sed:. Vlî. Du méchanifme de r accouchement na^ turel de la Jixieme efpece^ le fommet de la tête fe préfente, 2^34

Seft. VIIÏ. Remarques fur ce premier genre d'Ac' couckemens , ou F enfant préfente le fommet de la tête, 236

Art. il Des accGuchemens naturels du fécond genre , ou de ceux dans lefquels V enfant pré- fente les pieds, 238

Seâ:. I. Des fignes qui annoncent que Venfant préfente les pieds, 239

Seô. II. Du méchanifme de V Accouchement na- turel de la première efpece , ou V enfant préfente les pieds, 241

Seft. III. Du méchanifme de V Accouchement na- turel de la féconde efpece , oîi V enfant préfente les pieds, 2,45

Seâ:. IV. Du méchanifme de V Accouchement na- turel de la troifieme efpece^ C enfant pré- fente les pieds, 246

Seft. V. Du méchanifme de V Accouchement na- turel de la quatrième efpece , t enfant préfente les pieds, 247

Seft. VI. Remarques fur ce fécond genre d^Accou- chemens , V enfant préfente les pieds, 250

Art. III. Des Accouchemens naturels du troi- fieme genre , ou bien dans lefquels V enfant pré- fente les genoux^ %%%

TABLE. xlj

Art. IV. Des Accouchcmens naturels du qua^ trieme genre , ou bien dans lefquels V enfant pré" fente le fiege ou les feffes, 254

Seft. I. Du michanifme de V Accouchement natu- rel de la pretniere efpece t enfant préfente les feffes. 256

Se6l. IL Du méchanïfme de t Accouchement na^ turel de la féconde efpece , V enfant préfente les feffes. 257

Se£î:. IM, Du méchanifme de V Accouchement naturel di la troifieme & quatrième efpeces , V enfant préfente les feffes. , 258

CHAP. III. Des foins que V Accoucheur doit don- ner à la femme pendant le travail de V enfan- tement. 260

Seâ:. I. Des foins qu'exige en général Vétat de la femme dans le premier^ temps du travail. 262

Seft. IL De la fîtuation que doit prendre la femme pendant le travail de V enfantement, 267

Seft. III. De la manière de préparer les parties de la femme à V Accouchement. 270

Se£î:. IV. Des moyens de ranimer les douleurs languiffantes de V enfantement. 272

Seft. V. De V ouverture de la poche des eaux, 274

Sed. VI. De ce que doit faire V Accoucheur après

V ouverture de la poche des eaux, ^jj

Seft. VIL De quelques précautions particulières

relatives à chaque pojition de la. tête ^ ou à

xlij TABLE.

(Tautrcs clrconjiances qui rendent quelquefois /^Accouchement naturel plus dïffxïle. 282

CHAP. V^ .Des foins qiton doit donner à V enfant nouveau-nL 287

SqOl, I. Des foins quon a coutume Raccorder à renfant , fans accidens, idem.

Se£i:. IL Des fecours qi^on doit donner à Ten-^ fant qui naît dans un état morbifique quel* conque, 292

Se6t. III. Suite des foins quon eji dans l'ufags de donner aux enfans nouveaux-nés, 297

Seâ:. IV. De V emmaillottement des enfans nou* veaux-nés y & du régime qu^on doit leur faire ohferver, 29B

Seft. V. Des chofes qui caraciérifent une bonne nourrice, 306

CHAP. V. De la délivrance & du régime des femmes en couches, 308

Art. I. De la délivrance, 309

Seâ:. 1. De la délivrance naturelle* 310

Seâ:. II. Des fîgnes qui indiquent le moment coopérer à la délivrance ^ & de la manière £y procéder dans le cas le plus ordinaire. 313

Seft. III. Des chofes accidentelles qui doivent nous engager à délivrer la femme plutôt ou plus tard y & à varier la manière £ opérer, 3^5

Seâ:. IV. De la manière £ opérer la délivrance dans h cas de perte^ 317,

TABLE. xliij

Seft. V. T>ci obJlacUs à la délivrance provenans

de Vimrth de la matrice^ & du rejjcrrermnt

fpafmodiquù ou naturel de fon col , ainjî que

de ce quHl faut faire en pareil cas , 31^

Seâ:. VI. Des ohflacles à la délivrance provenans des adhérences contre-nature du placenta ^ & de ce qiiil faut faire alors, 3 20

Seft. VIL De la rétention d'une portion de pla* centa , & des caillots de fang dans la ma^ trice y ainji que des précautions qiiilfaut pren-^ dre en pareil cas, 329

Seû. VIII. De la délivrance dans le cas le placenta eft chatonné, 331

Seâ:. IX. De la délivrance dans le çfls le pU" centa ejl attaché fur le col de la matrice. 334

Seâ:. X. De la délivrance à la fuite de Uavor- tement, 340

Seâ:. XI. De la délivrance a la fuite de V Accou- chement de plufîeurs enf ans, 345

Art. IL De la manière de gouverner les femmes en couches. -346

Seâ:. I. De ce qiùil faut faire immédiatement après la délivrance , & pendant le temps que la femme doit refier fur le petit lit, idem

Seâ:. IL De Vhahillemmt & de la garniture de la femme nouvellement accouchée, 351

Seâ:. lîl. Des principaux phénomènes qui fe ma- nifeflent dans le temps des couches, 356

xlîv T A B L E.

Sed. rV. Du régime des femmes en couches* 3^^!

TROISIEME PARTIE.

Des Accouchemens du fécond ordre ^ vulgairement appelles contre-nature, - 37Ï

CHAP. I. Caractères de V Accouchement contre-- nature en général , & de ceux qui le diflinguent du laborieux, idem.

'Art. I. Se£t. \,DîviJion des Accouchemens contxe- nature , ou du fécond ordre, 373

Seâ:. IL Des caufes qui peuvent rendre r Accou- chement contre-nature, 374

Seâ:. m. Des accidens confédérés comme caufe dAc" couchemens contre-nature , & des indications quils préfentent, 377

Se£î:. IV. Des fignes de V Accouchement contre- nature en général, 386

Sedl:. V. Des indications que préfentent les Ac- couchemens de cet ordre, 387

Art. il Des préceptes généraux , relatifs aux Accouchemens contre-nature, 38a

Se£i:. L De la fituation qu^il convient de faire

prendre a la femme dans t Accouchement contre-

nature, 391

Seâ. IL Préceptes généraux ^ relatifs a la- manière d^introduire la main dans la matrice , & d^o^ pérer les Accouchemens de cet ordre, 395

TABLE, xlv

CHAP. IL Art. L Accouchemcns contre-nature, du premier genre y ou dans lefqueU t enfant prl* fente les pieds. 40 1

Seâ:. L Des indications générales que nous offrent les Accouchemens V enfant préfente les pieds *

405

Seâ:. II. J9é la manière £ opérer V Accouchement contre-nature de la première efpece , ou V enfant préfente les pieds. 41S

Seft. III. Accouchement contre^nature de la féconde efpece y ou U enfant préfente les pieds ^ & de la manière de V opérer, 422

Seâ:. IV. Accouchement contre-nature de la troi- Jieme efpece , P enfant préfente les pieds y & de la manière de l'opérer, 424

Seâ:. V. Z)e la quatrième efpece d'Accouchement contre - nature , ou V enfant préfente les pieds , & de la manière de V opérer, 428

Art. III. Des Accouchemens contre-nature dufe^ cond genre , ou dans lefquels V enfant préfente. les genoux, 43 J

Seft. I. Des caufes qui rendent difficile ou contre- nature Û Accouchement ou Venfant préfente les genoux, idem*

Sed. H. Différences effentielles des Accouche- mens 5 ou H enfant préfente les genoux ; de

. leurs caractères & des indications quils nous offrent. 43(5

slvj T A B LE.

Art. IV. Des Accouchemêns contre^nature dn troijiemc genre ^ oîf- dans Itf quels Û enfant pré- fente les fejfes. 441

Seâ:. I. Des caufes qui peuvent rendre difficiles eu contre-nature y Us Accouchemens dans lef" quels V enfant préfente les feffes : des dijfféren'^ ces effentielles de ces Accouchemens ^ & de leurs caractères diflinciifs, 442

Seâ:. IL Des indications générales que nous of frent les Accouchemens oie V enfant préfente les feffes, 444

Seâ:. III. Des caractères de la première efpect d^ Accouchement ^ t enfant préfente les feffes ^ & de la manière d'aller prendre les pieds alors.

450

5e â:. IV. Des caraUeres de la féconde efpece dAc" couchemem, V enfant préfente les feffes ^ & de la manière de V opérer. 451

Seâ:. V. Des caractères de la troifieme efpece d^Ac- couchement y ou V enfant préfente les feffes y& de la manière <$ opérer dans ce cas, 452

Seû. VI. Des caractères de la quatrième efpece £ Accouchement oîi V enfant préfente les feffes , & de la manière de V opérer, 454

Art. V. Des Accouchemens contre-nature du qua- trième genre , ou dans lef quels V enfant préfente le fommet de la tête à t orifice d^ la matrice, 456

Seft. I. Des caufes qui rendent contre-nature ^ ou

TABLE. xlvij

dlficiUs Us Accouchemcns dans lefquds V&n^ faut -prif^nu h fommu de la têu, idem.

Seû. IL Des indications que nous offrent les Accouchemens P enfant préfente le fommet d& la tête , quand le travail eft compliqué de queU ques-unes des caufes afjignées, ^cg

Se^. IIL De la mauvaife Jituation que la tête prend quelquefois en s^ engageant dans le baffîn, laquelle pofition rend contre-nature rAccouchi" ment le vertex fe préfente, 462

Se61:. IV. Des moyens de prévenir & de corriger la mauvaife Jituation dont il s'agit, ^fi J

S eft. V. De la manière de retourner t enfant en général , pour 1^ amener par les pieds , & en par- ticulier quand il préfente le fommet de la tête,

Sed. VL Des Jignes caraBérifliques de la première efpece d^ Accouchement contre-nature ^ ou le fom^ met de la tête fe préfente y & de la manière de retourner V enfant dans ce même cas, 475

Seft. Vn, Des caractères de la féconde efpece c^Ac* couchement contre-nature , V enfant préfente le fommet de la tête y & de la manière de le terminer, ^jj

Seft. VIIÏ, Des caractères de la troijieme efpece £ Accouchement contre-nature ^ V enfant ^ pré-' fente le fommet de la tête^ & de la manière de r opérer* 479

xlvîij TABLE.

S éd. IX. Des caractères de la quatrième & cin^ quieme efpeces (T Accouchement contre-nature ^ r enfant préfente lefommet de la tète^ & de la manière d^ opérer dans Vun & Vautre cas, 48 1

Sett. X. Des caractères de lajixïeme efpece (^Ac^ couchemens contre-nature^ dans lequel Venfant préfente le fommet de la téte^ & d& la manière d^ opérer alors, 483

Art. VI. Des Accouchemens contre-nature du cinquième genre , ou dans lef quels Venfant pré- fente la face, 485

Seft. I. Des caufes^ des Jignes & différences des Accouchemens dans lefquels Venfant préfente la face, 486

Seâ:. II. Des indications générales que nous of frent les Accouchemens Venfant préfente la face, 488

Seâ:. lîl. Méthode £ opérer V Accouchement de la première efpece^ ou V enfant préfente la face, 4^1

Seâ:. IV. Méthode d^opérer V Accouchement de la féconde efpece y Venfant préfente la face, ^<^tl

Seâ:. V. Méthode, d^ opérer V Accouchement de la troifieme efpece , Venfant préfente la face, 40)4

Seâ:. VI. Méthode ^opérer V Accouchement de la quatrième efpece^ Venfant préfente la face, 495

Art. VII. Des Accouchemens contre-nature du Jîxieme genre ^ ou bien dans lefquels Venfant

préfenù^

TABLE. xlîx

prèfcnte U devant du col^ vul^air&ment appelle la gofge, 496

Seâ:. I. Des caufes , des fignes & des différences des Accouchemens ou r enfant préfente le devant du col ^ ainji que des indications quils nous offrent, 497

Sed. II. Méthode d!' opérer r Accouchement de la première efpece , ou t enfant préfente le devant du col, <oo

Seâ:. III. De la manière d'opérer t Accouchement de la féconde efpece^ ou V enfant préfente le de^ vant du col, joi

Seâ:. IV. De la manière d opérer C Accouchement de la troifieme & quatrième efpece^ le devant du col fe préfente, C04

Art. VÎII. Des Accouchemens contre-nature du fcptieme genre ^ ou dans lefquels t enfant pré- fente la poitrine^ cq^

Seâ:. I. Des caufes, des figues & différences des Accouchemens oit ^ enfant préfente la poitrine,

506 Seâ:. II. Des différentes méthodes d opérer les Ac- couchemens y oh V enfant préfente la poitrine, 508 Art. IX. Se£l. I. Des Accouchemens contre-na- ture du huitième genre , ou dans lefquels C enfant préfente le bas-ventre à V orifice de la matrice - de leurs caufes , de leu^s fîgnes ^ & de leurs Tome L d

I TABLÉ.

différences, tu

Sê^. II. Des indications que nous offrent les Accouchemens V enfant préfente U bas-ven-^ tre. 513

Seft. III. Méthodes particulières d^ opérer les Ac- couchemens de la première & de la féconde ef peceSyOÙ V enfant préfente le bas-ventre, 514

Sedè. IV. De la manière d^opérer les Accouche- mens de la troijieme & quatrième efpeces ou V en- fant préfente le bas-ventre, 516

Art. X. Seft. I. Des Accouchemens contre-nature du neuvième genre y ou dans lef quels V enfant pré- fente le devant des cuiffes & du haffin ; de Ittirs caufes y de leurs ffgnes & de leurs diffé- tences, 517

Seft. IL De la manière £ opérer les Accouchemens dans lefquels Venfant préfente la région des parties fexuelles & le devant d^s cuiffes, 519

CHAP. III. Des Accouchemens Venfant pré-

- fente à F orifice de la matrice^ les différentes régions de fa furface pofiérieure, 520

Art. L Des Accouchemens contre-nature du dixie- 7ne genre , ou dans lefquels t enfant préfente la région occipitale à t orifice de la matrice, 521

Seâ:. I. De leurs caufes , de leurs caractères , de leurs différences & des indications générales qiiils nous offrent, idem.

TABLE. Ij

Se£î:. IL De la manière ^opérer t Accouchement de la première efptce , oîi 1^ enfant préfente la région occipitale, ^24

Seft. m. De la manière d'opérer r Accouchement de la féconde efpeçe , d enfant préfente la région occipitale. -52-5

Seft. IV. De la manière £ opérer t Accouchement de la troijîeme efpecCy ou t enfant préfente la région occipitale, 526

Seft. V. De la manière d^opérer r Accouchement de la quatrième efpece, où. V enfant préfente Ut région occipitale, <2j

Art. II. Des Accouchemens contre-nature du 07i,:^iemc genre , ou dans lefquels Û enfant pré- fente le derrière du col ^ vulgairement appelle la. nuque, 51S

Seft. L De leurs caufes , de leurs fignes ^ de leurs différences & des indications générales qiiils nous offrent, idem.

Seft. IL De la manière d^ opérer t Accouchement de la première efpece^ V enfant préfente le derrière du col ou la^ nuque, 531

Seû. III. De la manière £ opérer V Accouchement

de la féconde efpcce y t enfant préfente la

. ni^ue, 533

Se£i:. \y. De la manière d^ opérer V Accouchement dsç la troificm^e efpece ^ V enfant préfente lu

d %

lij TABLE.

derrière du col, j^j

Seâ:. V. De la manière ^opérer t Accouchement

de la quatrième efpece^ ou la nuque fe préfente.

Art. liai. Des Accouchemens contre-nature du dou- ^ie?ne genre ^ ou dans lef^uels V enfant préfente le dos à r orifice de la matrice, 538

Sedh I. De leurs caufes^ de leurs Jignes ^ de leurs différences & des indications qu*ils noîis offrent,

idem.

Se£t. IL De la manière d'opérer r Accouchement de la première efpece , V enfant préfente le dos. 5 40

Se<^. III. De la manière £ opérer l'Accouchement de la féconde efpece , ou r enfant préfente le dos,

542

Se8:. IV. De la manière £ opérer V Accouchement d.ela troijîeme efpece ,, ou Venfa7it préfente le dos,

543

Se£l:. V. De la manière d'opérer r Accouchement de la quatrième efpece^ V enfant préfente le dos,

544 Art. ÎV. Des Accouchemens contre-nature du

trd^eme genre ^ ou bien dans lefquels V enfant

pré fente la région lombaire, 546

Seft. L, De leurs caufes^ de leurs Jignes ^ de leurs

différences & de leurs indications ^ relativement

à la manière d'opérer. Idem.

TABLE.

Seâ. IL De, la manière {Topérer Us Accouchemens ou V enfant préfente les lombes, 549

CHAP. IV. Des Accouchemens Venfant pré- fente les régions de fes furfaces latérales. 550

Art. I. Des Accouchemens contre^nature du qua- tor'^eme & du quinzième genres , ou bien dans lef quels ? enfant préfente le côté droit ou le côté gauche de la tête, 552

Seft. I. De leurs caufes^ de leurs Jignes ^ de leurs différences y & des indications quils nous of<- fient, idem.

Seft. IL De la manière $ opérer les Accouchemens de la première efpece , Venfant préfente un des côtés de la tête, 555

5e cl. ÎIÏ. De la manière d'opérer les Accouchemens de la deuxième efpece y Venfant préfente un des côtés de la tête, 557

Seft. IV. De la manière d'opérer les Accouchemens de la troifieme efpece ^ Venfant préfente Vun des côtés de la tête, 558

Se<^. V= De la manière d*opérer les Accouchemens de la quatrième efpece^ Venfant préfente un des côtés de la tête, 561

Art. IL Des Accouchemens contre - nature du

feizieme & du dix - feptieme genres ^ ou bien

dans lef quels Venfant préfente un des côtés du

cah 564

liv TABLE.

Seâ:. I. f)çs Cfiufcs , des Jigms & des diffirencts de ces Accouchemms, idem.

.Stfy, n. Des indications que nous offrent CfS deux genns d'Accouchemens , & de la manière

. 4e les opérer, 566

.-^RTé III. jyes^ Acçouchemens contre-nature du, dix^ huiti^m^^ ^ dy^ dix-neuvieme genres , ou bien dans lefquels V enfant préfente Vune ou Vautre épaule, ^ùj

Seft. I. Des caufesy des fgnes & différences de ces deux genres d^ Acçouchemens ^ ainji que des indications quils nous offrent, idein*

Seâ:. II. De la manière d^ opérer les Acçouchemens de la première efpece^ ou V enfant préfente V épaule,

569

Se^. IIL De la manière d^ opérer les Acçouchemens de la féconde efpece^où V enfant préfente V épaule,

57a

Seâ:. IV. p-e ta manière d'opérer les Acçouche- mens de la troifieme efpece , U enfant préfente î! épaule, 57^

Se£k. V. De la manière de t-erminer les Acçouche- mens de la quatrième efpece ^ V enfant pre- fente (^ épaule. 573

Se 6:. VI. Des Acçouchemens la main de V en- fant fe préfente la première» 575

Art. IV. Des Acçouchemens contre-nature du.

TABLE. Jv

vlngticrm & ving-unicmc genres , ou bien dans lef quels V enfant prlfenu un des cotés de la poi- trine. 594

Seft. I. Des caufes y desjignes, & des différences de ces deux genres £ Accouchemens ,' aihji quz des indications quils nous offrent, idem.

Seft. II. De la manière d'opérer les Accoucherhens de la première efpece , ou V enfant préfente un de fes côtés proprement dit. 596

Seft. III. De la manière d^opérer les Accouche- mens de la féconde efpece^ V enfant préfente un de fes côtés. 598

Seft. IV. De la manière d* opérer les Accouche- mens de la troifieme efpece^ oîi Venfant pré- fente un de fes côtés. 599

Seft. V. De la manière £ opérer les Accouchemens de la quatrième efpece y l* enfant préfente un de fes côtés. 60 1

Art. V. Des Accouchemens contre-nature du vingt-deuxième & du yingt-troifierhe genres , ou bien dans lefquels Venfant préfente l'une ou Vautre hanche a V orifice de la matrice. 603

Seft. I. Des caufes , des fignes & des différences de ces deux genres d" Accouchemens y ainfi que des indications qu'ils nous offrent, idem.

Se£l. IL De la manière d'opérer les Accouchemens de la première efpece ^ Venfant préfente la

îvj TABLE.

hanch&, 6o&

Seû. III. De la manière d'opérer les Accouche-* mens de la féconde efpece , ou V enfant préfenu la hanche. 6o8

SeO. IV. De la manière dopérer les Accouche-- mens de la troifieme & quatrième efpeces , ou V enfant pr If ente la hanche* 6o^

# Fin de la Table du Tome premier.

L'ART

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V ART

DES

ACCOUCHEMENS

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PREMIERE PARTIE.

Des connoiffances anatomiques , phyjiolo-* gi(]uesy &c. relatives à HArt des Accou^ chemens.

§, I. %^^^^;^ 'Accouchement eft la forde Définition

^'^^^m^ j r « j . . r de l'Accou- yUiW^ de l'enfant & de toutes les .u^,^,

TO^#0^(> dépendances, du fein de la i^-^i^^y* femme, qui les renferme. 2. Cette opération purement méchanique > foumife aux loix du mouvement , s'exécute le plus fouvent par les feules forces des or- ganes de la femme ; mais aucune autre fonc- tion de l'économie animale n'exige une aftion Tome U A

1 VA R T

auiîi puijSante. Sa facilité dépend toujours du concours de pluiieurs caufes , dont une ve- nant à manquer , elle devient plus ou moins difficile & laborieufe , fouvent dangereufe poiu: la mère & l'enfant , & même impoffible fans les fecours de l'art. Des con- 3. Si le miniftere de l'Accoucheur fe ré- noiff^ces j^^^^ ^ cém de limple fpeâ:ateur dans le cas à l'Accou- ^^ cette fonction fe fait conformément à l'in- cheur. tention la plus ordinaire de la nature , il devient néceffaire dans tous les autres. Quel- quefois il efl: à propos de modérer l'aQion des puiffances de la femme , qui s'efforcent de porter l'enfant au-dehors ; d'augmenter cette adion ou d'y fuppléer ; d'aifoiblîr la réfiftance des parties qui forment le paflage, de rendre celui-ci praticable à l'enfant ou de lui ouvrir une autre iffue , &:c. Mais que de connoiflances font néceifaires pour diftinguer du domaine de l'art celui de la nature, afin de la laiffer agir ou l'aider à propos ! Il faut connoître , fous tous les rapports poiîibles , les parties de la femme qui fervent à cette importante fon£i:ion , la manière dont celle-ci s'opère, les conditions qui y font née effaires, les caufes qui peuvent la rendre difficile , ou s'y oppofer ^ & les indications qu'elles pref- crivent.

DES ACCOUCHEMENS.

irilllUlyUIIIHIB— B»—— mHIHHIIHB»!

CHAPITRE PREMIER.

Des parties de la femme qui ont quelque rapport à C Accouchements

4. 1 ARMi le grand nombre des parties de Des parties la femme , qui ont quelque rapport à l'Accou- . ^ diement , les unes fervent à expulfer l'enfant ^ à l'Accou- & les autres forment feulement le canal def- chement, tîné à fon pafTage ; ce qui nous engage à les difringuer en aûives & en paffives. Celles-ci comprennent le balîin & les parties molles qui le recouvrent ; les autres font la matrice , les mufcles abdominaux , &Cr

ARTICLE PREMIER.

Du hajjin de la femme , conjidérè relativement à Û Accouchement,

5. Le bafîin, confidéré relativement à l'A c- Dvibairm^ Gouchement, eft une cavité oiTeufe, irrégu- liere , que des parties molles tapiiTent & recouvrent de toutes parts. Il eft fitué au-def- fous de l'épine dont il forme la bafe , & au- deffus des extrémités inférieures avec lefquelles il eft articulé. C'efl toujours du rapport, plus

A2

4 U A R T

•ou moins favorable , de its dimenfîons avec celles de la tête de l'enfant , que dépend 1^ facilité de f Accouchement , ôc d'où provien- nent les plus grands obUiacles qui s'y oppofent» Des os qui 6. Cette cavité , dans l'a dulte , n'efl formée forment le q^g ^^ quatre pièces principales , favoir , des os des iles , ou innominés , qui en conftituent les côtés & le devant , de l'os facrum & du ; . coccix , qui en font la partie poftérieure. On

en remarque un bien plus grand nombre dans le fœtus & l'enfance : chaque os des iles étant alors compofé de trois autres ; de Vilium pro- prement dit 5 de Vifchium & àxi pubis : \e facrum de cinq , connus fous le nom de faujjcs verte- 'hres 5 & le coccix de trois , ainli que dans l'adulte.

7. La plupart de ces parties font fouples & flexibles dans le fœtus ; quelques-unes sétant encore cartilagineufes , & le bord des autres incrufté d'une pareille fubftance. Ce n'eil qu'avec le temps qu'elles acquièrent la folidité qui conftitue l'elTence de l'os. Cet état eil ordinaire au terme de la naiflance , oii l'homme , pour ainfi dire , eft à peine ébauché ; la nature fuit par-tôut la même marche dans le développement des parties qui doivent for- mer la charpente de l'édifice. Ceux qui ont cru trouver, dansJa^iuJt^Uâtides os qui forment

nES ACCOUCHEMEN s. Ç

baffin du fœtus , des difpofitions favorables à fa naiflance , &: qui ont avancé que ces os éprouvoient , au moment de l'Accouchement , les mêmes déplacemens ou les mêmes chan- gemens que ceux du crâne , fe font fait illu- fion ; leur opinion efl: auiTi peu d'accord avec la raifon , qu'avec l'expérience (^ ).

Section première.

De l'os ïlïum»

S. L'os ïlium eft la plus grande àts trois Derosdcs pièces qui compofent l'os des iles dans le ' fœtus ; il eil placé fur les côtés du bafîin. C'eft celui qu'on appelle vulgairement l'os des han- ches. Sa forme , à-peu-près triangulaire , per- met d'y confidérer deux faces , dont une fait partie de l'intérieur du baffin , & l'autre efl: en dehors ; trois bords , favoir ^ un fupérieur , un antérieur , ôc un poilérieur ^ a;inii que trois angles,

( <2 ) a Dans le fœtus , dit un Accoucheur des plus » modernes , le baffin eft fouple & flexible ; ce qui » facilite les différentes attitudes qu'il prend dans la « matrice , favorife l'Accouchement par le fiege & par les pieds: dans l'un ou l'autre cas, les différentes M pièces dont il efï compofé , font , par rapport à j) leur flexibilité , ce qu'exécutent les os du crâne dans » l'Accouchement naturel ». M. DsUum , nouy. éd. §. 8.

A 3

9. Une efpece d'angle, ou de ligne, affez: tranchante dans les deux tiers poilérieurs de fon étendue , ou environ , & plus arrondie dans le reile de fa longueur , coupe un peu obliquement de. haut en bas , & de derrière en devant , la face interne de Vilium , & la divife en deux parties , dont une fupérieure , plus large , & légèrement excavée , forme ce qu'on nomme fojjl illaque; l'autre, qui eft au-def- fous 5 préfente d'abord en arrière , une forte de tubérofité , à laquelle s'attachent plulîeurs faifceaux tendineux & ligamenteux; un peu plus en devant une empreinte cartilagineufe & articulaire , dont la figure a quelque rap- port à celle d'un croiffant , ou du pavillon de l'oreille ; elle répond à une femblable facette qui fe remarque fur les côtés du facrum. Voyez §.35. Le reile de la face interne de Vilium fait partie de la marge & de la cavité du baiîin , & décrit une très-petite portion d'arc.

10. La face externe de Vilium eil aufîî peu régulière que l'interne ; mais bien moins im- portante à connoître , relativement à l'Accou- chement. Elle fe trouve recouverte par les mufcles fefïiers , qui y font attachés.

1 1 . Le bord fupérieur de Vilium , autrement appelle la créu de. l'os des iles , efl contourné à-peu-près comme VS italique. Il eil cartilagi-

DES ACCOUCHEMENS. 7

iieux dans l'enfance ; & d'une épaifTeur irré- guliere dans l'adulte. On y affigne deux lèvres & une interftice , pour déterminer plus exac- tement l'attache de certains mufcles , dont il fera fait mention par la fuite. La levre interne forme une efpece d'angle plus ou moins obtus , à-peu-près vers le tiers poftérieur de fa lon- gueur , auquel vient s'inférer un ligament > attaché de l'autre part à l'apophyfe tranfverfe de la dernière vertèbre. Voye:^ §. 41. La lon- gueur de la crête de l'os des iles , dans une femme de taille ordinaire y efl d'environ fept à huit pouces.

12. Le bord antérieur de Vilium efl: beau- coup plus court : une apophyfe , qui s'élève au milieu , y fait paroître deux échancrufes affez fuperfîcielles , dont lune ne donne paf- fage qu'à quelques petits cordons nerveux , & l'autre fert comme de poulie au tendon du mufcle pfoas & de Viliaque, La rencontre de ce bord avec le fupérieur forme un angle prefque droit y qu'on appelle ipinçfupirieure &C antérieure de l'os des iles , pour le diftinguer de l'apophyfe , dont il eft parlé ci-deiTus , qui a reçu le nom d'épine inférieure. Elles fervent l'une & l'autre à l'infertion de plufieurs muf- cles.

ij. On voit à-peu-près la même difpofitiarî

A4

8 L' A R T

dans le bord poflérieur de l'os illum : un pro- longement ofîeux y fait paroître également deux échancriires , dont la plus grande ne forme que le fommet d'une autre beaucoup plus confidérable , placée de chaque côté du baiîin & un peu en arrière, qu'on nomme facro ' ifchiatiquc, La réunion de ce même fa^rd avec le fupérieur , décrit un autre angle , appelle épine pojîérimre & fupérkure de i'os des iles.

14. Le troifieme angle de l'os ilium eft formé par la rencontre du bord antérieur avec le postérieur ; il eft beaucoup plus épais & plus obtus que les deux précédens , connus fous le nom d'épines ; ce qui fait que pluiieurs Anato- iTîiiles l'ont regardé comme la bafe de l'os. On y remarque trois empreintes cartilagineufes ; une affez grande , un peu cave , dont le bord fupérieur forme une efpece de croiffant : elle fait à-peu-près le tiers de la cavité cotyloïde, qui fert à recevoir la tête de l'os fémur, C'efl par les deux autres facettes que l'os iliurn s'unit & fe foude à Vifchium &c au pubis : comme on le verra dans la fuite.

«

X)ES ACCOUCHEMENS. 9

Section II.

De Vos ifchaim.

15. L'os ifchium eil fitiié prefque perpendi- De l'os ap- culairement au-deflbus de Vilium. Comme fa pelle i/cAi«»7z, figure irréguliere rend en quelque forte fa divi-

iion arbitraire , nous y diilinguerons trois par- ties , dont l'une paroît en former le corps , 6c les autres les extrémités.

16. La première eil triangulaire : des faces qu'on Y remarque , une regarde l'intérieur du bafîîn , une autre le dehors de cette cavité , & c'ell fur la troifieme ^ qu'on appelle tubêrojiti ifchiatlque ^ que porte le tronc quand on eft aiîis. Des angles du corps de Vifchium , deux bordent fa tubéroiité , intérieurement & exté- rieurement ; & l'autre , dont la forme efl femi- lunaire , fait partie du trou ovalaire.

17. Une longue apophyfe un peu applatie , affez large dans fon principe , & plus étroite à fon fommet , termine l'os ifchium en devant : on la nomme branche afcendante ; l'un de {qs bords concourt à la formation du trou ova- laire , &: l'autre à celle de l'arcade , ou de la grande échancrure , qui fe voit au bas du baiîin antérieurement. La pointe de cette apophyfe fe foude à une femblable produftion de l'os

10 L' A R T

pubis y au moyen d'un cartilage, qui difparoît avant l'âge de maturité.

i8. L'os ïfchium préfente de l'autre côté une mafîe irréguliere & plus volumineufe que fon corps , fur laquelle on peut néanmoins diftin-» guer cinq faces , d'une largeur inégale , avec un bien plus grand nombre de bords & d'an- gles 5 que nous n'entreprendrons pas de dé- crire. De ces faces, trois font cartilagineufes & deflinées aux mêmes ufages que celles qu'on voit fur l'angle inférieur de Vilium ; c'eil-à- dire , qu'une d'elles fait partie de la cavité cotyloïde , &: que les deux autres fervent à l'union de Vifchium avec le pubis 6c Vilium, La quatrième face de la maffe dont il &'agit regarde l'intérieur du bafîin , & la cinquième le dehors. Cette dernière jette en arrière , &C un peu V , obliquement en en-bas , une production offeu- fe , afîez aiguë , de la longueur de cinq à fix lignes : c'eft ce qu'on nomme épine ifchiatique.

Section II L

De l'os pubis,

Derospu- 19» L'os pubis , vulgairement appelle os bis. barré ^ forme avec fon femblable la partie anté-

rieure du baflin ; le corps de cet os efl pref- que triangulaire dans fon milieu , applati vers

DES ACÇOUCHEMENS. II

l'endroit de Ton union avec celui de l'autre côté, & affez épais à l'extrémité , qui répond à la cavité cotyloïde , dont il fait partie.

20. La face fupérieure de l'os pubis y large en arrière , & étroite en devant , eft légère- ment cave entre fes extrémités : elle fert comme de finuolité aux vaiffeaux cruraux à leur fortie du bas-ventre. La face interne & la face exter- ne , préfentent quelque légère différence; elles font larges en devant , & étroites vers l'extré- mité cotyloïdienne. L'angle fupérieur & interne du corps de l'os pubis efl tranchant : il fait partie de la marge du bafîin. L'angle externe eft arrondi , & l'inférieur femi-lunaire. Ce dernier forme une portion du trou ovalaire.

2 1 . La groife extrémité de l'os pubis offre deux facettes, un peu alongées , par lefquelles elle s'unit à ^ilium Se à Vifchium , au moyen d'un, cartilage qui s'offifie infenfiblement & dif- paroît après plufieurs années. On remarque auiîi fur cette extrémité une autre facette , beaucoup plus étendue , cave , & recouverte d'une lame cartilagineufe , très-mince ; nous l'appelions cotyloldimm , en ce qu'elle fait par- tie de la cavité cotyloïde.

22. Sur l'extrémité antérieure de l'os pubis , fe voit une empreinte cartilagineufe & lig^" menteufe , longue de quinze à dix-huit lignes ^

^^

12 L' A R T

& large de fix : elle fert à runîon de Tos pubis avec celui du côté oppofé; fadireftion eft prefque verticale , lorfque le bafTin eft appuyé fur les tubérofités ifchiatiques , & la pointe du coccix ; mais fon extrémité infé- rieure efl plus ou moins inclinée en arrière ^ quand la femme efl: debout. Le bord interne de cette empreinte eil recouvert d'un cartilage très-lilTe , comme le font toutes les extrémités des os joints par articulation mobile.

23. Cette empreinte , llgamcnto-canilagi- neufs. , avec la face fupérieure du corps de l'os pubis , forme un angle prefque droit ; & c'eft le point de leur réunion qu'on doit appeller angU du pubis, Au-deiTus & un peu à côté de lui , paroit une efpece de tubéroiité , plus ou moins faillante, qui fert à l'infertion du mufcle droit du bas-ventre , ainfi que du pyramidal & du pilier externe & inférieur de l'anneau inguinal.

24. Une produ£lion , longue de fept à huit lignes, defcend de l'extrémité antérieure du corps de l'os pubis , & paffe communément pour la branche de cet os : elle eft applatie , affez large fupérieurement , & plus étroite vers fon extrémité : elle fe trouve comme torfe fur elle-même , mais de l'intérieur du baffin au-dehors, de forte qu'un de fes bords eft

DES ACCOUCHEMMNS. IJ

prefque antérieur, & l'autre poftérieur. Celui- ci fait partie du trou ovalaire , &: celui-là , de cette large échancrure , qui fe remarque dans le devant du bafîin , connue fous le nom dW- cade du pubis,

.' 25. La branche du puhis ne defcend pas perpendiculairement à l'horifon : elle s'incline vers le trou ovalaire , oc beaucoup plus dans la femme que dans l'homme , ce qui rend , chez elle , l'arcade du puhis bien plus large vers fon fommet , &; favorife autant l'Accou- chement ; que la difpoiition contraire pourroit y apporter d'obilacles.

SectionIV.

Dt t Union des os ïlium , ifchium , & puhis ; des parties communes qui réfultent de cette union , & des dimenjions naturelles de Vos innominé dans Vâ^e adulte,

26. Ces trois pièces ofleufes, deftinées à Del'unloa n'en former qu'une feule après l'enfance, font des trois par-

^ j «A t 15 ties qui for-

unies 5 dans ce premier âge , par le moyen d un j, . cartilage affez épais , mais d'une nature bien nominé dans diiférente de ceux qui conllituent , en partie , l'enfance, les fympkifes facro-iliaques , & celle du puhis ; puifqu il eft de fon efîence de s'olîifîer , & que ceux-ci ne le font qu'accidentellement. Cette

îiï V A R T

foudiire fe fait à-peu-près vers le milieu de la cavité cotyloïde , & avec tant de régularité , qu'on a peine à diftinguer dans la fuite le lieu de lajonftion de ces trois pièces, fi ce n'eft cependant au-deffus de la cavité dont il s'agit , oii l'on remarque une ligne plus ou moins faillante , que les Anatomiftes appellent lï^m ilio-pecllnée ^ parce qu'elle eft formée par la réunion de l'os ilium , & de l'os pubis.

27. Il arrive prefque toujours , chez les enfans affeftés du rachitis , que les trois pièces qui forment la cavité cotyloïde, font poufTées par la tête du fémur , vers l'intérieur du baffin ^ ce qui en rétrécit l'entrée , & la rend irrégu- liere , au point que fouvent il en réfulte , dans la fuite 5 les plus grands obftacles à l'Accou- chement. Des par- 28. La jonâ:ion de la branche du pubis avec . , celle de l'os ifchium , fe fait é2:alement par un

nés qui re- j i & r

fuitent de Cartilage qui s'oiîifie après pluiieurs années, l'union des j)^ rapport de ces deux os fe forme cette

trois osdont , 1 . r -^ i 1

îi s'agit grande ouverture ovalaire qui le voit de cha- que côté fur le devant du bafîin , de même que cette échancrure qui fe trouve au bord anté- rieur de la cavité cotyloïde.

' Desdîmen- 2C). Uos innominé ^ dans une femme adulte, ions e os g^ d'une taille ordinaire , a fix pouces de lar-

mnomine , , .

dans l'âge geur OU environ , coniidérée de l'épine anté-

adulte.

DES ACCOUCHEMENS. IJ

Heure & fupérieure à l'épine poftérieure & fupérieiire. Sa hauteur eft de fix pouces & demi , prife de l'épine antérieure , au bas de la tubérofité ifchiatique ; & d'un pouce plus étendue , ii on la prend du milieu de la crête de l'os des iles. Elle peut fervir à faire connoî- tre Ja profondeur de la cavité du baffin laté- ralement, depuis le détroit fupérie.ur jufqu'à l'inférieur. Voyc:^ §• I30• S E c T i o N V. De Vos facrum,

30. Le facrum repréfente une efpece de De l'os fa- pyramide renverfée , applatie , & un peu ^^^^* recourbée en dedans. On doit en considérer la ' bafe , la pointe , les faces & les bords.

3 1 . La bafe, un peu plus large antérieurement que poftérieurem ent , reffemble aiTez bien à un cône tronqué : on y voit au milieu une em- preinte cartilagineufe d'une iigure oblongue, & taillée très-obliquement de devant en arrière. Deux petites maiTes articulaires , adoffées au bord poftérieur de cçtte empreinte , près fes extrémités, forment avec elle des gouttière qui logent la cinquième paire de -nerfs lom- baires, à leur fortie du canal vertébral ; c'eft par ces trois endroits que le facrum s'unit à l'épine.

L' A R r

32. La pointe du facrum préfente aiiffi une très-petite facette cartilagineufe , tranfverfale- ment oblongue , inclinée à contre-fens de celle qu'on remarque fur la bafe ; à cette petite facette s'unit le coccix.

33. La face antérieure du facrum décrit une courbure , de la profondeur d'environ un demi*pouce. On y remarque quatre lignes tranf- verfales , terminées de chaque côté par autant de trous , d'une largeur différente , pratiqués très-obliquement dans l'épaiffeur de l'os. Leur ufage eft de donner paffage aux nerfs facrés.

34. La face poftérieure eu convexe & hérif- fée d'un grand nombre de tubercules , dont les uns répondent aux apophyfes épineufes des vertèbres , 6c les autres aux éminences obliques & tranfverfes. On y voit auffi huit trous , placés fur deux rangées , dont l'ufage eu de donner paflage à quelques filets de nerfs & à plufieurs vaifleaux fanguins. Au-delTus & au-delTous des tubercules épineux fe remar- quent deux autres ouvertures , d'une figure à- peu-près triangulaire , dont l'une forme l'en- trée , & l'autre la fortie du canal facré. De. Textrémité de ce canal defcendent deux petites produdions , en forme de flilet , qui s'unifient , au moyen d'un ligament, à la partie fupérieure & poilérieure du coccix^

35«

DES ACCOV CHEM.EN $. \^

35. Chaque bord du facrum préfente fupé- rieurement une grande empreinte cartilagi- neufe , parfaitement femblable à celle des os ilhim 5 avec lefquels il fe joint. Le reile de ces mêmes bords eft arrondi & un peu échancré à fon extrémité.

Section VL

Du coccix,

36. Le cocdx a la même figure que le Ducocdîc, facrum , au bas duquel il eft fitué : il n'eil corn-

pofé que de trois pièces , qui , fe fondant enfemble. avec l'âge , ou accidentellement , n'en forment afîez fouvent qu'une feule. La prem.iere reiTemble à la dernière fauiTe vertè- bre àii facrum; fa bafe offre une facette oblon- gue 5 & fa pointe une petite tête , recouverte d'une lame cartilagineufe , très-mince , qui étant reçue par la féconde pièce , dans une foifette également revêtue , forme une efpece d'arthrodie 5 dont le mouvement fe conferve très- long-temps. Quant à la troiiieme pièce du coccix , elle eu. plus alongée , 6c fe termine par une tubéroiité , prefque femblable à celle des dernières phalanges des doigts.

Tome /, B

i8^ r A R T

Section VIL

De l'union des os du hajjin.

De îa jonc- 37. Les OS pubis (ont joints entre eux par le

tion des os j^oyç^ d'une fubftance . qu'on a de tout temps

pubis entre ,,/ , ^ .

ciix. deiignee fous le nom de cartilage ; elle en

diffère cependant ainii que du ligament. Cha- que os pubis , félon quelques-uns , eft revêtu de fon cartilage , & leur jonâ:ion n'efl pas une vraie fynchondrofe , mais une articulation ferrée qui ne permet que des mouvemens in- fenfibles.

38. Il m'a paru qu'ils étoient unis par une fubilance commune , cela paroît fur-tout en devant, elle a beaucoup d'épaiiTeur; l'on voit même que fes fibres , pour la plupart îranfverfales 5 paffent d\in pubis à l'autre; elles deviennent de plus en plus courtes , à mefure que les lames fe rapprochent de l'intérieur du baffin , les deux os dont il s'agit paroiffent fe toucher immédiatement ; , on remarque deux petites facettes cartilagineufes très-liffes ^ qu'hume£i:e un peu de fmovie.

3 9, Ce premier moyen d'union , quelle qu'en foit la nature , ne fuffifoit pas pour donner à la jondion des os pubis la fermeté néceflaire au libre exercice des fon&ions auxquelles le

DESACCOUCHEMENS. lO l

bafïîn efl deftiné ; il falloit que des trouffeaux ligamenteux & aponévrotiques , que nous n'en- ; treprendrons pas de décrire , vinfTent la re- couvrir &: la fortifier de toutes parts. Nous I remarquerons cependant que l'expanfion trian- gulaire qui remplit le haut de l'arcade du i /?/^^/5 5 paroît avoir d'autres uiages que celui de \ iervir à lier les os. ^

40. Vos facrurn eu. engagé , comme un coin , De la jonc- ' entre la partie poftérieure des os innominés *^^" ^" ^^'

1 -1 n f crum avec

auxquels il eit uni , comme le prétendent i^^ ^^ ^es: . quelques-uns , ainfi que le font les os pubis iles, : entre eux; mais l'Anatomie y découvre une l; grande différence., car chaque facette articu- ! laire s'y trouve être revêtue d'une vraie lame \ cartilagineufe ; & on y voit, de part & d'au* tre , des inégalités qui fe reçoivent mutuelle- ment : or rien de femblable dans la jondion ! des os pubis, ^ {

41. Ces articulations , que nous nommerons { {oiivent Jympkifes facro'iliaques , tiennent tonte ^ leur force du grand nombre des ligamens qui i les entourent, La plupart de ces ligamens font ' ; très-courts , & ne s'étendent pas au-delà du bord des facettes articulaires ; les autres plus longs : fe remarquent fupérieurement , inférieurement, i & poilérieurement à ces fymphifes. j

42. Les fupérieurs defcendent en partie des ]

B 2. I

20 L' A R T

apopbyfes tranfverfes de la dernière vertèbre lombaire , au bord fvipérieiir de la facette articulaire du facrum , & de l'os des îles ; d'au- tres vont de la pointe de ces mêmes apophyfes à l'angle que fait en dedans la crête de Vilium , d'où ils s'avancent un peu en devant , & for- ment une efpece de petite faulx au-delTus de la foffe iliaque.

43. Les ligamens inférieurs, connus fous le nom de facro-ifckiatiques , naiffent de quel- ques-unes des inégalités de la partie pollérieure du facrum , du coccix , & même de l'os des Ucs : ils font larges &: minces en arrière , mais ils fe rétrécirent & deviennent plus épais en fe portant en devant ; vers le milieu de l'échan- crure ifchiatiqae , ces ligamens fe partagent en deux branches , dont la plus courte fe termine à l'épine de Vifchium , ôc la plus longue à fa tubéroiité , en donnant un prolongement qui fe continue dans toute l'étendue de fa lèvre interne. Ces deux bandes ligamenteufes laiiTent entre elles un efpace triangulaire que traver- fent quelques nerfs & le tendon de l'obturateur interne.

44. Les ligamens poilérieurs , plus nom- breux & plus courts 5 mais plus forts & plus tendus que ces derniers , vont des os ilium aux tubercules du facrum , qui , par leur fiîua-

DESACCOVCIÎEMENS. 1% \

tîon , repréfentent les apophyfes obliques de la ; deuxième , troifieme Se quatrième fauffes ver- tèbres dont cet os étoit originairement formé»

45. he facrum n'eft pas feulement articulé De la jonc- | aux os des iUs , il l'eft encore à l'épine &; au. ;

' A crum avec

coccix. Sa jonftion avec l'épine fe fait dans la dernière \ trois endroits diffirens ; i^. il eft uni, par vertèbre. ^

cette empreinte cartilagineufe,tranfverfalement I

oblongue , qui fe remarque au milieu de fa . j

bafe , à une femblable empreinte du corps de la dernière vertèbre lombaire , au moyen d'une

fubïlance capable de reffort ; -l^, par les deux ' petites malTes articulaires, qui font comme

adoffées au bord portérieur de cette première ^ \

empreinte , & qui répondent à de pareilles de i

la vertèbre dont il s'agit. \

46. La fub fiance élailique , qui unit le milieu de la bafe àiifacrum à l'épine , eu entièrement femblable , par fa nature , à celle qui fe voit ; entre le corps de toutes les vertèbres. Elle eu très-épaifTe en devant , & très-mince en arriè- re ; ce qui rend plus obtus l'angle qui devoit j néceffairement réfulter de la difpofition des ] facettes articulaires de ces deux parties. Cette ] jondion facro-vertébrale eu. entourée d'une i infinité de ligamens , dont les uns font à l'exté- j rieur, & les autres cachés dans le canal de l'épine. ^

47. Tout mouvement neû point interdit à i

B3 :

ii L' A R T

cette efpece de jonftion ; mais comme il ne

dépend que de la compreilion de la fubilance

intermédiaire , il ne peut être que très-petit.

Si le baiîin en exécute un plus grand fur le

tronc , il ne faut le regarder que comme un

compofé de celui qui fe paffe entre chaque

vertèbre lombaire & les dernières du dos (^),

48. La jondion du coccix avec lefacrum^ eft

De la jonc- entièrement femblable à celle qu'on nomme

tion u coc- r^^^g^y^f^^i^^^i^ Q^i égard aux moyens qui la

cix avec le*^ ^ a y x

iacrum. conflituent ; elle permet à cette appendice de fe mouvoir , & de céder plus ou moins à la preiîion qu'elle éprouve , en différentes cir- conflances. Cette mobilité , extrême dans la îeuneffe , s'afFoiblit infenfiblement & fe perd avec l'âge. Diminue-t-elle , ou efl-elle perdue avant l'époque qui rend la femme inféconde ; il en réfulte dans certains cas des obilacles à l'Accouchement. De la con- 49. Le bafîin a des connexions avec les nexion du extrémités inférieures , qu'il n'eit pas aulîi

baffin avec

les os des "

cuifles. (a) Ce feroit une erreur de croire, comme quelqu'un Ta

penfé , que la faillie formée par l'union du facrum & de la dernière vertèbre, puiffe être augmentée ou diminuée, par ce mouvement; & cette erreur pourroit tout au moins conduire à priver la femme d'un moyen qui la foulage , pour l'ordinaire, de l'importunité des douleurs de reins, qui fs font fentir dans rAccouchement. F, le §, 569,

DES A C COU en E M EN S. ij

Important que l'Accoucheur connoifTe , qu'on s'eft efforcé de le perfuader. Leurs vices ne peuvent troubler l'ordre naturel de l'Accou- chement , quand le baflin eft bien fait, & le plus fouvent ils ne font que la fuite de la mauvaife conformation de celui - ci. Ces articulations font des énarthrofes profondes qui permettent des mouvemens en tout fens.

Explication de la première Planche,

Cette figure repréfente un bafîin bien con- formé 5 dont toutes les parties font réduites à la moitié de leur grandeur naturelle.

AyAyA^A^ les os ilium proprement dits.

aa^ les foiTes iliaques.

hb yhh^ l'angle qui divife tranfverfalement & obliquement de derrière en devant , la face interne de l'os ilium en deux parties ÔC qui fait portion de la marge du balîln,

c c ^ c c ^ la crête des os des iles.

dd ^ les épines fupérieures & antérieures des os des iles.

c 5 e , les épines antérieures & inférieures des os des iles.

//, l'angle que forme la lèvre interne de la crête de l'os des iles vers l'extrémité de fes deux tiers antérieurs , &; vient s'at- tacher un ligamçnt inféré de l'autre part à

B 4

24 L' A R t

rapophyfe tranfverfe de la dernière ver-â

tebre lombaire. g, g, angle inférieur des os lllum , qui fait

partie de la cavité cotyloïde. B ^ B y les os ifchhim, h y h^ les tubérolités des os ifchium. i, i 5 les branches des os ifchium. kj k , la partie poilérieure des os ifchium y

qui fait portion de la cavité cotyloïde. Cy C , le corps des os pubis, l^ li l'angle des os pubis, m^ m^ extrémité poflérieure des os pubis , qui

fait partie de la cavité cotyloïde. n^ Tiy la branche defcendante des os pubis ^

qui s'unit à celle des ifchium, D yD f DyVosfacrum, I. 2, j, 4, le§ trous facrés antérieurs» o, o, o, la bafe du facrum„ p^p, les côtés du facrum. ^ 5 la pointe du facrum, E y le coccix,

F , la. dernière vertèbre lombaire. r^r, les apophy fes tranfverfes de la vertèbre

dont il s'agit. s^ s , ligament qui va de l'apophyfe tranfverfe

de la dernière vertèbre à l'angle de la lèvre

interne de la crête des os des iles , indiqué

par les lettres ff

rremcere /^ùmcAe

l'a.y

'f-

.„rJ...rJ

r>ES A ce OV C H E ME N s. 2J

iyty autre ligament qui defcend de ces mêmes apophyfes au bord fupérieur des {ymphifes facro-iliaques.

G ^ G y le fémur , ou l'os de la cuiffe.

V^ V^ la tête du fémur reçue dans la cavité cotyloïde.

u^u^ les trous ovalaires.

Symphifes des os du bajjin,

H y \?L fymphife des os pubis,

1 y I y les fymphifes facro-iliaques,

iÎL, la fymphife facro-vertébrale.

Section VIII.

De rècartement des os du hafjin dans V Accouchement,

50. Quoique les 05 du baffin , dans l'état De l'écar* naturel , foient liés affez étroitement pour tement des

1, ., , . os du baffin,

que i œil n y apperçoive aucun mouvement , ils deviennent néanmoins î\ mobiles , quelque- fois y que la progreilion en elt empêchée , ou ne s'exécute qu'avec beaucoup de peine.

51. Le relâchement des fymphifes, produit Des caufes par l'infiltration de la férofité jufques dans prédifpofan-

le tiffu intime de leurs parties les plus cachées , ,

^ ^ ' ecartement,

eil la caufe de cette mobilité. Ce relâchement , qui perm.et aux os du baffin , non-feulement

±6 V A R T

de fe mouvoir , mais encore de s^cloigner uis peu dans l'Accouchement , étoit déjà connu du temps de Severin Pineau , pour la vraie caufe de l'écartement des os dont il s'agit {a) ; mais le méchanifme de ce dernier n'a été par- faitement développé que de nos jours (^). Opinîons ^2. Tous les Auteurs n'ont pas eu la même es Auteurs ^j^^ j^ l'écartement des os du bailin. Les uns -

a ce lujet.

admirateurs zélés des reffources de la nature , dans l'Accouchement , n'y ont trouvé qu'un effet digne de fa prévoyance , entièrement occupée de la confervation de la mère & de l'enfant ; d'autres l'ont regardé comme un état morbifîque , & pluiieurs en ont contefté la poffibilité.

5 3 . Telle a été , de tout temps , la variété des opinions fur ce point. Il eft bien certain que les os du bafîin peuvent s'écarter dans l'Accouchement , mais cela n'arrive pas auiîi fouvent qu'on l'a cru. L'expérience démontre que cet effet , au contraire , eff affez rare ^ & qu'il n'efl pas plus ordinaire à la fuite d'un Accouchement laborieux , qu'après un autre , ni chez la femme dont le bafîin efl vicié , que chez celle qui Ta bien conformé.

^ (^) Sever, Pin. Opufc. d'Anatomie & de Phyriol.

( ^) Differt. fur récartement des os du baflin, par M. Louis , Mém. de TAcad. royale de Chirurgie.

DES ACC 0 U C H E MEN S. IJ

54. En fe trompant fur le principe de cet Erreur de écartement , on a néceffairement errer ^^ f''^'^'''

^ . des Auteurs

dans les conféqiiences qu'on en a déduites, f^^ récarte- On s'eft tellement imaginé qu'il avoit lieu dans ment des os

t A 1 9 'M ,, du baffin,

tous les Accouchemens , qu on a cru qu il y étoit abfolument néceffaire. « Ce feront en » vain , dit Severin Pineau , que le col de la ♦> matrice & les autres parties molles fe dila- » téroient ^ fi les os ne pouvoient s'écarter ; » autrement , ajoute Paré , l'enfant ne pour- » roit' paffer par vme voie aufîi étroite ».

5 5 . S'étant ainû abufé fur la néceiîité & les prétendus avantages de cette diduûion , il a fallu compter parmi les caufes de l'Accouche- ment difficile & laborieux , la réfiilance natu- relle des fymphifes, & fur-tout la féchereffe &: la rigidité que l'âge y apporte néceffaire- ment. D'après ces idées , on a recommandé de les humeâ:er & de les relâcher par l'ufage des bains , des cataplafmes , des linimens , des fomentations , &c. ; mais qiae peuvent de pareils moyens , quand le canal du baffin trop étroit s'oppofe à l'Accouchement ?

56. Quelqu'un , de bonne foi, oferoit-il affurer avoir obtenu de ces moyens l'effet qu'il en attendoit , & avoir ainli favorifé des Accouchemens qui n'auroient pu être terminés «que par l'opération céfarienne ? On verra

L A R r

bientôt ce qu'on devroit penfer d'une pareille affertion , en fuppofant d'ailleurs que les moyens dont il s'agit puiffent procurer le relâ- chement des fymphifes du baiîin. De ram- t^j, Les OS pubis ne peuvent s'éloigner que P lation que ^^ circonférence du baffin n'en foit augmentée :

peut donner o

récartement c'eft un fait bien pofitif Si cette circonférence des os du étoît parfaitement ronde , chaque diamètre qu on y pourroit imaginer , recevroit un tiers de cette ampliation; mais comme l'entrée du baffin eft en général d'autant plus elliptique., qu'il s'éloigne plus de fon état naturel , il fuit delà que fes diamètres ne s'accroiffent pas dans les mêmes proportions , & qu'il n'y a , pour ainli dire , que le tranfverfal qui devienne plus grand.

5 S. L'augmentation du diamètre y de devant

en arrière , fe réduit prefque à zéro j quand

récartement eft médiocre ; & des expériences

fuivies ont fait voir que les os pubis dévoient

s'éloigner au moins d'un pouce , pour procurer

deux lignes dans cette direûion , tandis que

le diamètre tranfverfal s'accroît de fix lignes

& même plus.

Des cas 59. Le bafîin de la plupart des femmes étant

cet écarte- (^^j^ p|^s \arge qu'il ne le faut, flridement

ment paroi- ^^^^^^ Dour l'Accoucliement ; récartement

troit avoir 1 ' i^

quelque uû- dcs OS , à caufe de la mobilité qui en eft infé«

lité.

î> ES ACCOUCHEMENS. t^

parable , loin de favorifer cette fondion , ne pourra que la rendre plus pénible. Si on devoit en attendre quelque avantage réel, ce ne feroit donc qu'à l'égard des femmes dont le baffin , ' eu vicié , Se feulement de celles le défaut de largeur, qui rend l'Accouchement impoiîi- Me , n'eft que de deux lignes au plus , puisqu'un pouce d'écartement ne peut procurer que deux lignes d'accroiffement au petit diamètre du dé- troit fupérieiu: (^Foyei le §. 58), qui eu prefque toujours celui qui apporte le plus d'obUacle à la fortie de l'enfant.

60. Mais en fuppofant que l'art puifîe pro- curer un écartement d'un pouce , entre les os pubis , fans divifer leurs fympkifes , quel eft le Praticien qui oferoit aiîlrmer avec certitude , que le volume de la tête ne furpaife que de deux lignes , l'étendue du petit diamètre du détroit fupérieur ?

61. On voit très-clairement , d'après ces Opinion réflexions , ce qu'on doit perifer des moyens ^^ °" °^

' i- A •' avoir des

propofés par Severin Pineau, dans les vues moyenspro- de favorifer l'ampliation du baiîin , ainfi que P^^és pour

,"■'.. 1 . . . 1 M' ' favorifer cet

aes Accoucheurs qui croiroient avou" délivre , ^

i écartement»

par le fecours de ces moyens , certaines fem- mes qui n'auroient .pu l'être que par l'opéra- tion céfa tienne.

62. La profcrlption. de la feclion de la fym-

3^ L' A R T

phife du puh'is , quoique pratiquée depuis peu avec tout le fuccès que fou Auteur pouvoit délirer , paroît une conféquence inévitable de ce que nous venons d'expofer; elle ne peut avoir pris nailTance que de l'opinion qu'ont em- braffée des perfonnes trop crédules , touchant les prétendus avantages de l'écartement fponta- îiée des os pubis, Voy. la fuite de cet ouvrage. 63. Si nous avons clairement démontré l'inutilité de la didudion des os du baffin dans l'Accouchement , combien de fois l'expérience n'en a-t-elle pas fait connoître le danger ? ôd quand même il feroit au pouvoir de l'art de -la procurer 5 {qs fuites ont-elles toujours été ajffez heureufes pour nous y autorifer ? Des fuites ^4. Lorfque cette diduftion s'eft faite bruf-

de ladlduc- , , . ... , 1 i-

tion des os <ï^i^î^^i^t , les ûouleurs aiguës , dans les lieux du baffin , & qui fe font entr'ouverts , l'impoiîibilité de mar- des moyens ^l^gj. ^ & quelquefois même de remuer les

curatifs qui , . . ^/. iv n \ r

conviennent extrémités inférieures , 1 inflammation , la ne- en pareil cas. vre , les dépôts , la carie , enfin la mort même en ont été fouvent les triiles effets.

65. Quand elle ne vient que du relâchement des fymphifes , les fuites en font bien moins graves ; une marche chancelante & doulou- reufe eil tout ce qui l'accompagne. Les topi- ques aftringens , les bains froids , les fumiga- tions aromatiques , font les chofes qui con-

G ES ACCOUCHEMENS. 3!

Tiennent le mieux dans ce cas , pour redonner aux fymphifes la force qu'elles ont perdue ; mais on ne doit en commencer l'ufage qu'après le temps des couches , crainte de fupprimer les évacuations. En attendant on prefcrit le repos 5 & on ^no^ les os du baflin par un ban- dage convenable. .

Section IX.

De la div'ijion du baffin & de fis dimenjîons naturelles,

66, Un rebord , rarement circulaire , fou- Divifion vent elliptique , Se quelquefois d'une autre du baflin. £gure j mais toujours plus ou moins incliné

de derrière en devant , divife la cavité du baiîin en deux parties ; dont une en forme le bord , & l'autre le fond,

67. La première eil évafée fur les côtés , & du grand très-échancrée en devant. Sa largeur , prife de ^^^'^ ,^ ^^

i>/ . ' / o r r 19 , fes dimen-

1 epine antérieure oc lupeneure d un os des ^^^^^ îles à celle de l'autre , communément de huit à neuf pouces 5 & fa profondeur de trois à quatre. On y voit , en arrière , la faillie des vertèbres lombaires , & fur les côtés les foffes iliaques. On la nomme affez ordinairement le grand bafnn.

68.. La féconde partie du baffi|i forme une j^^^^ ^°^^^

*^

32 . L A B. T

efpece de canal , dont l'entrée & la fortie ont \\n peu moins de largeur que le milieu , ce qui fait qu'on y a diilingué deux détroits §C une excavation. Du détroit 69. Le détroit fupérieur 5 ell: ce rebord dont

tante , ainfi qu'on l'a déjà remarqué. Sa pente de derrière en devant, qu'un Accoucheur du premier ordre a fixée de trente-cinq à quarante degrés , ne peut être connue au juile , parce qu'elle varie dans chaque fujet. Defesdi- yo. Pour déterminer plus exaâ:ement l'éten- men-ons. ^^^ du détroit fupérieur 5 il eft néceflaire d'y remarquer plufieurs diamètres. Le plus petit , dont la longueur eft en général de quatre pouces , s'étend du milieu de la faillie àufacrum à la partie fupérieure de la fymphife du pubis. Le plus grand pafTe d'un côté à l'autre du détroit, & il a pour l'ordinaire un pouce de plus que le précédent. Les autres , au nombre de deux principaux , tiennent le milieu par rapport à leur longueur ; ils s'étendent diago- nalement d'une cavité cotyloïde , à la jonc- tion facro-iliaque oppofée : on les nomm.e dia^ metus obliques. Les deux premiers coupent le bafîin à angles droits , &: ces derniers divifent/ ces angles en aigus. Différen- 71, La longueur relative de ces diami êtres ^

confidérée

DES ACCOUCHEMENS, 33

confidérée par rapport à rAccouchement, n'eil ces qu'y ap- pas telle que nous venons de l'indiquer , les P<^^^^"^ ^"

1? ' r 1 11/^ parties mol-

parties molles qui le trouvent dans le ballin y j^g intérieu- apportant quelques changemens. S'ils perdent res. tous également de leur longueur , à caufe de l'épaiffeur du col' de la matrice , il n'en efl: pas de même par rapport aux mufcles. Le grand diamètre , ou le tranfverfal ^ eil prefque le feul que les pfoas diminuent dans leur trajet» Si ces mufcles font perdre quelque chofe aux diamètres obliques du côté de leur extrémité poftérieure , cela n'empêche pas qu'ils ne foient les plus longs , 6c qu'on ne doive les confidérer comme tels , relativement à l'Ac- couchement : excepté dans quelques baiîins viciés.

72, Le détroit inférieur, en général plus Dudétroiç petit Se plus irrégulier que le fupérieur, n'efl inférieur. pas entiéreinent fonné de parties offeufes.

Son bord , que trois larges &C profondes échan- crures rendent inégal , eil complété en arrière 6c fur les côtés par les ligamens facro-ifchia- tiques 5 & forme en devant une efpece de ceintre , z^^ûXé arcade du pubis.

73 . On y doit remarquer autant de diamètres ^e fes di^ que dans le détroit fupérieur ; leur longueur menfions, commune efl d'environ quatre pouces. Quoi- que le diamètre tranfverfal foit fouvent un peu

Tome /. ~ Q

34 U A R r

plus étendu que celui qui va de devant en arrière , celui-ci doit cependant palTer pour le plus grand , parce qu'il s'augmente dans FAccouchement , en proportion égale à la rétroceiîion de la pointe du coccix. De leur ^^^ j| ^^ très-utile , d'après cette obferva- celles du dé- "^^^^ ? de le rappeller que ce grand diamètre troit fupé- efl: parallèle au plus petit du détroit fupérieur , rieur. ^ croife le plus grand de ce même détroit à

angle plus ou moins aigu. De l'exca- yj. La partie moyenne du baiîin eft un peu

vation du i ■• i i i

baffin & de P ^^^ large de devant en arrière , que ne le fa largeur, font les détroits ; & cette difpofition , qui provient de la courbure du facrum , efl autant favorable à l'Accouchement, que l'excès ou le défaut de la même courbure peuvent lui être contraires. Si , d'un côté , elle diminue les frottemens que la tête de l'enfant auroit nécef- fairement éprouvés fans elle , de l'autre , elle n'eft pas moins utile , en prévenant les e^Qts de la longue & forte prefîion des nerfs facrés , que la forme applatie du facrum auroit rendus inévitables pendant tout le trajet de la tête. De fa hau- r^(^^ L^ cavité du bafîin n'efl pas également

teuroupro- ^ . \. ., ,. .

fondeur. pîotonde par-tout ; elle a pour 1 ordinaire quatre à cinq pouces de profondeur en arriè- re , trois pouces & demi ou environ fur les côtés, & tout au plus dix-huit lignes en devant.

DES A C C OU C H EM EN S. 35

77. L'arcade du puhis , eft arrondie dans De l'arcade fa partie fupérieure , & large de quinze à vingt ^" P^^^^' lignes , d'où elle s'augmente infenfibkment en defcendant , de forte que fes jambes font écar- tées de plus de trois pouces , en en bas. Sa hauteur efl d'environ deux pouces.

78. L'axe du baflîn efl difficile à déterminer , ' ^" ^'^^® parce qu une même ligne ne peut traverier le

centre des deux détroits, & que d'ailleurs celle qu'on afîigneroit ne pourroit être exade- ment la même dans chaque fujet , ni dans toutes les attitudes du corps.

79. L'axe du détroit fupérieur paroît pref- que autant incliné de devant en arrière , que ce détroit l'eft en fens contraire : une de (es extrémités paffe au-deffous de l'ombilic , ôi l'autre vers la partie inférieure du facrum. L'axe du détroit inférieur , relativement à l'Accouchement, doit être confidéré comme paflant au centre de l'ouverture du vagin, dilatée par la tête de l'enfant : fa dire£i:ion eft alors tellement inclinée de derrière en devant , que fon extrémité fupérieure traverfe le bas de la première fauffe vertèbre du facrum , & qu'il croife celui du premier détroit , en for- mant un angle très-obtus.

2i

jS L A R T

Explication ds. la deuxième Flanche,

Cette figure repréfenîe Tentrée , ou le dé-

îroit fupérieur d'un bafîin bien conformé

f éduit à la moitié de fes dimenlions natu- relles.

a^ a^ les fofîes iliaques,

(^,) l'angle facro-vertébral ou la faillie du facrum.

(c,) la dernière vertèbre lombaire.

(W,^,) les parties latérales de la bafe du facrum.

(e,e,) les fymphifes fa cro -iliaques.

{^fyf^ ) 1^ deffus des cavités cotyloïdes.

g, la fymphife du pubis,

(Les lignes indiquent les diffèrens diamètres

du détroit fupérieur^,

ÇJ^By) diamètre antéro-poilérieur , ou petit diamètre.

( C, Z> 5 ) diamètre tranfverfal , ou grand dia- mètre.

-(EjF,) diamètre oblique, qui s'étend de la cavité cotyloïde gauche à la jondion facro- iliaque droite.

^G^ H y ) diamètre oblique , qui va de la ca- vité cotyloïde droite à h fymphife facro- iliaque gauche.

)

Ti n

Pua ,i(P.

TrcLficim P/j„c/ic

Ihj. .-?•

a 'I

, ..„.,/.,..„/,

DES ACCOUCHEMEJStS. '^J Explication de la troijicme Planche»

Cette figure repréfente le détroit inférieur

d'un bafîin bien conformé réduit à la moitié

de fa grandeur naturelle.

a^a^ la face externe des os des iles.

^ , ^ , les épines fupérieures & antérieures des os des iles.

c^c y les épines antérieures & inférieures des os des iles.

dy d^ les cavités cotyloïdes.

e, e, les trous ovalaires & les ligamens ob- turateurs.

/, f, les tubérofités ifchiatiques,

gy g ^ les os pubis,

hyhy les branches des os pubis & ifchium réunies*

i 5 i , le facrum,

^5 le coccix.

ly ly les ligamens facro-ifchiatiques*

772, la fymphife des os pubis,

n^ Tîj l'arcade des os pubis,

( Les lignes indiquent les diamètres du détroit

inférieur^,

{^A ,A y^ le diamètre antéro-poilérieur , ou

grand diamètre. (^B,B,) k diamètre tranfverfal 5 ou petit diamètre.

{€,€,) {DjD y) diamètres obliques.

3^ L' A R T

Section X.

Des vices de conformation du bajjin , conjîdêris relativement à V Accouchement,

De îa îîîau- §q^ Lç5 différens états du bafîîn qui peuvent

formation ^^^^^^"^ l'ordre naturel de l'Accouchement 5

du baffîn , & & le rendre plus ou moins difficile , doivent

de fes ef- p^jfTer pour autant de vices à l'égard de Qt\X^

fonâ:ion ; ils confiftent tous dans l'excès ou le

défaut de largeur de cette cavité.

81. Ces vices principaux peuvent alFeder toutes les parties du baiîin, ou une feule ^ &: fouvent l'un eil une fuite de l'autre , ou pro- vient de la même caufe. Leurs nuances font multipliées , que ce fer oit à tort qu'on fe pro- mettroit de les diflînguer toutes par le toucher. Nous ne parlerons ici que des plus effen- tielles à remarquer. Excès de 82. Il femble d'abord que l'Accouchement hJiln^^ ^^^^ ^^^^ d'autant plus heureux que le baffin eil plus large ; mais on a fouvent obfervé le con- traire ; car les femmes qui jouiffent de Q^tX.<t difpoiition , favorable en apparence j font plus expofées que les autres aux effets de l'obliquité de la matrice &: à fa defcente , fur-tout dans le temps de l'Accouchement , oii ce vifcere , déjà chargé du poids de l'enfant, eft fournis à

baffin.

DES Ac C OU CH E MEN S. 39 i

la force expultrice des mufcles abdominaux. ;

83.1leftaifé5 à la vérité, de prévenir ce Moyens de j

dernier accident & de remédier aux autres. ^^^^^^1' ^^

effets de ce \

Pour empêcher que la matrice ne forte en premier partie dans le moment de l'Accouchement, on vice, ou d'y ,^ fait garder une pofition horizontale à la fem- ^^^

me ; on lui recommande de ne pas faire valoir \

fes douleurs ; c'eft-à-dire , de ne faire aucun •>

effort ; on foutient le bord de l'orifice de la j

matrice , jufqu'à ce que la tête en foit fortie , j

& l'on prend garde que ce vifcere ne foit ] entraîné par les épaules de l'enfant.

84. Quand le col de la matrice , chargé de 1 la tête de l'enfant , efl tellement defcendu au- \ deffous de la vulve , que cette tête paroît en- \ tiérement hors du bafîin , il faut commencer

par extraire l'enfant avec les précautions con- \

venables , pour ne point aggraver le mal déjà ]

exiilant ; &: alors la matrice diminuant de vo- , .

lume rentrera aifément. Quand les chofes font

moins avancées , après avoir repouffé ce qui ^\

efl forti 5 on fe conduit comme il eil dit au §•

précédent.

85. L'étroitefTe du bafîin , par rapport à Défaut de | l'Accouchement , eil relative ou abfolue : la grandeur dir première vient du volume extraordinaire de ^ * la tête de l'enfant, & la féconde tient à la \ conformation même du baiîin. Pour fixer au

C4

4^ E A R T

jiîfte les degrés variés de l'une & de f autre efpece , & déterminer les fuites qu'elles peu- vent avoir , il fau droit qu'on pût reconnoître exaûement l'étendue du baflin qui en efl:aiîeâ:é, & le volume de la tête qui doit y paiTer , ce qui efl impoiîible , quant à ce dernier , que nous ilippofons ordinairement, de trois pouces iix lignes d^une protubérance pariétale à l'autre. Défaut de g 5^ L'étroiteiFe abfolue , de laquelle nous argeur a - p^|.|gj.Qj^5 feulement ici , fe rencontre rarement

folue , & de i^

la manière dans toutes les parties du baffin , en même

dont il affec- temps ; le plus fouvent ce vice n'afFede qu'un

détroit 5 & affez communément , dans ce cas ,

l'autre eft un peu plus grand que de coutume.

Il eil plus fréquent dans le détroit fupérieuç

que dans l'inférieur; &: l'on remarque qu'il

exîfle prefque toujours de devant en arrière ,

quelquefois d'im feul côté, & très-rarement

félon le diamètre tranfverfal. Le contraire

s'obf^ve à regard du détroit inférieur; car

ordinairement ce font les tubérofités ifehiati-

ques qui font trop rapprochées.

Premier 87. En faifant attention au rapport de l'épaif-

degré de ce f^^^j- ^q \^ tête de l'enfant, avec le plus petit

^ T ^ diamètre d'un baffin de grandeur ordinaire ,

contorma- ^ ■'

tion. on voit que celui-ci pourroit être un peu plus

étroit, fans néanmoins ceffer d'être bieh fait pour l'Accouchement; de forte qu'on ne doit

DES ACCOUCHEMENS. 4I

fixer le premier degré d'étrokefle qu'à trois pouces & demi de largeur dans la diredion du diamètre dont il s'agit ; &: les autres , depuis cette largeur jufqu'à la plus petite.

%%, La difficulté de l'Accouchement 5 toutes Second chofes étant bien difpofées d'ailleurs , eil: d'au- ^^'^^^ tant plus grande , que l'étroiteffe du baffin eft plus confidérable. Quand ce vice ne laiffe que trois pouces & un quart de vliide , l'Accou- chement en devient d'autant plus long , que les frottemens , que la tête doit, éprouver en paffant à travers cette partie , font plus multi- pliés & plus forts.

89. Les difficultés de l'Accouchement font Troifieme encore bien plus grandes , quand le baffin n'a , ^"^^'^^^"^®

. . . degrés.

que trois pouces de petit diamètre ; il peut cependant , malgré cet obftacle , fe faire natu- rellement 5 même dans le cas oii ce diamètre n'auroit que trois pouces moins un quart, comme nous l'avons obfervé pluiieurs fois ; mais ces Accouchemens , à la vérité , ne doi- vent être coniidérés que comme des exceptions à la règle : les os du crâne de l'enfant jouilTant alors d'une foupleife peu commune à ce terme ; ce qui a favorifé l'alongement de la tête , & le changement néceffaire à fon paiTage.

90. Quand le baflin eft reiferré , au point Dernier qu'il ne lui reile pas deux pouces & demi de «i-g'^é de

41 r A R r

fflauvaîfe ^^-^ diamètre , la fortie de l'enfant à terme

conforma- * r r - . , , , .

tion. ^^ P^^^ ^^ idiiXQ, par cette voie. L opération

céfarienne , la fe£l:ion du pubis , & l'Accou- chement prématuré , ont été recommandés dans ce cas. La première eft la feule , jufques ici , que la Chirurgie ait autorifée : on verra par la fuite ce qu'on doit penfer de la féconde. Quant à l'Accouchement prématuré , les loix le profcrivent entièrement. Effets de 9 1 . Si la femme peut fe délivrer feule , lorfque

la mauvaife \^ J^afîin , reiferré , a au-defîlis de deux pouces &

conforma- , . , - t •, n r

tion du baf- ^^^^ ^^ ^tt\\. diamètre , ce n elt pas toujours ians fin. danger pour elle ni pour fon enfant ; d'un

côté , les parties molles , qui tapilTent le baiîin , étant foumifes à une forte preiîion , s'enflam- ment , deviennent douloureufes , &: font quel- quefois menacées de gangrené : d'un autre côté 5 les os du crâne de l'enfant , paiTant les uns fur les autres , compriment le cerveau , donnent lieu à fon engorgement & à des épan- chemens intérieurs , fouvent mortels. Tems 92. Ces eifets s'annoncent plutôt ou plus

ils fe mani- ^^^^ ^ {tXoï). Gue c'efl le détroit fupérieur ou feftent. ^, . ^ . . , i m 1 r

l'inférieur qui elt vicie ; quand ils le lont tous deux, fouvent les forces expultrices s'épui- fent tellement contre les difficultés que leur oppofe le détroit fupérieur, que la tête s'y arrête, ou qu'ayant été pouffée dans la cavité du

DES Ac COU C H EMEN S. 43

ba/îîn , elle ne peut avancer au-delà , qu'elle y refte comme emboîtée jjufqu'à ce que les forces affoiblies fe foient fufîifamment réparées pour l'en expulfer , ou que l'an vienne au fecours.

93. Dans ce dernier cas , la tête fe trouvant Suite dans un efpace plus large que le détroit qu'elle ^^^ ^ ^^^* a déjà franchi , & n'y éprouvant plus la même prefîion , fe reftitue plus ou moins dans fon état naturel ^ & s'éloigne d'autant de la forme qu'elle avoit acquife dans le premier temps , &: qui lui efl: encore nécelTaire pour traverfer le détroit inférieur : c'eft alors que les effets ci-deffus s'étant annoncés , pour ainfî dire , en même temps que les premières douleurs , fe diilîpent plus ou moins , mais pour reparoître & s'accroître de nouveau.

94. Quand le détroit fupérieur feul efl ref- '^^^^^ ^^ ferré , la tête de l'enfant avance d'abord très- conforma- difncilement ; mais une fois que les protubé- tion du dé- rances pariétales ont pafîe ce détroit , les au- ^^^" ^"P^" tres parties du bamn étant relpectivement ou ^-^^^^^ abfolument plus grandes , la tête les franchit

avec tant d'aifance , que quelques douleurs fuififent fouvent pour terminer l'Accouche- ment.

95. On obferve le contraire quand le dé- Eftets de troit inférieur efl vicié, le premier étant d'une ^^ "^auvaiie largeur ordinaire : la tête s'engage aifément ^^^^ ^^ j^.

44 r A R T

troît infé- dans le fond du baiTm 5'd'oii elle ne peut fortîf neur , le fg^s vaincre des obflacles qui ralentilTent fa

luperieur ^

étant dans marche 5 la rendent difficile & laborieufe , & l'état natu- donnent lieu aux effets dont il vient d'être parlé ; mais ils fe manifefîent plus tard que dans le cas précédent.

96. L'Accoucheur , qu'une longue expé- rience n'a pas encore mis en état d'apprécier les forces de la nature , peut facilement fe tromper dans les cas dont nous venons de parler , en~ jugeant impofîible , dans le pre- mier , l'i^ccouchement qui eft prêt à fe termi- ner , &: en l'annonçant comme facile dans le fécond , lorfque des difficultés que l'art feul, fouvent 5 peut furmonter 5 s'y oppofent , ou du moins le rendent des plus pénibles. Vices de 97. Très-rarement la partie moyenne du l'excavation £^ baffin fe trouve plus reiferrée que les

du petit baf- , , . . . . w T '

fin^ détroits ; mais ce vice , qui ne peut dépendre

que de quelque exoftofe , ou du défaut de courbure du facrum , ne fauroit produire d'au- tres effets que ceux qui viennent d'être décrits. 98. Il n'en efl pas de même du défaut de profondeur , dont la trop grande courbure du facrum efl la caufe la plus ordinaire : outre que ce vice efl plus fréquent que le précédent , c'efî qu'il nuit bien davantage à l'Accouchehient ; non-feulement parce que les détroits du baffin ea

nES Ac C 0 U C H E M ENS. 4J

font généralement rétrécis , mais par rapport à ce que la tête trouve arrêtée dans fa mar- che par la partie inférieure à\\ facriun ^ avant que l'occiput ne foit /aflez defcendu pour s'en- gager fous l'arcade du pubis,

99. La trop grande étendue de la fymphife Vices de du pubis , le défaut d'élévation , &: le peu de ^^^^ ^ , ^

^ ^ ? r pubis , des

largeur de l'arcade de ces mêmes os , la Ion- épines if- gueur &: la direâ:ion , contre nature , des chiatiques&

, . . f, , . . . /. tri ' ^' du coccix,

épines ijchiatiques , ainli que la loudure intime du coccix , avec la pointe du facrum , peuvent aufîi rendre l'Accouchement difficile , de la même manière.

100. Nous remarquerons ici qu'on ne peut Remarque louer le précepte donné par quelques-uns , à "^ ^ ^}^^ l'ocçafîon du dernier de ces vices (^)5 fans expofer la plupart des perfonnes qui exercent

l'art d'accoucher à en abufer ; car le plus fou- vent on attribue à cette foudure du coccix , ce qui n'eft qu'un pur effet de la réiiftance des parties externes.

Explication d& la quatrième Planche.

Cette figure repréfente un baffin mal con«

(<z) Ce précepte confifte à repouffer le coccix en arrière , lorfque la tête defcendue dans le bafTm «e peut s'en dégager facilement.

46 L^ A R T

formé 5 dont toutes les parties font réduites à la moitié de leur grandeur naturelle. ^5^5 les os ilïum, b ^ b y les OS pubis.

c y c y les os ifchium,

dy d^dyles dernières vertèbres lombaires.

€, la faillie du facrum,

/, /, les fymphifes facro-iliaques.

g y la fymphife du /7«^i5.

hy k^ les trous o valaires.

ip i, les branches des os pubis & ifchium qui forment l'arcade antérieure du baiîin.

A: , Â: 5 les cavités cotyloïdes.

(^Les lignes indiquent les diamètres du détroit

fupérieur de ce bajjin ).

A ^ A^ le diamètre antéro-poilérieur ; fa lon- gueur naturelle eft de quatorze à quinze lignes.

B ^ B ^ diamètre tranfverfal ; fa longueur natu- relle eil de quatre pouces dix lignes.

C, (7 , diflance de la faillie du facrum , au point de la marge, qui répond au bord antérieur de la cavité cotyloïde gauche , treize lignes.

D y D ^ diftance du même point du facrum à

. celui de la marge , qui répond à la partie antérieure de la cavité cotyloïde droite , vingt lignes. Nous confervons un autre baffin , qui ne pré-^

Qju7/ric/m f/anc/ii'

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C4/iipaenu

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DES ACCOUCH EMEN S. 47

fente qu'un demi-pouce d'ouverture dans la direftion de cette dernière ligne , & un pouce & demi du milieu de la faillie du facrum à la fymphife au pubis.

Le détroit inférieur , dans l'un & l'autre de ÇQS bafîins , eft très-grand.

Explication de la cinquième Planche,

Cette figure repréfente un baffin mal con- formé , dont toutes les parties font réduites à la moitié de leur grandeur naturelle.

a y a^ les os ilium,

h y b y les os pubis,

Cy Cy les os ifchium,

dy dy dy les dernières vertèbres lombaires.

e , la faillie du facrum,

/, /, les fymphifes facro-iliaques.

^ , la fymphife du pubis,

hyhy les trous ovalaires , vus en raccourci,

i 5 i 5 l'arcade du pubis , vue de même.

/: , Â: , les cavités cotyloïdes.

( Les lignes indiquent les différentes dimenjîons du détroit fupérieur ). A\ A y du pubis à la faillie du facrum , dans

l'état naturel de ce baffin, deux pouces deux

lignes. B y B y la largeur tranfyerfale , trois pouces

huit lignes,

48 L' A R r

C^ C 5 de la partie moyenne & latérale gauche de la faillie du facrum , au fond de la cavité cotyloïde de ce côté , fix à fept lignes.

D,I) yàeh partie moyenne & latérale droite de la faillie du facrum , au fond de la cavité cotyloïde droite , un pouce deux lignes. Ce baiîin a été tiré du cabinet de M. Rkl,

Le fujet étoit une femme de vingt-fept ans.

Section XL

Des parties molles qui ont quelque rapport au bajjîn.

Des parties j q j ^ L'Accoucheur n'auroit qu'une connoîf- tapiffent & ^^^^e imparfaite du baffin , fi après l'avoir recouvrent examiné en particulier , il ne le conlidéroit lesosdubaf- ^^^^ ^^^ enfemble avec les parties molles qui néceffité de l'environnent. Quelques-unes de ces dernières les connoî- y apportent en effet des cliangemens remar- ^"^^^ quables ; la fituation , le rapport &; les ufages

de plulieurs 5 leurs déplacemens ou la gêne qu'elles éprouvent dans le cours de la grof- , feffé 5 répandent le plus grand jour fur la caufe de la plupart des phénomènes qu'on obferve pendant ce même temps & celui de l'Accou- chement. La cavité lo^.. Le bafîin , fal£ant partie de la cavité du baffin abdominale, n'eft borné fupérieurement que

par

DES ACCOUCHEMENS. 49

par le diaphragme ; en arrière par la colonne n'eft que la vertébrale , les mufcîes quarrés des lombes &: p^"^ p^^^^®

partie de

autres ; en devant &: fur les côtés par les muf- celle de l'ab- cles abdominaux. domen.

103. De ces derniers ^ au nombre de dix, Des muf- huit font attachés à la poitrine & au bord ^^^^ ^^'^°" fupérieur du baiîin. Les obliques & les tranf-

verfes s'étendent des dernières vraies côtes , ^ de toutes les fauffes à la crête des os inno- minés , en formant trois plans très-diftinds par la diredion de leurs fibres. Ils ont en devant une large aponévrofe , qui leur efl commune dans le milieu, à caufe de l'entre- croifement des ^hxQS d'un côté avec celles de l'autre.

104. Les mufcles droits , au bap defquels fe rembarquent les pyramidaux , defcendent parallèlement de la partie antérieure & infé- rieure de la poitrine au pubis , étant placés

entre les feuillets de l'aponévrofe des pre- **

miers , comme dans une efpece de gaine.

105. L'efpace qui fépare ces deux mufcles peîaijcna fe nomme ligne blanche^ c'efl-là les fibres blanche, aponévrotiques des deux côtés s'entrelacent

&: fe confondent. Sa largeur augmente toujours dans la groffeffe , & quelquefois elle devient même confidérable,fionla confidere d'unmuf- cle droit à l'autre,

Tom& /, D

50 U A R T

Divifion 1 06. Piûfque nous parlons de la cavité abdo-

de la cavité u^i^ale , nous penfons qu'il efî: néceiTaire de abdominale. 1 i 1 / .

rappeiler au moins le nom de chaque région

principale qu'on a coutume d'y obferver , &

celui des vifceres qui y font renfermés. Ces

régions font au nombre de trois , une fupé-

rieure , nommée épigajlrique ; une moyenne ,

ombilicale ; &c une inférieure , hypogajlrique,

Enuméra- . loy^L'eftomac^lefoie^larate^rinteftin^z^Oiafe*

tionaes yi - ^^^ \q pancréas, occupent la première de ces

ceresdubas- , . ^ . - n-

ventre , & fegions.La plus grande partie des inteitins grêles, leur iîtua- le colon & l'épiploon prefqu'en entier ; les reins & leurs dépendances font iitués dans la deuxiè- me. L'autre renferme l'inteflin cœaim , une portion de l'iléon &: du colon ; quelques-unes des parties de la génération , & d'autres , qui ayant un rapport plus imm.édiat.avec le bailln , exigent un détail particulier. Des muf- 108. Deux mufcles 5 pour l'ordinaire , fe des pfoas & trouvent de chaque côté ; l'un , dont les fibres ^ia^ues. £^^^ comme rayonnées , recouvre la foffe iliaque ; & l'autre defcend de la partie latérale de la colonne lombaire , pafle fur le côté du détroit fupérieur, & au-deiTus de la cavité cotyloïde , pour fe rendre au petit trochanter. Ce mufcle fe nomme pfoas , il rétrécit un peu l'entrée du baiîin tranfverfalement. Desneifs J09, C'eft derrière 6c dans l'épaiffeur de ce

DES ACCOU CHEMEN S* 5I

mufcle que fe trouvent les nerfs qui forment cruraux & l'obturateur , & le crural , deilinés aux extré- obturateurs» mités inférieures ; ainfi que d'autres branches , qui^ en fuivant une marche diiférente , viennent fe perdre vers l'arcade crurale , aux tégumens des aines Se des environs.

1 1 0, Au-devant de la dernière vertèbre lom- Des vaif- baire , fe remarque la bifurcation de l'aorte & ^^^^'^ ^'^'^^''

T 1 . , ri ' o 1 A V ques & de

de la veme cave mterieure ; oc bientôt après j^^,. ^^^j, la divifion de chacune de ces branches en fion, deux autres , dont l'une , en fuivant le mufcle pfoas , fe porte aux extrémités inférieures , pendant que la féconde s'enfonce dans le bafiin pour fe relever enfuite du côté de la veille & de l'ombilic , en formant une courbure 5 d'oii naiffent les vaiïTeaux obturateurs , les feiliers , les fciatiques & honteux communs.

111. L'inteftin recium n'efl pas la partie la Deflntefr. moins notable parmi celles dont nous nous ^^"^ rectum, fommes propofé de parler. Sa iituation fur le

côté gauche de la faillie du facrum , celle de rS romaine du colon dont il eil la fuite, & le volume qu'il acquiert par le féjour des excré- mens, produifent des effets qu'on a fouvent attribués à des caufes qui n'y concouroient en rien.

m. Cet inteftin ell: lié à X os facrum par un Des vaif- îiffu cellulaire très-lâche , dans lequel fe re- ^^^"^ ^^^^^^

D2

52 L' A R T

& Kémor- marquent les vaiffeaux facrés 6c hémorrhoi-

irhoïdaiix. daux ^ les extrémités des grands nerfs fympa- thiques , &: fur-tout les nerfs facrés. Des nerfs ^ ^ 3 ' ^^^ derniers ^ au nombre de cinq pai-

facrés. res ^ fortent du canal de l'os facrum , par les trous qui ont été remarqués à fa partie anté- rieure. Les trois premières paires , avec un cordon des deux dernières lombaires , font prefque entièrement employées à former les nerfs fciatiques 5 qui fe diilribuent dans toute l'étendue des extrémités inférieures. La qua- trième & la cinquième paires vont feulement aux parties renfermées dans le baiîin , ainfi qu'à pluiieurs des mufcles qui l'entourent , ÔC aux parties externes de la génération. Effets de 114. C'eil: à la ccmpreffion de ces cordons

la compref- ^erveux qu'il faut attribuer les crampes dou-

fion de ces

nerfs. loureufes 5 & . le tremblement convulfif des

extrémités inférieures ^ qui tourmentent quel- quefois fi cruellement les femmes , dans le temps de l'Accouchement ; de même que le fentiment de ilupeur & de foibleiTe qu'elles éprouvent fouvent dans ces parties. Des niuf- 115. Sur les côtés du baiîin & en arrière ciespyrami-fg rencontrent les deux mufcles pyramidaux co'ccii'ens " ^^^ cuifTes , les ligamens fa cro-ifchia tiques & & autres, les mufcles ifchio-coccigiens. Un peu plus en devant font les releveurs de l'anus , qui em^

DES ACCOU C HEMENS. JJ

braffent le col de la veiTie par leur bord anté- rieur 5 & rextrémité de l'inteftin reciiim par en bas. Enfin l'on y trouve les mufcles obtura- teurs internes.

Il 6. Derrière les os pubis efl la veiHe uri- situation naire & le canal de l'urethre ; fouvent fur la ^^ la vefae. fin de la groffeffe elle fe trouve au- deffus de ces os , 6c l'urethre eil alors parallèle à leur fymphife.

1 17. Au milieu du bafîin eft fiîuée la matrice Situation avec fes dépendances , dont nous parlerons deiamatnce

. . s o ^ T ^ r . & de fes dé-

bientôt 5 & le tout eit recouvert du peritome. pendances. I î8. Un très-grand nombre de mufcles , Despanies dont les uns appartiennent aux cuiffes & aux molles qui ïambes , les autres au dos , aux lombes &: aux ^^\ ^^pporu

•' ' ' ^ .3^ baffin ex*

bras, s'attachent à l'extérieur du baffin ; ils térieure- peuvent , félon les circonilances , en Tentraî- '^^^^* nant , tantôt d'un côté , & tantôt de l'autre , changer un peu la direQion de fon axe, relati- vement à celui du corps.

1 19. Les tégumens & le tiffu cellulaire , plus ou moins chargé de graiffe , félon l'embon- point de la femme , forment une enveloppe commune à l'enfemble des parties dures &: des parties molles que nous avons comprifes fous le nom de bajjîn,

D3

54 L' A R T

SectionXIL

De Vexamcn nécejfaire pour s'ajjunr Ji le haffï/z ^ efl bien ou mat conformée

De rim- ï xo. On ne peut être pénétré de certaines

portance de y^rités fondamentales de fart d'accoucher ^ cet examen. ^ ^

lans connoitre toute i importance d un pareil examen ; mais fes difficultés ne font apperçues que des perfonnes obligées de faire ces recher- ches ; & l'expérience acquife par un exercice fréquent fur le cadavre y peut feule applanir ime partie des obflacles qu'on y rencontre.

121. Si les. Accoucheurs s'étoient livrés davantage à cet examen , & fi toutes les fem- mes contrefaites , à quelques égards , s'y étoient foumifes à propos , nous ignorerions peut- être encore ces triiles reflburces de notre art ( tz ) qui ont eu tant de viâ:imes , pour quelques mères ou quelques enfans, qu'elles ont fauves d'un péril certain. L'infpec- 12-2. L'iofpeâiion de la colonne dorfale & tîon de la des extrémités inférieures de la femme , ne colonne ^^^^ répandre que très-peu de jour fur l'état

vertébrale ■«■ i i •»■ '

& des extré' ^ .. ^ .

mités infé- r n- i i r

rieures eft \^^ L'opération céfarieniie, la lection de la iym-

auiïï propre P^i'^^ du ]puhïs ^ & celie de Tsiifant dans le fein de fa

à nous in- mcre.

DES ACCOUCHEMENS. 55

intérieur du bafîin : car les difformités de ces duire en tp^ parties n'influent pas toujours fur celui-ci d'une ^^^^ ^'^^.

*■ . nous ml-

nianiere contraire à l'Accouchement , & fou- truire. vent nous voyons ces mêmes difformités de l'enfance , difparoître dans l'adolefcence , pen- dant que le baiîin, feul , conferve les em- . preintes ineffaçables 6p. rachitis qui les avoit produites. /

123. La forme extérieure du baffin peut Caraaeres nous fervir beaucoup dans l'examen de cette ^^^^'^^^"''^

^ ^ ^ ^ de la bop.ne

partie. La rondeur des hanches , leur égalité , conforma- tant en hauteur qu'en largeur , la convexité du tion du baf- pubis; la partie fupérieure & poftérieure du ^"' facriim fuperficiellement enfoncée ; vme éten- due de quatre à cinq pouces du même point à l'extrémité du coccix ; une épaiffeur de fept à huit pouces , chez les femmes d'un embon- point médiocre , depuis la pointe du tubercule épineux de la dernière vertèbre lombaire , jufqu'au milieu du mont venus ; huit à neuf pouces d'écartement 5 entre les épines fupé- rieures & antérieures des os des iles , carac- térifent la bonne conformation du bafîin.

1 24. Toutes les fois que le détroit fupérieur Cara^eres eil refferré de devant en arrière , le pubis eil ^^^^"^^-^

. . \, , de l'etroi-

plus applati & la châu des reins plus enfoncée 5 ^^^^ \^ pius parce que la bafe du facrum eil portée en de- ordinaire du dans , & fa pointe plus en dehors. ^^'^^^^ "^^'

D 4

5 6 L' A R T

.Premier iij. L'épaiffeur des os dubaffin étant pref- moyen de ^^^^^ |^ même dans toutes les femmes , contre-

connoître ^ . ^

l'étendue de la^^es OU non ^ on peut apprécier , à une ou ce vice de deux lignes près , de combien le détroit fupé- con orma- j-j^^jj. ç^ vicié dans le fens indiqué , en mefu- rant l'epaiffeur de la femme, du milieu du pubis à la pointe de l'épine de la dernière ver- tèbre lombaire , comme il efl: dit plus haut , & en déduifant trois pouces de cette épaif- feur 5 chez les femmes qui font maigres , &; un peu plus dans les autres : l'épaiffeur de la bafe âiifacrum^ & des os pubis en devant, n'étant que de trois pouces. Caraûeres 126. Quand ce même détroit efl vicié tranf- exterieurs yerfalement , la région du pubis faillante ,

de l'etroi- ^^ ^

teffe , qui af- au lieu dette applatie , comme dans le cas feue le dé- précédent ': la partie antérieure du baffin for- troit upe- ^^ ^^^ angle obtus , & non ce ceintre arrondi

neur tranf- ^ ^ ^ \

verfaie- qiû caratlérife le baiîin bien conformé. Si l'on

m.^Ttu j^ge pli^is difficilement de l'étroiteiTe qui n'af-

fede qu'un feul côté de ce détroit 5 auiîi eft-

elle moins nuifible à l'Accouchement que celle

dont nous venons de parler.

De la ma- j2y. Quand les cuifTes & les jambes font

niere de iu- 1. , 1 r n 1? t

, / pliees , ou aue le iuiet eit , comme Ion dit

ger de letat r ' t ) . .

du détroit Vulgairement , accroupi , on diilingue affez inférieur. \^\^^ ^ p^j. \q ^^^^ ^ \q^ tubérofités ifchiaîiques ,

la pointe du coccix & la partie inférieure de

DES ACCOUCHEMENS. 57

la fymphife du pubis , pour eftimer leur dif- tance , & juger de l'étendue du détroit infé- rieur^ avec la précifion nécefîaire pour éviter de commettre des fautes grofTieres dans la pratique.

128. Toutes les lois que l'état du fujet qu'on Autre ma- examine 5 permet de porter le doigt dans le i^i^^'-^^P^^' vagin , on ne doit point y manquer : on pour- .i^^^ion de roit même y introduire toute la main, fi cela la largeur du étoit néceffaire , &: fi les circonftances étoient ^^"^^' affez favorables pour le permettre , comme , par exemple , au moment de l'Accouchement. Ces procédés nous conduifent plus fûrement encore à la connoiiTance du bafîîn , en ce qu'ils nous mettent dans le cas de découvrir des chofes qu'on ne peut appercevoir en exa- minant fimplement le dehors de cette partie , telles font les exoilofes qui l'afFeûent quel- quefois 5 &c.

129. On peut aufîl, par ces mêmes procé" dés , reconnoître , à quelques lignes près , la longueur des différens diamètres dubaffin, & fur-tout celle du petit diamètre du détroit fupérieur ; mais pour cela il faut une certaine habitude , qu'aucun précepte ne peut donner,

130. La profondeur du baffin, en arrière , Desmoyens fe mefure par la longueur àwfacrum : fur les Reconnoître côtés 5 par la moitié de la hauteur Tos des deu/du pe^

on

58 r A R T

tit baffin , & ^|ç5 ^ depuîs fon épine antérieure & fupérieii teur de l'ar- ^^ ? jufqu'à la tubérofité de Vifchium ; enfin 01 cade du pu- connoît Cette profondeur , en devant 5 par ^^■*^* l'étendue de la fymphife du pubis,

131. Il eft aifé de trouver l'élévation ou la ' hauteur de l'arcade du pubis , en déduifant la

longueur de la fymphife fur la profondeur des côtés du baffm. Par exemple , fi la première ell de quinze à dix-huit lignes , & la profon- deur latérale du baflin de trois pouces & un quart , ou trois pouces ôc demi , la hauteur de l'arcade fera de deux pouces.

ARTICLE IL

Section première.

Des parties de la femme qui fervent cl la génération. & à l^ Accouchement»

Des parties 132. Parmi les parties de la femme qui molles qui paroiffent avoir quelque rapport à la généra- _^_ '^ ^ tion & à l'Accouchement , les unes fe voient fans aucune difledion , & les autres , profon- dément cachées , ne fe découvrent que par ce moyen ; ce qui les a fait diilinguer en exter- nes & en internes.

133. Les premières font le mont de venus ^ les grandes lèvres , la fente , appellée vulve , les nymphes , le clitoris ^ le méat urinaire ,

VES Accouchemens. 59

l'orifîca du vagin , rhymen dans les vierges , les caroncules myrtiformes dans les femmes , le frein ou la fourchette , oC la fofle naviculaire ; les internes font la matrice &: fes dépendances.

134. Le mont de venus ou le péniL eft cette Despartîes

, . 1 M /• ' i_ j externes du

région couverte de poils ^ lituee au bas du ^^^^ ^^ ^^^ ventre &: au-devant du baffin : fon élévation nus. ou fa rondeur , eil plus ou moins grande , félon la forme du détroit fupérieur , & l'em- bonpoint de la femme. Les tégumens , au- deffous de cette partie , fe partagent comme en deux colonnes , qui fe portent parallèlement au-devant de l'anus , & forment ce que l'on appelle les grandes lèvres,

135. Celles-ci font plus fermes & plus Desgran- épaiiTes dans les vierges &: dans les jeunes "* femmes , que dans les autres. Leur face inter- ne , toujours humide , efl vermeille chez les premières , & pâle au contraire chez celles

qui ont eu des enfans. Leur face externe fe garnit de poils à l'âge de puberté. On trouve dans leur épaiffeur des lames de tiflii cellu- laire , qui paroiffent defcendre des branches de l'arcade du pubis ; il y a peu de graifle ordinairement , & beaucoup de glandes féba- cées. La grofîeffe y détermine des changemens , fouvent favorables , mais aufH quelquefois nuifibles à l'Accouchement,

6o L' A R T

13 e. Les grandes lèvres , dans l'état natu- rel , ne laiffent erxtr'elles , qu'une efpece de fente affez étroite ; mais quand on les écarte , on Y voit une foiT? plus ou moins grande , qu'on déiigne fous le nom de vulve , & dans laquelle fe trouvent les autres parties ex- ternes.

Desnym- 137. Les plus apparentes font les nymphes;

^^^* fouvent dans les jeunes filles, & fur-tout au

moment de la naiflance , elles débordent un peu les grandes lèvres. Elles reifemblent affez bien , par leur forme , leur grandeur & leur couleur , aux crêtes qu'on remarque fous le gofier de certaines poules. L'âge & les Accou^ chemens y apportent les mêmes changemens que dans les premières , leur ilruâ:ure étant à-peu- près la même.

138. Les nymphes font étroites & très- rapprochées vers leur origine ; mais elles s'élargiiTent ôc s^éloignent en fe portant en arrière. Elles fe relâchent, deviennent pen^ dantes , & excédent tellement les grandes lèvres , chez certaines femmes , que le frotte- ment qu'elles éprouvent alors les durcit , &: même les ulcère. On a été plufieurs fois obligé d'en faire l'exciiîôn.

139. Si leur ufage principal efl de diriger les urines en en-bas , au moment que la femme

DES ACCOUCHEMENS.

s^en débafraiTe, on ne peut leur refufer aufîi celui de fournir à l'ampliation de l'entrée du vagin, dans l'inflant de l'Accouchement, oii on les voit difparoître , pour l'ordinaire , foit çn partie ou en entier,

140. Au-deiTus des nymphes on apperçoit du clito^ un repli , un peu plus que fe mi-lunaire , formé "s.

par la membrane interne des grandes lèvres , ôc fervant comme de prépuce à un tubercule , qui s'en dégage de lui-même fur la femme vivante, pour le peu qu'on l'irrite en le re-, cherchant. Ce tubercule fe nomme vulgaire- , nient clitoris , quoiqu'il ne foit que l'extrémité de celui-ci.

141. Il efl d'une fenfibilité fi exquife, qu'il eft regardé , par pluiieurs , comme le iiege des plaiiirs vénériens. Quelquefois la Chirurgie s'eft cru obligée de le retrancher à des enfans confumés de marafme , & prêts à fuccomber aux évacuations excitées par l'irritation mé^ çhanique & continuelle de cQtiQ. partie : ainfi que chez d'autres femmes ; mais poiu: des vues différentes.

142. La portion du clitoris qui efl apparente, a peu de longueur & de volume , ii ce n'efl dans quelques femmes , elle égale le bout du petit doigt, le pouce, & même la verge de l'homme. Ce corps prend naiflance , de

6i r A R T

chaque côté , du bord antérieur de la branché du puhls; il eft caverneux & fufceptible d'érec- tion. Ses jambes font recouvertes par l'extré- mité des mufcles ére£î:eurs , ou ifchio-caver- neux , qui lui font propres : il a un liga- ment fufpenfeur , & des vaiiTeaux de tout genre. Du méat 143. En écartant les nymphes on découvre

urmaire. j^ méat uriuaire ; cette ouverture , plus longue que large ^ eft entourée d'un bourlet , aux environs duquel fe remarquent plulieurs petites lacunes , qui verfent dans cet endroit l'hu- meur filtrée par les glandes auxquelles elles répondent.

144. Le canal de Turetre , dont cette ouver- ture forme l'extrémité , efl plus court dans la femme que dans l'homme ; & li fa flrufture eft peu différente dans ces deux individus , il n'en efl pas de même de fa diredion , qui change d'ailleurs pendant la groiTeiTe. Voye^ §. 116. De l'ori- 145. Au-defîous du méat urinaire fe ren-

fice du va- contre l'entrée du vagin. Cette ouverture ,

gin. / .

naturellement plus étroite dans les vierges , que dans les femmes , eil bordée , dans celles- ci j de plufieurs petites crêtes , nommées ca- roncules myniformes ; 6c dans celles-là , d'une efpece de croifTant membraneux , qu'on regar- de comme le fceau de leur virginité , quoiqu'il

DES ACCOUCH EMENS. 6j

n'en foit fouvent qu'une marque bien équi- voque, i

146. La membrane kymen n'eft pas chimé- De l'hy* i rique , comme quelques-uns l'ont penfé ; fi "^^^' ". elle n'exifte pas dans toutes les jeunes perfon- I nés , au moins la rencontre-t-on dans la plu- part ; mais fa figure n'eft pas confiante. Si le \ plus fouvent elle eft femblable à un croiffant, ! quelquefois aufîi elle repréfente une efpece l d'anneau , ou bien elle ferme tout-à-fait l'en- 1 trée du vagin. On l'a vue , à caufe de fa du- ! reté & de fon épaiffeur , former obftacle à l'union conjugale , & même à l'Accouchement -. chez les femmes qui avoient conçu malgré rimpojfîibilité de cette union intime , ce qui a

obligé de l'incifer.

147. Quand V hymen ferme complettement i l'entrée du vagin , le fang des règles , au temps ' de puberté , ne pouvant s'écouler de ce canal ] èc de la matrice , donne lieu à des accidens

fâcheux 5 qui ne ceffent qu'après la diviiion de cette membrane.

148. Les caroncules myrtiformes , plus Descaron- j apparentes dans les nouvelles mariées, que <^^i^s*"y"i^ dans les femmes qui ont eu beaucoup d'enfans , ^^"^^^' i font regardées comme les débris de l'hymen. \ Leur nombre varie ; il s'en trouve quatre ^ Se ] fouvent trois feulement. Semblables ^ en quel- 1

' 64 L' A R T

que façon aux nymphes , elles difpafoiiïent

même au moment de l'Accouchement.

Du frein 149. Au-devant , & un peu plus bas que

de la vulve 17z7/;2ê/z 5 fe voit un autre repli femi-lunaire ,

oudeiafour- j^f^gj^^ fous le nom de fourchetu : il efl: infîni-

chette,

ment rare de le trouver après l'Accouche- ment ; mais fa rupture , prefque inévitable lors du paffage de la tête de Tenfant , n'a rien de défagréable, quand elle ne s'étend pas au loin fur le périnée. Delafoffe ijo* C^ft entre ces deux replia membra- naviculaire. neux , V hymen ôc la /c?z^rc/zé^/e , qu'on remarque la folTe naviculaire , dans laquelle on ne trouve rien de particulier. Du périnée. i5i' L'efpace compris entre la vulve & l'anus , eft le périnée. Son étendue eft d'envi- ron deux travers de doigt , dans l'état naturel ; mais il peut s'étendre confidérablement dans le moment de l'Accouchement. L'efpece de •couture qui règne dans toute fa longueur , s'appelle raphê,

SectionIL

De la matrice. De la ma- M^-- ^-à matrice ell l'organe dans lequel

s'accomplit, prefque toujours , l'ouvrage im- portant, de la génération. Ce vifcere charnu,

membraneux

De fa for-

DES Accouchements, 6^

membraneux & vafculeiix , eft fitué dans îe bafîîn y entre rinteflin rccium 6c la vefîie uri- naire , avec lefquels il a des connexions.

153. Sa figure eft affez femblable à celle d une petite caleballe applatie. Sa longueur eft dimenfions. de deux pouces & demi ou environ; fa lar- geur de dix-huit à vingt-quatre lignes , &C fon épaifteur de dix à douze feulement.

154. On y diftingue fon fond , fon corps Sc Defes par^ fon col : le premier comprend tout ce qui eft ^^^^' au-deflus de l'infertion des trompes de Fallope.

/^oye^ le §. 18 1. Le fécond eft au-deftbus 6c s'étend jufqu'à l'endroit , le plus refterré de cet organe , commence le col : celui - ci fe termine dans le vagin, en formant une eipece de mufeau de tanche.

155. La macrke préfente auffi deux faces légèrement arrondies , 6c deux bords qui re- gardent les côtés du baiîin. Le péritoine lui fournit une enveloppe qui lui eft fi adhérente , qu'elle lui par oit propre.

156. On ne peut abfolument déterminer, Defafiruc hors le temps de la groftefte , quel eft l'ordre ture.

& l'arrangement des fibres utérines , à caufe de leur entrelacement inextricable. Il feroit alors tout aufti difticile d'en connoître la na- ture , fi leurs propriétés communes avec les mufcles ne l'euflent fouvent décelée , dans le Tome /, ' E

66 L" A R T

moment de l'Accouchement. Ces fibres font plus pâles & beaucoup plus rapprochées dans le col de la matrice , que dans les autres par- ties de cet organe , elles paroiffent plus molles, plus rougeâtres , &: moins ferrées. Cette difpofition n'efl: pas ce qu'on doit le moins admirer dans la ftrudhire de la matrice. Epaiffèur 1 57. En ouvrant la matrice dans toute fa lon- du tiffu de la gueur 3 foit antérieurement ou poflérieure- înatnce, j^^ent , on découvre fa cavité , & on peut efti- mer TépaiiTeur de fes parois , qui n'eil: en gé- néral que de trois à quatre lignes ; la fubflance en paroît fpongieufe du côté du fond , c'eft le contraire vers le col , 011 elle eft plus denfe & plus ferrée : ce qui vient fans doute de la dif- tribution des vaiffeaux qui y ferpentent. De ïa ca- ^5^' ^^ cavité de la matrice , diflinguée de vké de la celle du col , contiendroit à peine une fève matrice. ^^ marais. Sa figure ell triangulaire ; elle fe termine en haut & fur les côtés, par deux orifices très-petits , qui forment le commence- ment des trompes de Fallope ( Foye^ §. 181), & en bas par un autre plus large , qu'on appelle orifice interne de la matrice,

159. Cette cavité eil tapifiee d'une mem- brane très-mince , qui eil auiîi adhérente au tiffu utérin , que le péritoine , qui le recouvre extérieurement, Ce n'eÔ pas cette membrane

JDES ACCOUC HEMENS. 67 j

qui s'exfolie à la fuite de rAccouchement , &

qu'on a apoellée deddua ; celle-ci n'eft qu'une j

fauffe lame du chorion, \

160. La membrane interne de la matrice préfente tant de porolités , qu'elle en paroît

comme réticulaire. Les plus coniidérables ' conduifent à des cavités tortueufes , appellées

finus utérins ; les autres à des follicules ou '

glandes , qui fourmiTent cette humeur mu- \ queufe & glaireufe , qui enduit la matrice ; &

les plus petites ne font que des extrémités de |

vaiffeaux exhalans ou inhalans. Celles-ci font j

également répandues par-tout ; les premières \ font plus nombreufes du côté du fond de la

matrice , & les fécondes vers le col. ;

161. La cavité du col de la matrice eft un Cavité du canal long d'un pouce ou environ , & un peu ^^^ ^^ ^^ ^^' \ plus large dans fon milieu que vers fes extré- ^ * ? mités ; elle efl tapiffée de la même membrane i que la cavité du corps de cet organe. On

y voit de plus que dans cette dernière , des ,

Tides 5 qui ne paroiffent pas feulement formées \

par la membrane dont il s'agit , mais auiîi par '

les fibres utérines.

162. Ce canal s'ouvre dans le vagin par Orifice ex- une petite fente tranfverfale , qu'on nomme ^^'^'^^ ^^ ^* orifice externe de la matrice ; c'eft cette fente qui donne à la portion du col utérin , qui fait

E %

matrice.

6S r A R T

faillie dans le vagin , la figure du mufeau d\ine tanche , & qui lui en a mérité le nom. Du mufeau 163. Celui-ci eft long de quatre à cinq de tanche, jjgnçs en devant , & un peu plus en "arrière ; fon épaiiTeur eft à-peu-près d'un pouce , & il efl légèrement applati. La fente dont il efl parlé n'ell: pas exaftement à fon extrémité , mais un peu en arrière , ce qui en fait paroître le bord antérieur plus épais que l'autre.

164. La grolTefle efface tellement ces carac- tères 5 que cette partie eil tout-à-fait ditférente dans les femmes qui ont eu des enfans. Elle eft en effet plus grofle & plus ronde ; & le bord de fon orifice , alors prefque toujours béant, . eft inégal dans la plupart. D'autres caufes peu- vent cependant y produire les mêmes alté- rations. Vice de 1 6 5 . Il arrive quelquefois que la matrice efi: conforma- (Jouble , OU que fa cavité eil partagée par une matrice, cloifon longitudinale. Les exemples d'une pa- reille conformation , aifez rare à la vérité , peuvent faire admettre la pofiibilité de la fu- perfétation , mais feulement chez les femmes ainfi conflituées. Des vaif- 166. Les arteres qui fe diflribuent à la féaux de la ^^,^^^^-^^ ^ viennent des fpermatiques & des jnatrice. hypogaftriques ; c'efi: fur les côtés qu'elles en pénètrent le tiffu , d'où leurs branches fe por-

DES AC COU CHEMEN S. 6^9 \

tent en avant & en arrière , en faifant des i

contours , auffi variés que multipliés 5 fur elles^

mêmes. i

167. Ces artères forment , comme par- i tout ailleurs , un grand nombre d'aréoles : j celles d'un côté communiquent non-feulement I entre elles ^ mais encore avec celles du côté \ oppofé. Les unes répondent aux veines qui les \ accompagnent , &: les autres fe rendent dans | un genre de vailTeaux particuliers , connus j fous le nom à^Jinus^ \

168. Ceux-ci forment' comme autant de Des fînus | réfervoirs j oh le fang ^ c^épofé par les artères , ^^^'^"'^' ] eil repompé par des veines qui le reportent ' dans le torrefit de la circulation ^ à l'exception \ d'une partie qui s'en écoule périodiquement , \ pendant un certain temps de la vie , par les \ orifices qui fe remarquent dans la matrice, ;

169. Cette diilribution nous offre l'explica- j tion d'un grand nombre de phénomènes , qui 1 s'obfervent, tant en fanté qu'en maladie, & \ dans la groHeffe. On ne doit pas la perdre ode j vue dans la circonilance- l'opération çéfa-j ' tienne efl indifpenfable.. \

170. On ne peut douter de Fexixlence des Des vaîf- -\ vaiiTeaux lymphatiques utérins ; mais leur ^^^^^ ^y^^° j

r o t 1 r ' rr- phatiques ;

lource oC leur marche ne lont pas amii par- utérins ^

faitement connues que celles des premiers. i

' - E3 \

JO L A R'T

Des nerfs 171. Les nerfs de la matrice, tirent leur orl- liîérins, gi^g Jes plexus rénaiix & hypogaftriques , à^s grands nerfs intercoflaux & des facrés ; d'après cela doit-on être étonné dii rapport î\ fingu- lier qu'a cet organe avec toutes les parties du corps 5 & de la variété des fymptomes que produifent les maladies qui l'aifedent ?

Section II L

Des parties dépendantes de la matrice.

Des îiga- lyi. Les parties dépendantes de la matrice mens de la ^^^^ j^^ ligamens , les trompes . les ovaires &

matrice. ' .

le vagin. Des Iiga- 173. Les ligameris , au nombre de quatre mens larges, principaux , font diftingués en larges &: en ronds. On ne peut avoir une idée bien claire des premiers , qu'en fuppofant un repli du péritoine , qui divife tranfverfalement la cavité du baffin , & dont les deux lames écartées dans le milieu , renferment la matrice ; rappro- chées au contraire fur les côtés de cet organe j elles lui forment comme deux ailes , qui font les ligamens larges.

174. Leur bord fupérieur forme lui-même j dans toute fa longueur , deux replis parallè- les ;, que les Anatomiftes nomment ailerons ,

Xi ES ACCOUCHEMEN S. 7I <

dont l'un contient la trompe de Fallope , & i

l'autre l'ovaire. '

175. L'ufage principal des ligamens larges Ufagedes ; n'ell pas de fixer la matrïu , puifqu'elle jouit ligameaslar- j d'une aulH grande mobilité que la cavité du î petit baffin peut le permettre. Le péritoine, j dans ces deux replis , eft comme en réierve j pour le temps de la groffeffe , nous voyons

qu'ils s'eiïacent preique entièrement pour re-^ ;

couvrir la matrice , qui devient alors beaucoup \

plus volumineufe. ^ ;

176. C'efl dans le tilïu cellulaire , qui unit \ les deux lames de ces ligamens , que ferpen- 1 tent les vaiiTeaux fanguins qui vont à la mU'* . \ trïu 5 & que fe forment la plupart des engorge- \ mens & des dépôts laiteux. ' i

177. On y remarque aufli deux cordons, un Des Y^g^^ \ de chaque côté , appelles ligamens ronds : ils "^^^* ro^as, defcendent des angles fupérieurs de la matrice , \ au-devant , & un peu au-deffous du principe ' des trompes , &: fe recourbent enfuite vers les ] os pubis / pour fortir par les anneaux des muf-

clés obliques ; ils vont ie perdre , en fe divir ;

fant en pluiieurs branches , dans le tifTu cellu- I

laire , & aux tégumens des . environs àt^ ;

aines. ' ;

178. Ces cordons paroifïent autant vafcu- "^^ î^uï kux que ligamenteux. Les artères qui entrent ^ ^^^* j

E4 . . i

72 n A R T

dans leur compbiition , viennent des fpermatî- ques 5 & un filet de nerf des plexus rénaux les accompagne. Ces mêmes cordons s'accroif- fent pendant la grofTefîe , & s'engorgent affez fouvent", c'eft plutôt à leur engorgement qu'on doit rapporter les douleurs des aines ^ qui tourmentent certaines femmes , qu'à leur dif- tention & à leur tiraillement. Autres h- jy^^^ Outre ces quatre ligamens principaux,

eamens de . j ' ^ ^ i

f . on en voit encore deux autres , en écartant la

la matrice. _ ^

matrice de Finteftin recium ; ce font des replis

femi-lunaires du péritoine , qu'on nomme petits iigamcns ronds pojiirieurs ; comme ils vont fe perdre vers les régions lombaires , on attribue communément à leur diilention , les douleurs qui fe font fentir de ce côté , dans les derniers temps de la groiTefîe , &: dans l'Accouchement.

i8o. Deux autres replis femblables fe re- marquent entre la matrice &c la veilie , mais ils font un peu plus petits. L'ufage des uns 6c des autres paroît le même que celui des ligamens larges. Foye^ §.175. Destronv 181. Les trompes font deux conduits longs pes de Fal- j^ quatre à cinq travers de doigt , mais tor- ^ ' tueux 5 qui naiHent des parties latérales 8c

fupérieures de, la matrice ; leur nom en défigne parfaitement la figure. Ils font fi étroits du

jdes Accou chemens. 75

côté de la matrice^ que leur orifice admet à peine un très-petit ililet ; ils s'ëlargiiTent infen- fiblement jufques vers leur milieu , ils fe rétreciffent un peu , pour fe dilater enfuite de nouveau, &: fe terminer par une efpece de pavillon, dont le bord efl: garni de plufieurs languettes charnues , qui lui ont fait donner le nom de morceau frangé» Cette extrémité eft flottante.

182. La flru£l:ure des trompes paroît abfo- De leur lument la même que celle de la matriu ; comme ^'^^^"^^^ celle-ci , elles font enveloppées du péritoine : Voye:^^. 174. Elles ont plufieurs ordres de fibres , & font capables d'extenfion & de contradion.

'183. Une des franges charnues, qui bordent le pavillon dès trompes , efl attachée fur l'ovaire ; les autres dilatent le pavillon & l'ap- pliquent étroitement à ce corps , pour en rece- voir ce que la femme doit fournir à la géné- ration. ^.,.

1 840 D'après la flruûure des trompes , & le rapport qu'elles ont avec les ovaires , leur fonQion , telle qu'elle foit , paroîtra toujours des plus admirables , & ne pourra s'expliquer qu'en accordant à ces conduits un mouvement vermiculaire , qui s'oppofe à la rétrogradation du premier produit de la conception.

74 r A R T

185. Les trompes établiffent une communi- cation de la cavité même du péritoine avec celle de la matrice , & par conféquent à Tex- térieur , oii s'ouvre le vagin j auquel celle-ci aboutit. Des ovaires, i%(). Les ovaires font deux corps blanchâ- tres , du volume 6c à-peu-près de la figure d'une grofle fève de marais.' Ils font placés de champ dans l'épaiffeur de l'aileron poilérieur des ligamens larges , ôc attachés par ime efpece de cordon ligamenteux aux parties fupérieures & latérales de la matrïu , derrière l'origine des trompes.

187. Les ovaires font plus gros dans l'âge floriflant , que dans la vieilleiTe , oii ils fe flé- trifTent &: fe deffechent , en quelque forte ; ils font un peu bolTelés pendant le temps que la femme eft féconde ; & on y remarque , dans la fuite 5 félon quelques-uns , autant de petites cicatrices que les femmes ont eu d'enfans. De leur jgg. On ne connoît parfaitement , ni la ra ,ure. -^J.^^£).^J•e , ni Tufage des ovaires ; on fait feu- lement qu'ils font abfolument néceflaires à la génération , &: qu'il fuffit d'en priver les ani- maux pour leur ôter les facultés de fe repro- duire. Le développement du fœtus s'y efl fait quelquefois , & l'efpece de rocher oiTeux , garni de dents , que j'y ai trouvé , quoique

DES AeCOUCHEMENS. 7J

l'exemple n'en foit pas unique , n'offre point un phénomène moins furprenant. V, §. 1869.

189. Les Anciens donnoient à ces organes le nom de tejllcuks , parce qu'ils croyoient qu'il s'y filtroit une liqueur prolifique , comme celle de l'homme. Les modernes y ayant ren- contré conflamment un certain nombre de petites vefïicules , qu'ils ont regardées comme autant d'œufs , ont cru que ces corps n'en étoient que les réfervoirs , &: les ont nommés ovaires,

190. L'idée qu'on a eue des ovaires a été le germe des diverfes opinions , qui fe font élevées fur le myflere impénétrable de la génération : celle qu'en avoient les Anciens , a donné lieu au fyflême du mélange des deux femences ; & celle des Modernes au fyilême des œufs.

191. Les trompes , les ovaires , &: les liga- Vaiffeaux mens de la matrice , font arrofés par les vaif- ^^' "^ ^^^^^" leaux ipermatiques ^ qui forment , par leur di- trompes » vifion , dans la femme , comme dans l'homme , aux ovaires une efpece de corps pampiniforme , d'où les ^/"^ ,"^^' différentes branches vont à leur deilination. matrice.

192. Le vagin eil un canal membraneux, Du vagin, naturellement étroit dans les vierges ; Se tou- jours affez court pour qu'on puiiTe toucher facilement ^ du bout du doigt <, h coi de la

7^ L' A R T

matrice ; mais fes dimeniîons varient félon les circonilances.

193. La partie antérieure du vagin efl beau- coup plus courte c(ue la poilérieure , parce que ce canal eft un peu recourbé du côté du vuhis , & que {qs deux extrémités font coupées en bifeau. Une de celles-ci embraffe le col de la matrice , environ cinq ou fix lignes au-deffus de l'orifice^externe, d'où la membrane inté- rieure de ce canal paroît fe réfléchir fur le mufeau de tanche , pour fe continuer dans la matrice même.

194. L'autre extrémité du vagin en forme l'entrée; elle eil entourée d'un plexus vafcu- laire très-confidérable , & embraiTée par deux bandes charnues , qui montent du fphinûer de l'anus au clitoris. La pléthore & le gonfle- ment du premier, joints à la contraftion de ces dernières , rétreciffent plus ou moins cette partie du vagin.

195. Au milieu du réfeau vafculaire dont s'agit, fe trouvent deux glandes, de la grof- feur d'une petite fève de haricot , dont le canal excréteur , long de plufieurs lignes , vient s'ou- vrir fur les côtés de l'orifice du vagin , & y jette quelquefois avec force la liqueur filtrée par ces glandes.

Deîaflruc. 196. L'on ne connoît pas bien exaâ:ement

DES ACCOUCHEMENS. 77

la flmôure intime du vagin ; les uns lui don- ture du va- nent une tunique charnue , &: les autres ne lui §'"• reconnoiffent que deux membranes , dont l'in- terne, beaucoup plus étendue, àc d'un tiflii plus ferré, forme une infinité de replis ou de rugofités 5 qui diminuent fmguliérement la capacité de ce canal.

197. Ce font ces mêmes replis , que la na- ture a mis auiîi comme en réferve pour le temps de l'Accouchement , qui permettent au vagin de s'alonger & de s'élargir félon le befoin.

Ï98. Entre les deux membranes du vagin ferpentent des vaiiTeaux fanguins , &: fe trou- ve un très-grand nombre de glandes qui préparent l'humeur muqueufe , dont l'intérieur de ce canal eil toujours enduit.

199. L'axe du vagin n'efi pas le même que De îa dî- celui de la matrice : ces deux parties forment ^^^]°^ ^" un coude plus ou moins coniidérable , qui doit

être bien obfervé dans certains cas.

200. Le vagin n'efl: point ifolé au milieu du bailin : il a des connexions très-étroites , au moyen du tiiTu cellulaire , avec le canal de Turetre , une partie du bas-fond de la velîie & l'inteilin rectum.

201. Ses vaiffeaux naiffent des artères &: Defesvaifr des veines honteufes communes , qui en

78 r A R T

envoient de même aux parties externes de îa génération. Ses nerfs viennent de la plupart des fources qui en fourniffent à la matrice. Foyei §. 171. Vices de 2.02. On a remarqué pluiieurs fois des cloi- con orma- ^^^^ tranfverfales dans le vagin : & on a vu

tion du va- ^ ^

gin, ce canal s'ouvrir dans le recium , chez des

femmes dont les parties externes de la géné- ration manquoient , fans que cette conforma- tion vicieufe les ait rendues abfolument ftériles.

A R T I C L E I I L

De la matrice , conjïdirée dans F état de grojfejfe,

203. Si , dans le premier période de la vie , la nature femble oublier la matrice pour tra- vailler à la perfeûion des autres parties , pref- que uniquement occupée de ce vifcere pendant îa groffeiTe , & des merveilles qui s'y opèrent alors , elle y produit les changemens les plus furprenans.

204. Quelques-uns de ces changemens fe remarquent dans le volume & la figure de la matrice , & les autres dans fa ftrudure même , & dans fa fituation.

des accouchemens. 79 Section première.

Des changemens qm la grojfejje produit dans h volume & la figure de la matrice,

205. L'on n'apperçoit pas évidemment ce Deschan- qui fe pafTe dans la matrice , au moment de la g^^^^^s que

/^ , , . la matrice

conception , m même dans les premiers temps éprouve de la groiTeffe : il y a grande apparence que dansfonvo- fes orifices entr'ouverts d'abord , pour l'entrée ^""^^ ^ ^* du germe , fe referment auiîi-tôt pour le rete- dantiagrof- nir ; mais la cavité utérine fe contra â:e-t-elle feffe, pour embrafler ce germe plus étroitement , comme quelques-uns l'ont penfé ? Aucune ex- périence ne peut répandre de clarté fujr cet objet.

206. L'augmentation de la matrice eft peu fenfible , d'un mois à l'autre , dans le commen- cement de la groiTeffe ; mais elle devient fi grande par la fuite , qu'on a peine à concevoir comment cela peut s'opérer.

207. Jufqu'au troisième mois 5 la matrice Etat de îa

refte affez petite pour être contenue dans la matrice

cavité du bafîin ; & ce n'efl généralement qu'au ^^^^ ^ ^^^^

i3 i- fieme mois»

quatrième que fon fond déborde un peu le & depuis ce- détroit fupérieur. Dans le cinquième mois il^"^"^ v^^" monte jufqu'à deux doigts de l'ombilic, qu'il ^ï^^" "^^* iiirpaffe d'autant à la fin du fi;xieme. Au fepîie-

8o n A R T

me il entre dans la région épigafti-ique , dont il occupe une bonne partie au huitième ; mais fouyent il fe trouve au-deffous à la fin du neu- vième mois. Proportion 2o8. Quoique la matrice s'accroiffe en tous de l'accroif- {q^^^ pendant la groffeiTe , &: qu'elle le faiTe en dimenfions ^^^^^^ ^^ l'augmentation du produit de la deîamatrice conceptlon , toutes fes dimeniions ne s'éten- relative- ^^^^ p^g ^^ même proportion dans tous les

îiient à ellcS"

mêmes & au tcmies , foit par rapport à elles-mêmes , foit fœtus, pen- par rapport au foetus. L'axe longitudinal , par dant les dif- exemple , s'accroît beaucoup plus du troisième

ferens ter- . . "■ ^ . .

mes de la ^^ ûxieme mois , que de celui-ci au neuvie- groffeiTe. me ; tandis que les autres s'augmentent bien moins dans les premiers temps que dans les derniers, la cavité s'arrondit évidemment de toutes parts , fans néanmoins perdre en- tièrement cette figure ovoïde qui lui paroît naturelle.

209. Ces diîFérences , peut-être minutieufes en apparence , mais importantes quant aux vues de la nature, viennent uniquement du développement fucceffif de toutes les parties de la matrice ^ félon l'ordre indiqué ci-après. Ordre du 210. Les fibres du fond & du corps de cet développe- ^j-^^j^ç naturellement plus difpofées au déve-

ment des di- ^ ' * ^ ^

verfes par- loppement que les autres , fourniiïent prefque- tiesdeiama- feules à l'ampliation néceffaire avant le fixieme

trice»

mois

DES Accouche M EN S. 8x

mois de la groffeffe ^ de forte que jufqu'à ce terme la matrice ne femble rien emprunter de

. fon coL Ce v^ei^. qu'à cette époque que les libres de cette dernière partie commencent à fe développer ôc à contribuer avec les pre- mières à la dilatation convenable pour loger le fœtus & fes accefîbires. Toutes ces fibres dès- lors s'étendent , fe déploient dans les mêmes proportions , & continuent de le faire pen- dant quelque temps ; mais fur la fin de la grof- feffe , la dilatation de la matrice fe fait prefque entièrement aux dépens des fibres de fon col ^ parce que celles du fond réfiflent davantage , &: qu'il n'exifle plus un équilibre parfait dans la réaâiion de ces deux parties.

2 1 1 . Aufîi-tôt que cette efpece d'équilibre efl entièrement rompue , les fibres du corps , ôç fur-tout celles du fond de la matrice , com-

~ mencent à faire effort pour expulfer le produit de la conception , comme on l'obferve , par le toucher, en portant alors le bout du doigt fur les membranes du fœtus. Voye^ §.388.

112. Les fibres du col de la matrice^ dans ce temps 5 fupportent non-feulement tout l'eifort des agens intérieurs qu'elles partageoient ci- devant avec celles du fond , mais encore l'effet de la réaâ:ion de celles-ci fur c^s mêmes agens ; ce qui les contraint de fe déployer fi rapide-* Tomi /. F

82 L' A R T

ment , cy.i'en moins de deux mois le col iitériiî eft entièrement efFacé.

1113. Si la cavité de la matrice acquiert encore plus d'étendue après ce temps , ce n'eil qu'aux dépens de ces mêmes fibres , devenues plus foibles ; d'abord elles fe diftendent , puis elles paroiflent fe ranger à côté les unes des autres ; ce qui rend les parois du globe utérin fi min- ces en cet endroit , que fou vent elles n^ont d'épaifîeur , au bord de l'orifice , que celle d'une double ou triple feuille de papier ordi- naire.

214. C'eil par le même méchanifme que la dilatation de l'orifice de la matrice commence à s'opérer , & que les douleurs de l'enfante- ment fe déclarent. Le terme 21 5. Si la fin du neuvième mois de la grof- de TAccou- fç^'ç çf]- prefque toujours l'époque de ces dou- varier ^^^^^^ 9 ^'^^ ^^^ l'ordre du développement de félon Tordre la matrice , tel que nous venons de l'expofer 5 dans lequel ^^ prefque immuable ; car il ne peut varier , pent les di- ^^^ ^^ terme de l'Accouchement > qui en pa- verfes par- roît l'effet naturel , n^v). foit avancé ou re-

216. Toutes les fois que les fibres du fond & du corps de la matrice , réfiflent trop au développement- dans les premiers temps de la grofTeffe , celles du col étant obligées de fe

DES ACCOUCHEMENS, 83

déployer prématurément, rAccouchement fe fait avant terme , & tout aufîi naturellement qu'au neuvième mois.

2.17. Il arrive plus tard au contraire dans les femmes , dont le col de la matrice ne fe dé- veloppe pas dans le temps affigné par la natu- re , foit que les fibres des parties fupérieures foient plus extenfibles qu'à l'ordinaire ou autrement. ,-.

2 1 8 . Cette (te'tfbîê aflertion n'efl pas , comme On pourroit l'imaginer , le fruit d'une iimple fpéculation , qu'on a voulu faire cadrer avec la théorie établie ; mais une vérité que l'expé- rience & robfervation ont déjà plus d'une fois- démon|rée.

S E C T I O N I I.

JDes changemcns que produit la grojjejje dans le tijju même de la matrice»

219. Quand on compare la 7?2^mVe aux Dlfféren- approches de l'Accouchement , avec ce qu'elle ^^^ ^^^ p*"^;

, . , rr rr r fente l'orga-

etoit avant la groileue , on voit que Ion ex- nifation de teniion efl: moins l'effet d'un fimple dévelop- la matrice pement, que d'une efpece de génération, ou ï*^^^^"' ^* tout au moins d accroiliement , qui ne le tait pas toujours fans altération pour les autre$^ parties, , ;

F 2

84 L' A R T

2iô. La matrice, en effet , ne s'étend pa$ comme la velHe iirinaire, en acquérant plus de capacité, fi (es parois ne confervent pas toute leur épaiffeur naturelle , du moins en perdent -Celles fi peu , que plufieurs Accou- cheurs ont même penfé que cette épaifTeur augmentoit à proportion que la cavité utérine devenoit plus grande ; mais leur opinion n'efl pas plus jufle que celle de Mauriccau ôc autres qui afTuroient le contraire. Epaiffeur 221. Ces derniers n'ont fans doute jugé de î " matr'c ^^^^^ épaifTeur , qu'après l'évacuation des pendant la eaux de l'amnios , ou bien ils fe feront con- groiTeffe. tentés d'examiner feulement le lieu de l'atta- che du placenta , fans être prévenus que cette épaifTeur augmente dans l'Accouchement , à proportion que la cavité utérine fe rétrécit 9 - & qu'elle efl toujours plus confidérable. dans la région du placenta que par-tout ailleurs.

222. Ce furcroît d'épaiffeur dans le lieu oii le placenta s'efl en quelque forte greffé , a fait dire à plufieurs Accoucheurs que cette partie de la matrice fe développoit moins que le refle (^) ; mais en les fuivant pas à pas , on efl tenté d'embraffer l'opinion contraire , &

( tf ) M. Levret , Elém. fur l'art d'accoucher , aphor«r 278. Obferv. fur la caufe des Accouchemens lab.

DES ACCOU C HEMEN S. Sj

^e croire , avec D éventer , que cette portion . utérine s'étend plus que les autres.

223. Quand on connoît la réfiftance natu- Méchanif- relie des parois de la matrice , on ne peut, fans medeiadiia- étonnement , les voir céder dans la groffelTe , ^jatrice. & permettre au foetus de fe développer au

milieu d'elles ; plus cette réfiflance eft grande , plus la nature nous paroît admirable dans fon ouvrage.

224. La cavité de la matrice étant aflez grande pour contenir le produit de la con- ception dans les premiers jours , la nature ne femble employer ce temps qu'à relâcher les fibres qui doivent prêter d'abord : en n'atta- quant ainfi que les plus foibles , dans le com- mencement, elle fe ménage plus de temps pour foumettre les autres , & les difpofer à remplir les mêmes vues. Toujours économe dans fes moyens , pour opérer tous ces t^QtSy elle n'emploie que des fluides.

225. Les fibres utérines, non-feulement fe Change- veloppent & s'alongent pendant la groffefie , "^^^^ '^'^^^'

1- 1 /i , ., prouventles

mais elles deviennent aufii plus molles , plus fibres utéri-v fpongieufes & plus rougeâtres; de forte qu'à «^es pendant la fin on leur reconnoît par-tout le caraftere ^^^S^offeiTe»

, . oc après

exteneur des fibres mufculaires , étant d'ail- l'Accouche- leurs , comme celles-ci , très-irritables , & ca- «^««* pables de coiitraâ:ion*

F3

26 L A R T

2,16, Si la groffeffe détermine tous ces chan- gemens dans les fibres de la matrice , TAccou- chement &: i^s fuites font remarquer le con- traire. Ces rrrêmes fibres fe froncent & fe raccourcirent pendant l'expulfion de l'enfant & de i^s dépendances ^ puis elles deviennent plus denfes & plus pâles à mefure que leur dégorgement a lieu. Change- 2.27. Les vaiffeaux de la matrice ne font mens qui ar- point exempts des cfFcts de la groffeffe : liés

rivent aux r^ 5-1 r , o '^ >

■rr , aux libres quils arrolent , oc entrâmes par

vailleauxde T. ^ r

la matrice elles daus Icur développement, ils fe déploient pendant la çj^ même temps 5 & leurs contours multipliés s'effacent ; étant d'ailleurs moins ferrés par les fibres qui les environnent, quelques-uns par- viennent à un degré furprenant de dilatation.

228. Si cette dilatation n'arrive pas dans toutes les parties de la matrice il y a des vailTeaux fenfibles , au moins la remarque-t-on conflamment dans l'étendue qu'occupe le pla- centa , oii tous les Accoucheurs favent que les finus , dont il eil parlé au §. 168, devien- nent afîez grands pour contenir le bout du

V doigt.

229. Les changemens que la grofiefie apporte dans la diredion & le diamètre des vaiffeaux utérins , n'annoncent-ils pas ceux que la cir- culation doit y éprouver ? Les artères , moins

DES A C C 0 U CH EM EN S. 87

tortueufes & moins ferrées , offrent moins d'obflacles au fang , dont le mouvement y devient plus libre ; ce qui fait qu'elles en re- çoivent alors une plus grande, quantité , & qu'elles en tranfmetteiit auiîi davantage dans les veines , &: dans ces efpeces de fmus ou réfervoirs qui communiquent avec le placenta, Voye^ §. 228.

23.0. Si ces premiers phénomènes font autant d'effets naturels du développement de la ma-' tr'ice pendant la groffeffe , fa contraftion , au moment de l'Accouchement , n'en produit pas de moins intéreffans à connoître , puifqu'ils peuvent nous diriger vitilement dans la pra- tique.

231. A mefure que la cavité de ce vifcere Deschan- diminue , les vaiffeaux dont il s'asit fe replient g^^^^s que

^ / . lAccouche-

& deviennent tortueux , comme ils etoient ^^j^^ ^ f^^ avant la groffeffe ; 6c ils éprouvent une com- fuites appor- prefÏÏon d'autant plus forte , que le corps ren- ^^^\. ^"^ f^

* ^ :' T. r vameaux de

fermé dans la matriu réfiffe davantage , ou que la matric^. celle-ci fe rapproche plus de fon état naturel,

232. Pendant ce temps le fang parcourt les artères plus difficilement , & aborde plus len- tement dans les iinus , qui , en en recevant moins , fe rétreciffent infenfiblement , 6c eri tranfmettent moins dans les endroits indiqués. Voyi7^ §• 2,2,9.

F4

233. C'eft fur ces obfervations qu'ell fondé le précepte qui rend à jamais mémorable le célèbre Pu^os , & la pratique raifonnée , qu'iî a fagement fubftituée à la routine aveugle & meurtrière , que fuivoient avant lui la plupart des Accoucheurs , dans le cas de perte abon- dante (^).

234. On y voit aufli une théorie lumineufe fur l'origine & la ceffation naturelle de lo- chies fanguines & féreufes , avoc l'explication de plufieurs autres effets que nous expoferons dans la fuite.

Section III,

De V action de la matrice,

235. La matrice^ très-fenfible & très-irrita- ble 5 jouit 5 de même que les mufcles , d'une aQion de reffort & de contraftion. C'eft par la première qu'elle tend continuellement à reve- nir fur elle-même , qijand elle efl diilendue ; mais c'eft de la dernière , qu'elle emprunte les forces nécefîaires pour vaincre l'obflacle qui s'oppofe prefque toujours à ce retour & pour fe délivrer des corps qui la gênent & l'in- commodent.

(^) Voyez l'ouvrage pofthume de Puios y Mémoire fur les pertes de fang.

DES A C COV C H E ME N S. 89

2,36. Le reffort de I^l matrice peut s'affoiblir Deradlion tellement à la fuite des grandes hémorrhagies , /''^ ^" ®

c) ^ la matrice,

qu'il s'anéantit en quelque forte ; & parce que & de riner- alors les parois de cet organe reftent molles & tie de ce vif- fans aâion apparente , l'on a dit qu'il étoit dcinsV inertie (^a^.

237. La même chofe arrive quelquefois à la fuite des Accouchemens très-prompts ; la ma- trice fe vuidant tout-à-coup , tombe dans une efpece de ilupeur qui pourroit avoir des fuites fâcheufes , ii on ne l'en relevoit aulîi- tôt 5 en follicitant vivement fon adion.

238. L'inertie peut afFe£î:er toutes les parties de la matrice , ou une feule ( ^ ) ; quelquefois on ne l'obferve que dans le fond & le corps de cet organe ; d'autres fois elle n'en attaque que le col , ce qui n'efl: pas également à crain- dre pour les fuites.

239. Dans cet état, l'irritabilité & la fenfi- bilité de la matrice fe trouvent tellement affoi- blies 5 que ce vifcere fupporte fans peine la

(û) L'aâion de reffort de la matrice fiibfifle quelque temps après la mort de la femme. La contraâion de ce vifcere fur lui-même , fi l'on vient à en extraire l'en- fant , & les Accouchemens qui fe font alors opérés natu- rellement ,fourniffent autant de preuves de cette vérité.

{h) Voyez l'excellent Traité fur les pertes utéri- nes , par M. k Roux , Chirurg. de Dijon.

ço L A R t.

préfence de la main , & que les liqueurs ftimu- lantes qu'on y injede , ne peuvent le forcer à fe contraûer.

240. Ce cas efl le plus déplorable de tous pour l'homme de l'art , que des gens injuftes rendent garant des événemens ; car malgré fon aûivité & ïes foins , il a prefque toujours le défagrément de voir la femme fuccomber à l'hémorrhagie. De la con- 24 1. La contra£i:ion eft une aûion bien plus traûion de pulf^ante que celle de reflbrt: elle efl produite

la matrice. V, . . . n

par une caufe irritante qui nous eft inconnue , & qui n'eft pas foumife à la volonté de la femme , comme celle de la plupart des mufcles,

242. Toutes les parties de la matrice fe con- traûent en même temps, malgré l'opinion contraire de quelques-uns ; mais il eft vrai que cette contraûion n'efl point égale par- tout , autrement l'Accouchement ne pourroit fe faire. Si elle eft plus forte , dans ce qu'on appelle vulgairement \e fond de. la matrice , que dans le col , c'eft que les fibres ne font pas également difpofées ni aulîi nombreufes dans ces deux parties.

243. La matrice vivement irritée contre les obftacles qui lui réfiftent dans les Accouche- mens difficiles , fe contrafte avec tant de vigueur , que fouvent elle , épuife fes forces ,

DES Ac COU C H EM EN S. ^l

Se tombe dans l'inertie , ou elle fe déchire & pouffe l'enfant dans la cavité abdominale.

Section IV.

Des ckan^cmens que produit la grojfejje dans la fituaùon de la matrice,

244. Il eff rare de trouver , dans les der- L'obliquîté niers temps de la ^roffeffe , l'axe longitudinal ^'\ ^^ "^^- de la matrice , parallèle à celui du balîin , , parce qu'il eff prelque impoffible que le

fond de cet organe s'élève à une certaine hau- teur 5 parmi les inteftins , fans s'incliner d'un côté ou de l'autre ; c'efi: cette déviation qu'on "appelle obliquité,

245. Les Auteurs qui ont parlé de l'obli- De diffé- quité de la matrice , en ont établi quatre efpe- ''^^^'^y ?^' ces générales; 1°. l'obliquité en avant, 2^. quké. celle en arrière, 3°. celle du côté droit, 4*^.

celle du côté gauche. Un des plus célèbres d'entre eux en diffingue aufîi. des moyennes , qu'on pourroit en quelque forte multiplier à *

l'iniini.

246. Après l'obliquité latérale droite , c'efl l'antérieure qui eft la plus ordinaire ; celle du côté gauche efl affez rare , & on peut douter de la poiîibilité de l'obliquité pofférieure.

247. La déviation de la matrice étoit connue

trice

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avant D cv enter ; de Graaf ^ Bartholïn ^ Amand ^ Mauriceau & d'autres , en fournifîent des exemples. Mais fi ces Auteurs fe font moins expliqués fur cet objet que Deveater , aucun d'eux n'en a déduit d'auffi faufles confequen- ces. Les Modernes n'ont fait que le copier. Opinion 248. On a cru d'abord que l'obliquité de la f^. . matrice étoit l'efFet de fa mauvaife conforma-

fur la caule

de l'obiiqui- tion , du relâchement de quelques-uns d^ î^s de la ma- ligamens , & de la contradion des autres, ou de certaines tumeurs des parties voiiines. On V a auiîi penfé qu'elle pouvoit provenir de l'ha- bitude où font certaines femmes , de ne fe coucher que fur un côté ; mais la plupart des Auteurs 5 de nos jours, l'attribuent à l'attache du placenta , dans une autre partie que le fond de la matrice.

^4^, En confultant les ouvrages de ces der- niers , on voit qu'ils ne font pas toujours d'accord avec eux-mêmes fur cette matière ; ce qui vient fans doute de la difficulté qu'ils ont rencontrée à faire cadrer leur opinion avec l'obfervation journalière.

250. On conçoit aflez bien comment, par exemple , une mafîe , telle que le placenta , attachée un peu au-deffous du fond de la ma-- trice &c du côté droit , peut l'entraîner de ce côté-là j mais on ne voit pas auffi clairement

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comment cette mafle peut déterminer la même cfpece d'obliquité , quand elle s'efl greffée fur le col ou fur le côté gauche.

251. L'obliquité de la matrïcz paroît une Caufes dé- fuite néceflaire de la rondeur qu'elle acquiert terminantes en fe développant , de la figure & de la fitua- ^^ ^ç. j^ j^^, tion de quelques-unes des parties qui l'entou- trice. rent , de la mobilité des autres , & des chan- gemens que leurs fondions y déterminent ;

mais quelle efl la caufe qui l'oblige à s'incliner plutôt d'un côté que de l'autre ?

252. On ne peut méconnoître dans la direc- tion de l'axe du bafîin , la caufe qui déjette en devant le fond de la matrice , &: qui déter- mine l'obliquité antérieure. Il feroit bien plus difficile d'expliquer , pourquoi cette obliquité - n'exiile pas conftamment , fi l'on connoiflbit moins la réfifiance naturelle des enveloppes du bas-ventre , par lefquelles la matrice, efi: toujours foutenue immédiatement après les premiers temps de la groiTefîe.

253. Il paroîtra peut-être plus difficile d'affi- gner la véritable caufe des obliquités latérales. Nous penfons qu'elles font déterminées par le rapport de la matrice avec Fintefiin rccium , & rS romaine du colon. La convexité antérieure de la colonne lombaire , & la fituation que prennent les inteilins grêles , relativement à

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la matrice qui les foiileve , à mefure qu'elle s'avance dans la cavité abdominale , favorifent enfuite ces efpeces d'obliquité.

254. Le rapport de toutes ces parties , en effet y eft tel que les excrémens , en defcendant dans le recium , ils féjournent quelque temps , exercent une preiîion plus ou moins

' forte fur un des côtés de la matrice , qui oblige

fon axe à fe détourner de celui du baffin , & à s'incliner du côté il y a le moins de réiif- tance. Roedcrer avoit à-peu-près cette idée (^ ) , c^xeM, Solayres a clairem.ent développée (^).

255. Cette preffion fe faifant prefque tou- jours du côté gauche , & ne pouvant avoir lieu autrement , à moins qu'il n'y ait vice de tranfpoiition de l'S romaine du colon , on ne doit pas être furpris de ce que le fond de la matrice s'incline fi fouvent du côté droit , & fi rarement fur l'autre.

Temps 256. C'eil Ordinairement du troifieme au

Tobliquité ^ « r c ' ^ 1

deiam " q^^^trieme mois que le tait appercevoir le pre- coramence. niier degré d'obliquité latérale , parce que (^^^i-

le temps le corps de la matrice occupe

le détroit fupérieur.

( û ) Roederer, Elém. art. obf. §.450. (^) Solayrcs ^ Dijfert. de partu , viribus maternis ah' foîuto, %,X\.De uiero obliqua, . . A Paris , chez d^Houry,

DES ACCOU CHEMEN S* 95

257. Le fond de ce vifcere , alors déjà lé- ; gérement incliné , ne peut s'élever par la fuite

dans la cavité abdominale , qu'en y parcou- j

rant un trajet oblique, de forte que les intef- -i

tins grêles font obligés de s'en écarter , & de

fe porter du côté gauche , vers lequel , d'après

la difpofition même du méfentere , ils femblent \

avoir une pente plus naturelle.

258. La convexité de la colonne lombaire , Caufesac- \ favorife beaucoup l'obliquité latérale. La ma- ceflbires de j

» 1-/V 1 1 1 N r l'obliquité j

trice s arrondiflant de plus en plus , a melure ^j^ j^ ^^^ ! que la grofTefle augmente , ne peut , à caufe trice. j

de fon extrême mobilité , demeurer appuyée '

fur cette colonne , qui lui offre , de chaque ;

côté , des efpaces bien plus conformes à fa ;

259. L'atfâche du placenta , fur un des côtés

de la matrice , l'habitude de certaines femmes i

de fe coucher toujours fur le même côté, ne <

font que des caufes acceffoires à celles que «

nous venons d'expofer , & indépendamment \

defquelles l'obliquité latérale peut avoir lieu ; :

puifqu'on Ta fouvent remarquée du côté oppo- à celui vers lequel ces mêmes caufes au- |

roient la déterminer , d'après les Auteurs qui en ont fait mention.

260. C'eft en examinant & en palpant le signes de ventre de la femme , qu'on peut juger {vire- l'obiicpii«« ;

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ûe la ma- nient de robliquité de la matnctr^ car la fitua- trice, tion dii col de ce vifcere peut induire en

erreur. Pluiieurs fois nous avons trouvé l'ori^ fice exaftement appliqué contre les os pubis , chez des femmes , dont la matrice étoit telle- ment inclinée en devant , que le ventre avoit befoin d'être foutenu par une efpece de fuf- penfoir. Nous avons fait bien plus fouvent la même remarque, à l'occafion de l'obliquité latérale droite , chez des femmes elle ne laiffoit pas que d'être confidérable , quoique l'orifice fut fitué auprès de Vifchium du même cote.

261. L'obfervatlon prouve d'ailleurs qu'on peut à volonté , changer la fituation du fond de la matrice , en faifant prendre à la femme une position différente , pendant que le col de ce vifcere refte appuyé contre le même point du baffin , fi au moyen du doigt porté dans l'ori- fice , on ne l'entraîne d'un autre côté.

262. En déplaçant Id.^ matrice , comme il vient d'être dit , on lui fait fubir une très-légère torfion 5 vers l'union de fon col avec le vagin. C'efl cette torfion , quelquefois remarquable au toucher , que des Accoucheurs ont pris pour le caradere des obliquités moyennes entre les latérales & l'antérieure ; mais ils fe font fait illufion. Cette torfion n'efi point un

figne

DES ACCÙUCHEMENS, 97

(igné plus certain de l'implantation i'ail'iere- faix , entre Tor^ginè d'une trompe & le milieu de la partie antérieure de la matrice, ^ comme le prétendoit M. Lcvrct,

263. L'obliquité de la fnaîtïu efl en gêné- EilTets rai bien moins fâcheuie qu'on le dit commu- ^^'^^'^

^ de la ma-"

hément. Quand elle n'eft que légère , &: même trice, médiocre , fouvent loin de nuire à l'Accou- chement , elle fembl(è le favorifer t l'obliquité extrême peut feule y devenir contraire 5 mais il efl toujours ii aifé de corriger ( Voye:^^ §. 753), qu'on pourroit , avec raifon , en attri- buer les effets ^ autant à l'ignorance de l'Ac- coucheur , qu'à l'obliquité même. Il ne feroit peut-être pas moins dangereux d'ailleurs , pour la mère & pour l'enfant , que l'Accou- cheur fuivît à la rigueur tous les préceptes di^lés , pour fe mettre en garde contre c^% mêmes effets , qiie s'il les attendoit pour les combattre ; car parmi ces préceptes il en eil dont les fuites peuvent être fâcheufes.

264. On peut 5 avec Roedcrer , regarder l'obliquité de la matrice , comme la caufe de quelques-unes de ces douleurs incommodes ^ que les femmes éprouvent dans les derniers temps de la groifeife , fans cependant croire que ces mêmes douleujrs ne puiiTent avoir d'autres caufes,

Tom& L G

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265. Quand l'obliquité eft confidérable , le ' col de la matrice , appuyé contre un point des I parois du bafîin , s'ouvre beaucoup plus diffi- 1 cilement que s'il répondoit au centre de cette i cavité 5 parce que les forces qui tendent à \ l'ouvrir , font alors dirigées de manière qu'el- les viennent fe perdre en partie fur le point du bafîin dont il s'agit ; ce qui rend l'Accou-» chement plus long & plus laborieux. \

x66. Dans ce cas , les membranes venant à J fe rompre de bonne heure